Akira Tome 1

Publié le 28 février 2015 par 7bd @7BD

Titre: Akira Tome 1
Auteur: Katsuhiro Ôtomo
Année : 1999
Éditeur : Glénat
Nombres de volumes: 6 (série terminée)
Début des années 1980, une gigantesque explosion ravage Tokyo.
38 ans plus tard, en 2019, Néo-Tokyo s'est reconstruite tant bien que mal, mais compte encore un grand nombre de quartiers à l'abandon et malfamés.
Beaucoup de jeunes ont du mal à trouver leurs repères, comme Kanéda et Tetsuo.
Les deux garçons font parti d'une bande de motards. Le soir ils prennent des amphétamines et partent à la recherche de sensations fortes sur leurs motos, allant jusqu'à braver les interdits et pénétrer sur le site de l'explosion.
Mais sur le retour, alors que Tetsuo fonce à vive allure, il tombe, pour éviter un garçon au milieu de la route, et sa moto explose.
Lorsque Kanéda arrive sur les lieux de l'accident, quelques secondes plus tard, il voit le mystérieux garçon, avec un visage de vieillard, qui disparaît.
Cet événement va signifier le début de problèmes avec l'armée pour les deux garçons, le début d'un changement chez Tetsuo et la première étape vers le réveil d'Akira...


L'édition présentée ici est celle de 1999 avec une couverture rigide cartonnée. Les huit premières pages sont en couleur, puis le reste des 359 pages est en noir et blanc. Cette série compte 6 tomes en sens de lecture européen et propose un format proche de la publication japonaise originale. Une autre édition existe en 14 volumes de 192 pages.
Avec le premier volume de cette série mythique, Katsuhiro Otomo démarrait une oeuvre qui allait devenir une référence japonaise et internationale. Et pour cause: le scénario interpelle très vite le lecteur. Il pose des bases, fondées sur les craintes et les interrogations de la population japonaise. Tout commence par une explosion géante, non sans rappeler une certaine bombe atomique.
Mais cette fois, l'origine de l'explosion reste assez floue.
Après cela, il nous présente un monde dont la population est en souffrance et des jeunes qui se droguent et font partie d'un gang.
D'ailleurs les héros du manga Akira, sont des loubards: ils prennent des amphétamines, défient la police, tabassent des gens... et j'en passe. On est loin des héros classiques.
Un des sujets centraux qui est introduit dans le premier tome porte aussi sur les pouvoirs surnaturels et sur la recherche scientifique qui sont des thèmes récurrents du manga.
Le lecteur comprendra donc très vite la richesse de l'univers mis en place par Katsuhiro Otomo... et ce n'est que le début.
Le dessin est, lui aussi, bien maîtrisé. L'ensemble est très dynamique, avec beaucoup de scènes d'action. Graphiquement, les personnages sont bien identifiables.
A noter que les changements que l'on peut constater sur Tetsuo suite à son accident sont comportementaux, mais graphiquement, le trait du personnage évolue aussi, au fil des pages.
Les décors urbains sont bien détaillés et les quartiers malfamés sont tellement bien représentés, qu'on s'y sent mal à l'aise, rien qu'à la lecture. Certains endroits sont sombres, tagués, délabrés... le genre de quartier où il vaut mieux ne pas traîner le soir.
Et puis dans ce premier tome Katsuhiro Otomo aime dessiner des engins, comme les hélicos de l'armée ou les motos, avec la fameuse moto rouge de Kanéda qui fait partie des engins mythiques dans le monde du manga (presque au même titre que l'Arcadia d'Albator).

Comme vous avez pu le constater, Katshuhiro Otomo a inventé un univers très riche, qui a marqué à tout jamais la bande dessinée japonaise.
Et puis, petit à petit, Akira a trouvé son public au delà de l'archipel, pour venir régaler les lecteurs français et devenir un classique et un chef-d'oeuvre du neuvième art.
C'est ainsi, avec cette oeuvre phare, qu'il s'est vu décerner le grand prix du festival d'Angoulême cette année, devenant ainsi le premier auteur japonais à recevoir cet honneur.
Cette récompense souligne aussi la place grandissante que prend le manga en France, depuis des années et l'intérêt qu'y portent les lecteurs de bandes dessinées.

L'annonce du prix par Jirô Taniguchi:


La réaction de Katsuhiro Otomo:

Pour terminer, je dirais qu'après avoir lu ce premier tome, j'ai eu envie de regarder le film, que je n'avais pas vu depuis des années. Il ne me restait qu'un vague souvenir. Et finalement, je me suis aperçu que le film d'animation d'Akira prenait beaucoup de raccourcis par rapport au manga. Et j'avoue avoir finalement préféré la lecture au visionnage... donc si vous avez l'occasion de lire ce manga mythique, n'hésitez pas!
Juju Gribouille