Endométriose

Publié le 18 février 2015 par Anne-Sophie Delepoulle @sosphamanet

L’endométriose est une maladie inflammatoire correspondant à la présence de cellules issues de l’endomètre qui migrent en dehors de la cavité utérine.
Ces foyers endométriosiques se situent, généralement au niveau des ovaires, du péritoine ou de la profondeur du muscle utérin et saignent sous l’influence des fluctuations hormonales, provoquant un réaction inflammatoire locale à chaque épisode des règles.

En fait l’endométriose peut atteindre toutes les parties du corps.

Ce tissu endométrial serait apporté par le reflux dans la cavité péritonéale au cours des règles.

Comment se manifeste l'endométriose? SelectAfficher

L’endométriose se manifeste par:

  • des douleurs cycliques importantes: dysménorrhées, douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunies) et douleurs chroniques pelviennes.
  • de la fatigue
  • du sang dans les selles ou les urines (localisations intestinales et vésicales)
  • des ménorragies (la durée des règles augmente mais pas leur flux)

Facteurs de risque de l'endométriose SelectAfficher

  • Facteurs génétiques: antécédents familiaux, race blanche, malformation des voies génitales basses (aplasie vaginale)
  • Facteurs environnementaux : Pollution aux PCB (Polychlorbiphényles ou pyralène) et dioxine
  • Facteurs individuels immunitaires : puberté précoce (avant 12 ans), stress, hyperémotivité, flux menstruel abondant.

Evolution de l'endométriose SelectAfficher

En l’absence de traitement, l’endométriose tend à s’étendre. La complication majeure est la stérilité par barrage mécanique des adhérences dans 60% des cas.

1/3 des femmes consultant pour infertilité ont des lésions d’endométriose!

Quand faut-il consulter? SelectAfficher

  • En cas de dysménorrhée (douleur des règles. Dérivé de la racine grècque « dys » signifiant difficulté ou perturbation) non améliorée après 48 heures de traitement, il faut rechercher une maladie gynécologique sous-jacente
  • En cas de douleurs lors des rapports sexuels
  • Si vous êtes sous progestatif pour endométriose: consulter impérativement en cas de troubles oculaires, voire perte brutale de la vision, diplopie, céphalées importantes (risque de lésions vasculaire de la rétine ou d’accident thromboemboliques veineux.

Traitement de l’endométriose

L’endométriose n’est traitée que lorsqu’elle est responsable de douleurs invalidantes ou lorsqu’elle est concomitante d’une stérilité.

Cœlioscopie SelectAfficher

Le traitement chirurgical par cœlioscopie (qui permet aussi de confirmer le diagnostic) permet de détruire ou d’enlever les implants endométriosiques. La chirurgie est complétée par un traitement médical.

L’hospitalisation dure en moyenne 72 heures. En cas de laparotomie ou de complications, ce délai peut s’allonger.

Conseils:

  • Se raser le pubis à domicile (pour éviter un rasage sec à l’hôpital).
  • Emporter des vêtements amples (le gaz carbonique laisse un ventre gonflé).
  • Prévoir une culotte taille basse (afin que l’élastique ne vienne pas appuyer sur les incisions de la cœlioscopie).
  • Prévoir des serviettes périodiques.

Médicaments anti-endométriose SelectAfficher

Le traitement médical consiste à mettre au repos la fonction ovarienne

Progestatifs

Les progestatifs (chlormadinone, dihydrogesterone, medrogestone, médroxyprogestérone, noretisterone) constituent un équivalent artificiel, au plan hormonal de la grossesse. Généralement utilisés en traitement continu pendant 2 à 6 mois. Ils entraînent une aménorrhée avec anovulation et une hypo estrogénie. ils sont efficaces sur la douleur mais les effets indésirables sont importants : prise de poids, augmentation du risque de thrombose, saignements inter menstruels, modification du métabolisme des lipides, acné.

Danazol

Le Danazol (Danatrol®) est un dérivé de la testosterone qui n’est quasiment plus utilisé du fait de ses effets androgéniques importants. Cet antigonadotrope puissant de synthèse inhibe l’ovulation et les enzymes impliquées dans la stéroïdogénèse en induisant une hyperestrogénie.

Effets indésirables

  • Risque d’effets androgéniques parfois irréversibles (virilisation), risque d’atteinte hépatique.
  • Effets indésirables anti estrogène : prise de poids, modification du profil lipidique plasmatique, sécheresse vaginale, bouffées de chaleur.

Contre indications cardiovasculaires et hépatiques.

Analogues de la GNRH

Les analogues de la GnRH sont la Leuproréline (Enantone®) et le Triptoréline (Decapeptyl®). Leur administration régulière toute les 4 semaines entraîne constamment une aménorrhée hypogonadotrophique après quelques semaines. Il s’agit d’une castration réversible par hyperestrogénie, équivalente d’une ménopause artificielle.

