Warren Ellis et Declan Shalvey – Moon Knight, Revenu d’entre les morts

Par Yvantilleuil

Moon Knight est un super-héros Marvel auquel j’ai beaucoup de mal à accrocher. De temps en temps, profitant d’un relaunch ou du début d’un nouvel arc, je refais une tentative, mais, rien à faire, je n’adhère pas. La dernière tentative datait du run de Charlie Huston et David Finch, qui avaient essayé de faire revivre le personnage en 2006. Je me suis dit que ce relaunch au sein de la collection Marvel Now constituait une belle porte d’entrée pour le néophyte que je suis et le fait de voir Warren Ellis aux manettes à certainement contribué à me faire franchir le pas.

Une fois la lecture entamée, j’ai tout d’abord été surpris de constater que cette relance de Moon Knight se faisait à coups de one-shot. Ce tome contient donc six récits indépendants d’un épisode, dont l’unique fil conducteur est le personnage de Moon Knight. J’ai ensuite été agréablement surpris par le look très classe du personnage. C’est en effet vêtu d’un costard blanc trois pièces et d’un masque blanc orné du symbole de la lune que Marc Spector aide la brigade des homicides spécialisée à résoudre les affaires les plus sordides.

Lors de la première enquête, Moon Knight traque un tueur en série qui prélève des organes sur ses victimes. Il doit ensuite faire face à un sniper, puis combattre les fantômes d’une bande de punks. La deuxième partie d’album débute dans le monde des rêves avant de voir notre héros affronter les ravisseurs d’une petite fille. Gardant le meilleur pour la fin, Warren Ellis propose finalement l’histoire d’un flic jaloux de la relation privilégiée du héros avec sa hiérarchie et de son statut de super-héros adoré de tous.

Au fil des épisodes, le scénariste évoque brièvement les origines et certains passages clés issus du passé du personnage, permettant ainsi aux néophytes de bien saisir les tenants et les aboutissants de ce héros souffrant de personnalités multiples. Comme c’est souvent le cas avec les histoires courtes, le scénariste n’a pas le temps d’aller au fond des choses et la qualité varie au fil des chapitres. Il faut néanmoins constater que la qualité des histoires est très bonne sur l’ensemble et que l’on se laisse volontiers happer par chacune d’entre elles. Les récits sont parfaitement rythmés et contiennent généralement un passage de plusieurs planches porté sur l’action.

Visuellement, les dessins de Declan Shalvey sont en parfait adéquation avec les scénarii d’Ellis. L’auteur n’hésite pas non plus à faire preuve d’originalité, comme en témoigne cette scène où huit personnes sont abattues par un sniper, à raison d’une cible par case par planche. Il propose également plusieurs séquences d’action muettes qui sont d’une efficacité exemplaire.

Un bon tome, même si je ne suis toujours pas du personnage !

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