Critique Ciné : St Vincent, esprit pas très sain

Publié le 15 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

St Vincent // De Theodore Melfi. Avec Bill Murray, Melissa McCarthy et Jaeden Lieberher.


Le premier long métrage de Theodore Melfi est une assez bonne petite surprise qui permet enfin à Melissa McCarthy de nous montrer à nouveau qu’elle a du talent dans des rôles autres que dans toutes les comédies bidons dans lesquelles elle a pu jouer ces dernières années. Cette comédie dramatique est bien pensée, en grande partie grâce au personnage de Bill Murray qui impose tout de suite quelque chose, un véritable charisme et l’envie de voir où est-ce qu’il va bien pouvoir nous embarquer. Sincèrement, quand j’ai débuté ce film, j’y suis allé un peu à reculons, notamment car le pitch de base était tout de même assez classique et ne renouvelait en rien le genre. Mais ce n’est pas vraiment la relation entre Vincent et le jeune garçon qui rend ce film intéressant mais plutôt la façon dont on apprend à connaître Vincent, alcoolique et complètement saccagé par son aigreur. Il y a tellement de choses déjà vu dans St Vincent et pourtant quand j’ai terminé le film je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer une seule seconde. Il se passe quelque chose là dedans qui parvient à rendre le tout attachant et même touchant à la fin.

Un garçon de 12 ans, dont les parents viennent de divorcer, reste seul toute la journée. Il se lie alors d'amitié avec son voisin, un retraité décadent, hédoniste et misanthrope dont la vie ne tourne qu'autour de l'alcool, du jeu et des prostituées.

J’ai tendance à proscrire les comédies dramatiques de ce genre là qui tentent les bons sentiments dans leur seconde partie et qui se vautrent lamentablement. Sauf que ce n’est pas le cas de St Vincent. Je pense que c’est en grande partie du au talent de Bill Murray et pas vraiment à celui des scénaristes mais peu importe, car l’histoire qui nous est racontée, derrière son classicisme débordant, est une boule de folie douce et légère qui nous embarque sans jamais vraiment nous quitter. Grâce à ce jeune garçon (car il faut bien qu’il serve à quelque chose lui aussi), on va pouvoir explorer le personnage de St Vincent. C’est un peu comme une sorte de catharsis, de façon de raconter un personnage au travers d’un autre. Vincent devient alors intéressant et surtout touchant dès que ce petit garçon est plus ou moins là pour nous en raconter l’histoire. Je me demande si ce n’est pas ce qui m’a fait apprécier autant St Vincent. Cela n’est pas forcément le meilleur film du monde, loin de là, mais la tendresse dont il fait preuve, sur fond de quelque chose de beaucoup plus grave, c’est salutaire et cela fonctionne tout simplement très bien.

Theodore Melfi, jeune réalisateur, met tout cela en scène de façon très classique mais adorable. Il apporte de la tendresse au récit, sans pour autant chercher à faire les choses différemment. En effet, St Vincent reste un film très classique fait de façon tout aussi classique. J’apprécie beaucoup Bill Murray de manière générale et il trouve ici un rôle qui lui va comme un gant, comme s’il avait été écrit spécialement pour lui. Le script de Theodore Melfi n’est pas parfait mais il cherche justement à mettre en avant son héros de façon légère, sans jamais tomber dans le too-much et je pense que l’on peut le saluer pour ce genre de choses. On retrouve également au casting de ce film Naomi Watts (Diana) que j’ai tendance à oublier tant sa présence au cinéma se fait de plus en plus rare ces dernières années et Melissa McCarthy (Blended) excellente dans ce rôle de femme qui lui va comme un gant. D’ailleurs, cette dernière est une actrice que j’apprécie beaucoup mais qui ne fait pas toujours les bons choix et qui gâche donc son talent (comme dans Mike & Molly ou des comédies comme Arnaques à la Carte).

Note : 6.5/10. En bref, un film classique et prévisible mais qui fonctionne.

Date de sortie : Directement en DVD/VOD