Précautions: La durée du traitement ne doit pas dépasser 6 mois en raison du risque de perte osseuse. Attention, l’absence de grossesse doit toujours être vérifiée avant un traitement par enantone.

Effets indésirables: Une exacerbation transitoire des douleurs est possible le premier mois de traitement mais diminue ensuite. Ce traitement entraîne des symptômes semblables à la ménopause: bouffées de chaleur, sueurs, céphalées, sécheresse vaginale, dyspareunie, réduction du volume mammaire

Mesure de l’efficacité du traitement: Le dosage du CA-125 (par prise de sang) permet de vérifier l’efficacité du traitement. Son taux diminue fortement lors d’un traitement par  un analogue de la GnRH. Sa ré ascension évoque une récidive d’endométriose.

Traitement de la douleur SelectAfficher

Les AINS agissent sur les symptômes douloureux et sont largement utilisés dès le début des périodes douloureuses. Acide méfénamique (Ponstyl®), Acide tiaprofénique (Surgam®), Diclofénac (Voltarène®), Flurbiprofène (Antadys®), Ibuprofène (Gelufène®, Spedifen®, Nurofenflash®, Nurofen®)

Les solutions naturelles

Homéopathie SelectAfficher


Même si il est difficile de le prouver par des études randomisées, l’homéopathie améliore objectivement les femmes souffrant d’endométriose.

Le traitement homéopathique peut être prescrit en association avec un traitement conventionnel ou seul si la femme désire une grossesse.

Dans les cas d’endométrioses sévères, le traitement homéopathique permet de stabiliser la maladie.

Parmi l’arsenal thérapeutique, l’homéopathe choisira un traitement symptomatique, une dilution hormonale, un traitement constitutionnel et/ou un traitement diathésique en fonction des similitudes qu’il aura relevé.

Les traitements symptomatiques de l’endométriose

Les dilutions hormonales

Les traitements constitutionnels de l’endométriose

Les traitements diathésiques de l’endométriose

Les traitements symptomatiques de l’endométriose

  • Plus les règles sont abondantes, plus la douleur est abondante. Douleurs dorsales associées: Actaea racemosa
  • Règles abondantes avec douleurs crampoïdes avant et pendant les règles: Borax
  • Douleurs intermittentes chez une femme faible, frileuse, nerveuse, avec des règles peu abondantes: Caulophyllum
  • Douleur vives, lancinantes, crampoïdes, insupportable. Agitation extrême, gémissements. Règles abondantes de sang noir avec caillots: Chamomilla vulgaris
  • Douleur avec malaise syncopal et nausées, sensation de faiblesse: Cocculus indicus
  • Douleurs violentes crampoïdes. Amélioration en comprimant la zone douloureuse ou en étant fléchie vers l’avant. Très irritable, agitée. Règles peu abondantes: Colocynthis
  • Coliques aiguës, violentes, paroxystiques à type de torsion ou broiement, améliorées en se tenant droit ou en arrière. Aggravée par la position en avant: Dioscorea villosa
  • Mal avant les règles, surtout sur le côté gauche impossible à effleurer. Douleur forte le premier jour cédant au début des règles. Jalousie et suspicion. Bavarde et enjouée de nature : Lachesis
  • Douleur irradiant vers le sacrum et les cuisses: Lilium tigrinum
  • Forte douleur améliorée par un léger massage, ou si la douleur fait se plier en deux, tendance à la spasmophilie. Amélioré par les applications chaudes, aggravé du côté droit. Aggravé avant les règles et disparaissant dès que l’écoulement apparait. Règles en avance, de sang noir, avec de larges filaments: Magnesia phos
  • Douleur sacropubienne, en coup de canif dans le vagin s’accompagnant d’hémorragies (règles abondantes de sang rouge brillant) et de caillots, aggravé par le moindre mouvement: Sabina
  • Douleurs de faux travail, aggravées par la moindre mouvement. Règles noirâtres, irrégulières, abondantes : Secale cornutum
  • Douleurs de dislocation des hanches et de la région sacrée, améliorées par le port d’un vêtement serrant le bassin. Règles abondantes de sang rouge vif, aggravées par la mouvement. Cycles courts: Trillium pendulum
  • Lourdeurs pelviennes avant les règles, puis crampes brusques de la région sacrée irradiant aux cuisses et tendance à s’évanouir. Règles courtes, très peu abondantes, en retard : Viburnum opulus

Douleurs aux ovaires

  • Douleurs de l’ovaire droit, kyste ovarien droit: Palladium
  • Douleurs de l’ovaire gauche, avec cellulite, transpiration forte et prise de poids: Thuya

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Les dilutions hormonales

L’endométriose est très sensible à l’imprégnation hormonale. Les œstrogènes l’aggravent, tandis que les progestatifs l’améliorent.
Folliculinum 15 ou 30 CH: prendre une dose par semaine ou à J 8 et J 20 du cycle: intéressent en cas de syndrome prémenstruel associant mastodynies, gonflements et règles abondantes dans un contexte de cycles courts.

