Critiques Séries : Peplum. Saison 1. Pilote (France).

Publié le 25 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Péplum // Saison 1. Episode 1. Pilote.


En lançant Peplum, on sent que M6 vit dans son propre passé. C’est probablement en voulant renouveler le succès de Kaamelott qu’elle s’est dit qu’il serait bien de faire une nouvelle comédie historique du même genre. C’est pourquoi ils ont décidé de choisir l’Empire Romain sauf que ce n’est ni aussi drôle que Kaamelott, ni aussi bon et familial qu’un bon Astérix & Obélix. Du coup il nous reste quoi là dedans ? Peut-être Jonathan Lambert. Le pauvre surnage dans un rôle qui lui correspond sur le papier sauf que ses dialogues sont tellement mal écrits que rien n’est drôle et rien ne fonctionne. Après avoir vu le premier épisode, je me suis surtout demandé si quelqu’un chez M6 regarde les programmes avant de la diffuser car sincèrement, Peplum est c’est tout ce qu’ils n’auraient jamais dû diffuser. C’est bien de produire de la fiction française étant donné qu’ils le font très rarement sauf que cette saga en forme de sketchs à la pelle, comme un prime de Scènes de Ménages, ne fonctionne tout simplement pas. Ce n’est pas faute d’avoir un bon casting avec Pascal Demolon, Anthony Sonigo (Les Beaux Gosses) ou encore Franck Dubosc. Je me demande si ce dernier n’est pas le seul qui ait réussi à me faire au moins sourire avec son histoire de Terre qui ressemble à une tasse.

Sur fond de déclin de l’Empire Romain, "Peplum" nous plonge dans le quotidien de Bravus, ancien esclave devenu conseiller du tyrannique empereur Maximus. Sous pression, coincé entre une vie professionnelle particulièrement stressante et une vie de famille chaotique, ses journées ne s’annoncent pas de tout repos.

En effet, côté boulot, Bravus doit mouiller la toge pour ralentir un déclin qui a une fâcheuse tendance à s’accélérer sous l’impulsion désordonnée de l’incompétent, cruel, capricieux et narcissique Maximus. Côté perso, il doit affronter chaque soir son fils Caïus fraîchement converti au christianisme, son épouse Octavia, étrangère aux codes de la bonne société romaine et sa fille délurée Lydia qui les assimile trop bien.

Créée par Fabien Rault (Caméra Café, Scènes de Ménages), réalisée par Laurent Zeitoun et produite par Thierry Ardisson, Peplum ne parvient jamais à décoller. Tout au long de ce premier épisode, la comédie se base donc sur les traditions d’une époque sauf que ces traditions, bien qu’intéressantes dans un Astérix & Obélix par exemple ne fonctionne jamais comme il faut dans Peplum. Il faut arrêter de vivre dans le passé et il faut que M6 comprenne qu’elle doit chercher autre chose. Ce n’est pas comme si le monde n’était pas plein d’idées différentes pour faire des comédies originales. Car là, on sent que M6 tire sur la corde et qu’elle veut un nouveau Kaamelott. On retrouve alors l’utilisation du langage de notre époque comme dans Kaamelott, un héros différent des autres, etc. Ce qui me fait rager c’est que Peplum a coûté une fortune à M6, qu’ils ont un très joli casting, mais qu’ils ne savent jamais quoi en faire. Quand on a Frank Dubosc par exemple on lui donne quelque chose d’intéressant à faire, pas des pastilles à droite et à gauche sans aucun véritable sens. Quand on a des guests comme Kad et Olivier, on fait en sorte de s’amuser avec et d’éviter de nous les coller dans des séquences ubuesques où ils se massent à coup d’huile d’olive avant de se battre dans l’arène.

Le souci que j’ai eu tout au long de Peplum c’est que je me suis rappelé de Astérix aux Jeux Olympiques, ce nanar de luxe avec un chèque monstrueux balancé par la fenêtre pour terminer avec l’une des pires comédies françaises de la décennie précédente. C’est tout simplement lamentable et c’est dommage. Le scénario manque d’accroches. On a l’impression que l’histoire ne va jamais quelque part. Il y a bien deux ou trois fils rouges (le fils qui fait veut de chasteté par exemple) mais ce n’est pas suffisant pour nous donner envie de poursuivre. Car l’enchaînement des scènes se fait de façon très étrange. J’ai l’impression de voir un congloméra de petits épisodes de trois à cinq minutes. C’est là le problème, j’aurais préféré que M6 découpe tout ça en plusieurs petits épisodes et colle sa comédie avant son prime-time. Cela aurait probablement eu plus de sens et je pense qu’il y aurait eu de quoi être un peu plus indulgent. Car la proposition est indigente. Prenons le cas de Jonathan Lambert. Je suis certain que les producteurs ont dit à ce dernier d’en faire des caisses sauf qu’en roue libre cela devient parfois un peu too-much.

J’adore Jonathan Lambert, je trouve qu’il est très bon sur scène notamment, et même au cinéma (encore récemment dans Réalité de Quentin Dupieux) sauf que voilà, ici sans être mauvais la matière qu’on lui donne est très mauvaise. Il ne peut pas faire de miracles malheureusement son personnage devient très rapidement irritant. Pascal Demolon tente alors de le canaliser en vain. Cette comédie aurait pu être réussie mais avec d’autres scénaristes derrière et une chaîne qui veut oser un peu plus. On n’a pas envie d’une comédie gentille, proche et familiale. On a envie d’une comédie plus proche de Kaamelott qui savait être drôle, élaborée et tout public. Elle n’était pas là pour séduire uniquement une typologie de public (ici la femme de moins de 50 ans) mais tous les publics et cela fonctionnait car elle osait. Ici Peplum n’ose rien, même pas d’être une comédie meta (ce qui aurait pu la sauver en partie car mine de rien, c’est ce qui a permis en grande partie à Astérix Mission Cléopâtre d’être un tel succès. Avec Alain Chabat, Alexandre Astier ou même Riad Sattouf, Peplum aurait été une comédie délirante. Là elle n’est que la pâle copie de ce que M6 a fait par le passé.

Note : 0/10. En bref, j’ai fais l’effort d’aller jusqu’au bout.