Critiques Séries : Critical. Saison 1. Pilot (UK).

Publié le 02 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Critical // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Des séries médicales, on peut en faire autant que des séries policières. Il y a tellement de façon de parler de médical que le seul truc c’est de trouver la bonne formule. Urgences a réussi à le faire en nous présentation le quotidien des urgences avec ses cas les plus compliqués et son équipe de médecins. Il y a Grey’s Anatomy, plus romancée. Il y a House et son anti-héros aussi irritant que charismatique. Il y a des tas de façons de parler de médical mais ce qu’il y a de plus difficile c’est de trouver une formule originale. Critical, la nouvelle série de Jed Mercurio (à qui l’on doit l’excellente de Line of Duty) tente d’avoir une approche différente et avec ce premier épisode, je dois avouer que j’avais hâte de voir la suite. J’ai eu peur quand j’ai lu le pitch de Critical car j’imaginais une série qui veut en faire des tonnes et qui n’a rien à raconter. Finalement, c’est tout le contraire, L’avantage de Jed Mercurio, c’est que c’est un ancien docteur à qui l’on doit déjà de bonnes séries médicales comme Bodies ou encore Cardiac Arrest. Mais j’ai beau adorer le registre médical, j’ai toujours peur de ne pas trouver mon compte dans les diverses histoires. On se retrouve alors avec des cas médicaux désespérés et donc une dose d’adrénaline constante qui anime les médecins du Major Trauma Center.

Le quotidien sous tension d'une équipe d'experts médicaux en charge des cas les plus désespérés.

L’originalité de Critical c’est donc d’être une série qui fonctionne à l’adrénaline, qui est très crue dans sa mise en scène des cas médicaux et le tout se déroule presque en temps réel (un peu comme The Night Shift sur NBC mais pas totalement non plus). Souvent décrite comme une sorte de 24 dans la presse avant que Critical ne débute, j’avais hâte de voir à quoi cela pouvait ressembler. Et l’idée fonctionne très bien. Il y a donc tout un tas de choses traitées dans l’urgence et notamment dans la seconde partie de l’épisode. Je ne pensais pas avoir autant la nausée devant un épisode d’une série médicale. Ce n’était pas arrivé depuis l’homme arbre dans Grey’s Anatomy mais la façon dont Lorraine Rapport ouvre le court de cet homme, la caméra passant entre la coupure, nous montrant avec insistance la jeune femme couper les côtes de cet homme qui est en train de perdre tout son sang, de voir ce coeur à l’air libre giclant du sang comme si nous étions dans un film d’horreur, etc. Cette scène, très graphique, prouve aussi que le but de Critical n’est pas d’être édulcorée, qu’elle veut nous montrer comment cela se passe vraiment quand dans l’urgence des médecins doivent sauver un patient désespéré sur le tard.

Dans ce sens là, on sent qu’il y a de l’expertise dans le script de Joe Mercurio. C’est ce qu’il y a de plus intéressant. Le but de Critical est de se concentrer beaucoup plus sur la procédure que sur le personnel. C’est une série qui est donc intense et particulièrement agrippante. En effet, le téléspectateur est happé par ce qui se passe à l’écran sans pouvoir décrocher les yeux. C’est hypnotique tout en restant très peu ragoutant. J’ai eu du mal à suivre toute la procédure médicale de la seconde partie de l’épisode. Cela démarre pourtant assez doucement mais je suppose que le créateur est là pour nous mettre en condition et nous préparer à ce que l’on va voir par la suite dans sa série. Côté mise en scène, c’est très brut et clinique. On ressent l’ambiance d’un hôpital, moderne mais d’un hôpital avec ses cas les plus difficiles. Le sang ressort donc particulièrement bien à l’écran et je ne m’y attendais pas du tout. Je sais que les anglais aiment les séries très fortes d’un point de vue visuel mais pour le coup, le côté très froid de Critical se prêtait particulièrement bien à l’histoire. Ce qu’il y a d’étrange dans ce premier épisode c’est que sa star, Lennie James (qu’il avait déjà dirigé dans la première saison de Line of Duty) est mis à part, éloigné du reste. La suite risque de devenir intéressante.

Note : 8/10. En bref, difficile de faire de bonnes séries médicales quand on n’a pas la bonne formule mais Critical l’a trouvé. C’est stupéfiant.