un bandit corse

Publié le 26 février 2015 par Dubruel

d'après UN BANDIT CORSE de Maupassant

Nous nous promenions

Dans la vallée du Niolo.

-" C'est ici

Que se sont réfugiés tous nos bandits

Me dit Paulo,

Mon compagnon. "

À l'orée d'un bois,

Il m'a montré un petit calvaire,

Une simple croix

Plantée dans un tas de pierres.

Mon voisin reprit :

-" Sont enterrés ici

Les parents Sainte-Lucie

Sauvagement assassinés par un bandit.

Comme le fils Sainte-Lucie

Était petit, chétif, sans énergie,

Il ne déclara pas la vendetta.

On l'adjura

Mais il restait sourd aux supplications.

Alors, conformément à la tradition,

Sa sœur lui a ôté

Ses vêtements noirs pour qu'au moins

Il ne portât point

Le deuil d'un mort non vengé.

Le jeune Sainte-Lucie

Était si affligé

Qu'il ne sortait plus de chez lui.

Il avait surtout peur d'être dévisagé

Par les regards méprisants des voisins.

Or une nuit, l'assassin avec son frère

Passèrent

Devant la maison des deux orphelins.

Alors Sainte-Lucie

Se signa, prit son fusil

En ce disant : c'est le moment.

Il sortit

Et les tua tous les deux à bout portant.

Puis, il alla massacrer

Toute la famille ennemie.

Il abattit un brigadier de gendarmerie

Avant de partir se cacher

Dans le maquis.

Sainte-Lucie

Devint ainsi le bandit

Le plus terrible

Qu'on n'ait jamais pu voir. "

J'interrompis mon ami

Et lui dis :

-" Quelle coutume horrible

Que celle de la vendetta ! "

-" Que voulez-vous, on fait son devoir !

Le reste n'existe pas. "