Fashawn « The Ecology » @@@@½

Publié le 02 mars 2015 par Sagittariushh @SagittariusHH
- Hip-Hop/Rap

Fashawn « The Ecology » @@@@½

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Chanceux, Fashawn, d’avoir été choisi par Nas pour figurer sur son label Mass Appeal? Probablement que oui, mais c’est surtout reconnaître le talent fou du rappeur de Fresno, en Californie, lui qui a longtemps gravité autour d’autres grands noms du rap comme Evidence (Dilated People) et les producteurs Alchemist et DJ Exile (Aloe Blacc, Blu,…). Exile, qui avait entièrement produit le magnifique Boy Meets World. en 2009 (un bail!), réalise toujours la plupart des beats sur cette suite promise, The Ecology, qui espérons-le pour Fash’ touchera plus de monde, au sens physique comme émotionnel.

Comme l’annonce « Guess Who’s Back« , Fashawn est de retour plus déterminé que jamais, comme un challenger visant le top niveau, fin prêt à dévoiler le fruit d’un long travail d’élaboration et de maturation. The Ecology n’est pas un album « vert » qui va vanter les vertus de la préservation de l’environnement, l’idée est plutôt le développement durable et la préservation de sa personne dans en environnement urbain hostile. Fashawn aborde son vécu de manière très personnelle mais c’est tourné de telle sorte à ce que son récit devienne universel, comme par exemple sur « To Be Young » (avec l’impeccable BJ The Chicago Kid), les touchants « Man of the House » et « Mother« , à la manière d’un « Dear Mama » de 2Pac. Sa facette de MC réapparaît par endroit d’un claquement de doigt sur « Confess » (qui sample l’un des maîtres en la matière j’ai nommé KRS-One) et « The Letter F« , où le flow de Fash’ tranche les molécules d’air sur un beat d’Alchemist.

Être une bête lyricale est une chose, mais il faut les bonnes prods pour que ce talent soit rehaussé. C’est là qu’intervient le discret Exile à la versatilité exemplaire. Bien sûr il y a d’autres producteurs sur The Ecology, mais à lui seul il apporte une variété étonnante à l’album. Besoin d’une vibe laid-back typiquement californienne sur « Golden State of Mind » (feat Dom Kennedy) ? Pas de problème. Tiens, on verrait bien un banger pour augmenter le volume, ça vient sur « Out the Trunk« , accordant sample hypnotisant, la voix de Busta Rhymes et un beat hip-hop minimaliste qui déboîte, à l’aise. Le mec sait tout faire mais là où il excelle, c’est dans le choix de sample, de Soul bien souvent, comme sur le très beau « Place to Go » et notamment « To Be Young » avec ces choeurs d’enfants samplés sur Larry Levan « Joubert Singers Stand on The word » (et que l’on connaît déjà grâce au tube de Keedz « Stand on the Word« ). Pour la conclusion « F.T.W » (pour ‘fuck the world’), il utilise des mélodies de synthétiseurs et là aussi, ça s’accorde parfaitement avec les textes de Fashawn sous forme de mots de la fin. Sinon DJ Khalil intègre de l’afro-beat sur « Something to Believe In« , ajoutez la voix d’Aloe Blacc et un couplet de Nas et vous avez l’une des chansons rap de l’année 2015.

D’autres éléments apportent ce « plus » qui fait la différence, comme ces choeurs et influences gospel qui ajoutent de la force et spiritualité dans chaque morceau où il y en a (« Higher« , « Man of the House« ). Comme sur Boy Meets World, The Ecology est un album complet. La conjugaison Exile et Fashawn va au-delà des espérances.