Critique Ciné : The Loft, prison de verre

Publié le 22 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Loft // De Erik Van Looy. Avec Karl Urban, James Marsden et Wentworth Miller.


Le belge Erik Van Looy avait sorti Loft en 2008. Deux plus plus tard, Bart de Pauw, le scénariste du film original, s’exporte au Pays Bas afin de faire un remake néerlandais du film, avec aux manettes Antoinette Beumer. Et maintenant, Erik Van Looy revient à la réalisation avec un remake américain de son propre film. Le moins que l’on puisse dire c’est que le film a fait des émules. Toujours avec Bart de Pauw au scénario, accompagné par Wesley Strick (La Prison de Verre), nous avons donc une vision nouvelle d’une histoire qui a déjà été raconté deux fois. Faire un remake c’est déjà beaucoup mais deux c’est peut-être un peu trop. Quoi qu’il en soit je n’ai vu aucun des précédents films. C’est le premier que je fois et avec un tel casting, certes de seconds couteaux, je dois avouer que j’avais bien envie de voir à quoi cela pouvait ressembler. Surtout que derrière le scénario nous avons le scénariste d’un thriller que j’aime beaucoup j’ai nommé La Prison de Verre. On retrouve d’ailleurs l’ambiance de ce film (en partie) dans ce remake. De ce que j’ai compris, l’original était très réussi, très glaçant et tordu comme il faut. Ce remake est très différent dans le sens où The Loft fonctionne sur tous les poncifs du petit thriller en Direct to DVD.

Le corps d'une femme est retrouvé sans vie dans la garçonnière que partagent cinq hommes mariés...

Pas de grands effets de mise en scène, malgré quelques jolies séquences dans le loft (il faut dire que le lieu s’y prête). Je pense que d’un point de vue de la mise en scène, on retrouve quelque chose d’assez proche dans le sens où ce n’est pas totalement américanisé non plus. Il y a quelque chose qui m’a un peu dérangé dans le découpage avec les flashbacks, mais disons que dans la mise en scène on sent que Erik Van Looy ne veut pas trop rester terre à terre. Il veut nous plonger aux confins de la folie des hommes et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a plutôt réussi à le faire de façon assez efficace. Sans exploiter de façon brillante son casting, j’ai beaucoup aimé chacun des personnages car ils ont tous un petit grain qui fait que l’on pourrait les suspecter. Karl Urban s’impose cependant comme celui qui n’a rien fait du tout dès le début du film étant donné que c’est lui que tout accuse. Cela aurait été un peu trop facile de conclure sur lui en coupable. Du coup, The Loft parvient à créer un peu de curiosité bien que cela ne soit pas le plus grand atout du scénario. Le scénario manque parfois de punch. On sent que tout se ralenti par moment afin de laisser place à des romances légèrement bidonnées sans grand intérêt.

Bien évidemment qu’il y a une vraie volonté derrière ces romances, celle de nous dire à quel point les personnages de The Loft sont en train de tout perdre à cause de leurs petits plaisirs personnels sauf que cela ne fonctionne pas autant que l’on aurait probablement pu l’espérer. J’ai beau être assez déçu du résultat, globalement je n’ai pas non plus trouvé The Loft problématique. C’est un petit film qui semble avoir été fait sans aucune prétention. Cela fait en la faveur de ce film. Par ailleurs, je suis assez peu convaincu par Wentworth Miller (Prison Break). Je sais que ce n’est pas l’acteur le plus nuancé qu’il puisse exister mais soit son personnage de Luke est mal écrit, soit c’est lui qui est une vraie coquille vide. Mon petit préféré reste Matthias Schoenaerts qui était déjà dans le film original et qui se fait un nom au cinéma depuis quelques années (De rouille et d’os, Bullhead, Quand vient la nuit). Il est très peu présent dans The Loft à mon grand damne alors qu’ils veulent mettre un peu plus en avant le casting américaine (James Marsden, Eric Stronestreet - assez drôle dans son rôle de mec un peu dégueulasse sur les bords - et surtout Karl Urban).

Note : 4.5/10. En bref, malgré de bons moments, le film manque d’un petit quelque chose.