Scandale des cartes SIM: le président de Gemalto trop proche de la NSA

Publié le 20 février 2015 par Plusnet
L'entrerprise française aurait subi une attaque des agences de renseignement NSA et GCHQ sur ses cartes SIM. De quoi relancer la suspicion sur le président non exécutif, Alex Mandl. Cet administrateur fut aussi aux origines du fonds d'investissement In-Q-Tel, bras armé technologique de la CIA et de la NSA. 
Les ennuis du français Gemalto n'en sont peut-être qu'à leurs débuts. Le site d'information The Intercept a révélé hier que le plus gros fabricant de cartes SIM au monde (équipant, notamment, les téléphones mobiles), s'est fait dérober des clés de chiffrement. Ces clefs auraient été obtenus par les agences de renseignement britannique et américaine, le GCHQ et la NSA, leur permettant d'accéder aux communications d'utilisateurs du monde entier.
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La société dirigée par Olivier Piou a répondu ce matin qu'elle ne pouvait pas "pour l'instant - vérifier les découvertes publiées" et qu'elle n'avait "pas connaissance des opérations conduites par ces agences".
Pourtant, parmi ses responsables, Gemalto compte le président non-exécutif Alex Mandl. Cet ancien administrateur du fonds d'investissement In-Q-Tel depuis sa création en 1999, bras armé technologique des agences de renseignement américaines, la CIA et la NSA, a été mis en cause en France dès 2003.

Avertissement de sénateurs communistes

A l'époque Gemplus, qui n'avait pas encore fusionné avec Axalto pour former Gemalto, se retrouve au coeur des débats politiques. Une proposition de résolution sénatoriale des communistes souligne alors que "des soupçons plus que sérieux sont, en effet, autorisés quant aux intentions du Fonds de pension américain, Texas Pacific Group (TPG), qui a pris le contrôle de Gemplus et du PDG, Alex Mandl, dont les liens avec la CIA, via la société In-Q-Tel sont avérés".
Les élus proposaient alors de contrôler "l'avenir de la maîtrise et du développement en France des technologies de la cryptographie et des cartes à puce après la prise de contrôle de cette entreprise par des fonds d'investissement américains soupçonnés d'être étroitement liés à la CIA et à la NSA". Mais ils ne seront pas soutenus par le gouvernement en place dirigé, à l'époque, par Jean-Pierre Raffarin.

Un président très bien payé

Alex Mandl était aussi membre de Business Executives for National Security (Bens), groupe d'anciens militaires conseillant le Pentagone et les agences de renseignement sur l'accès aux technologies comme le révélait déjà l'Express. En tant que président non exécutif de Gemalto, Mandl reste le mieux payé de tous les administrateurs du groupe avec 238 717 euros perçus en 2013.
Pour certaines sources françaises, cette mésaventure démontre l'inopérance du contrôle des investissements étrangers en France, inopérance soulignée dès 2003 par le député Bernard Carayon dans un rapport remis au Premier ministre. Pourtant, en 2009, le Fonds stratégique d'investissement (devenu depuis Banque Publique d'investissement) avait pris 9% du capital de Gemplus sur les recommandations d'Alain Juillet, ancien dirigeant des renseignements français (DGSE) et président, aujourd'hui, du Club des Directeurs de Sécurité des Entreprises.  Contacté à ce sujet, Gemalto était injoinable dans la journée.
Source : Lexpress