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Les traitements constitutionnels de l’endométriose

Ces traitements sont prescrits en général en 15CH, à raison d’une dose par semaine ou sucer 5 granules tous les jours

Actaea racemosa : Douleurs spasmodiques, lancinantes, traversant l’abdomen d’un côté à l’autre, mais plus marquées à gauche. Les douleurs sont proportionnelles à l’intensité du flux. Femme nerveuse, hypersensible, dépressive. Règles abondantes
Calcarea phosphorica : douleurs de règles chez une femme maigre, longiligne. Violentes douleurs dans le dos. Règles abondantes en avance. Tendance à l’excitation sexuelle
Ignatia amara : douleurs vies, dans des zones très localisées. Amélioré par la distraction, aggravée par la consolation. Règles en avance de sang noir avec caillots, précédées par des migraines.
Murex purpurea : Pesanteur pelvienne, améliorée en croisant les jambes ou par la pression forte. Douleurs vives ressenties au niveau de l’utérus et de l’ovaire droit. Règles irrégulières, abondantes, prolongées, avec caillots. Excitation sexuelle.
Nux vomica : douleurs à type de meurtrissures, de crampes, en s’asseyant ou en se relevant, amélioration par le chaud. Aggravation le matin au réveil. Règles en avance et peu abondantes, irrégulières, durant longtemps. Irritabilité, hyperactivité, intolérance au bruit, à la lumière, à la douleur.
Platina : Pesanteur pelvienne, améliorée en dormant sur le dos. Règles abondantes, en avance, de sang noir. Femme orgueilleuse, hautaine, arrogante. Hypersensibilité des organes génitaux (vaginisme).
Pulsatilla : Règles retardées, peu abondantes mais plus abondantes la nuit que le jour. Femme docile, timide, manquant de confiance en elle, améliorée par la consolation.
Sepia : Pesanteur pelvienne. Impression que tout va tomber (vessie, utérus). Douleurs lombaires et de la vessie pendant les règles. Tristesse, repli sur soi, indifférence même envers ses proches.

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Les traitements diathésiques de l’endométriose

Une endométriose qui conduit à la formation de nodules oriente vers une sycose:

  • Nitricum acidum : Ménorragies et métrorragies de sang rouge vif. Sensation de pesanteur. Douleurs anales en écharde pendant l’exonération. Contractions spasmodiques de l’anus. Affections chroniques et profondes avec inflammation et tendance aux hémorragies
  • Staphysagria : Règles irrégulières, tardives abondantes. Fatigue des membres inférieurs. Hypersensibilité vulvaire. Tendance à la dépression le matin. Frustration, susceptibilité excessive.
  • Thuya : Règles avancées et abondantes avec douleurs à l’ovaire gauche et douleurs pelviennes. Défécation douloureuse. Leucorrhées abondantes, irritantes. Endométriose essentiellement à gauche.

Une endométriose conduisant à des adhérences et des rétractions oriente vers des traitements de luèse :

  • Argentum nitricum : Pesanteur pelvienne, douleur principalement à gauche. Règles irrégulières de sang noir avec caillots. Agitation anxieuse, inquiétude, précipitation.
  • Calcarea fluorica : douleurs tiraillantes, lancinantes, irradiant dans les cuisses, améliorées par le massage et les applications chaudes. Anxiété, Indécision constante
  • Causticum : Règles le jour uniquement. Douleurs paroxystiques déchirantes, principalement à droite. Impression de plaie à vif.

Une endométriose qui survient chez des femmes jeunes, avec atteinte de l’état général, frilosité et déminéralisation oriente vers des médicaments de tuberculinisme.

  • Natrum muriaticum : pesanteur pelvienne, règles abondantes, irrégulières, migraines, constipation intense, acné avant les règles
  • Pulsatilla : Règles retardées, peu abondantes mais plus abondantes la nuit que le jour. Femme docile, timide, manquant de confiance en elle, améliorée par la consolation.
  • Silicea : règles abondantes avec sensation de froid glacé, constipation avant et après les règles. Douleurs rectales. Epuisement mental, découragement. Amaigrissement progressif.

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Liens utiles SelectAfficher

EndoFrance, association française de lutte contre l’endométriose

Anne-Sophie DELEPOULLE (Dr en Pharmacie), ma pharmacie en ligne

Dernière modification le: fév 18, 2015 @ 18 h 14 min