Yallah Bye - Kyungeun PARK et Joseph SAFIEDDINE

Publié le 28 février 2015 par Stéphanie @Stemilou

Dessinateur : PARK Kyungeun

Scénariste : SAFIEDDINE Joseph

Editions Le Lombard

Paru le : 16 janvier 2015

Présentation

Comme tous les étés, Mustapha emmène sa famille dans son pays d'origine, le Liban. Retrouvailles amicales et soleil au programme. Mais nous sommes en 2006, à Tyr, dans le Sud du pays, et les bombes lâchées par Israël, au nom de la lutte contre le Hezbollah, ont tôt fait de transformer ces vacances en cauchemar... 24 ans plus tôt, dans une situation similaire, Mustapha s'était exilé en France. Que fera-t-il, cette fois-ci, entre impuissance et culpabilité... ?

Avis

Juillet 2006, la famille El Chatawi part pour quelques jours de vacances au Liban, sauf le fils aîné Gabriel qui reste en France avec ses amis. Cette famille franco-libanaise va se retrouver confrontée au conflit qui éclate après leur arrivée à Tyr (ville du Sud Liban) suite à un accrochage qui a eu lieu la veille à la frontière israélienne avec le Hezbollah.

Comme a leur habitude rien n’inquiète vraiment ces libanais habitués aux « intimidations » militaires, la vie poursuit donc son cours : Denis, l’un des fils atteint d’hémophilie, part pour le souk à la rencontre d’un ami de longue date, Ali ; le reste de la famille, les parent Mustapha et Anna ainsi que leur fille Mélodie, discute avec famille et amis, Anna est quand même très affecté par l’évènement et craint que la situation s’envenime.

Le soir même des explosions agitent le calme de la ville, Israël bombarde le sud-Liban, Anna souhaite que la famille parte pour Beyrouth où un plan d’évacuation des citoyens français aura certainement lie mais Mustapha refuse arguant que les choses vont s’apaiser très vite comme d’habitude. Malheureusement le conflit s’amplifie, les routes sont fermées, les avions israéliens survolent le Liban et devant l’entêtement de Mustapha il est trop tard pour évacuer. Gabriel resté en France s’inquiète pour sa famille d’autant plus que la ligne téléphonique ainsi que l’électricité coupe très souvent, il reste prostré devant la TV et le téléphone, envoi des mails pour demander de l’aide pour sortir sa famille de se bourbier.

La famille El Chatawi va devoir se mettre à l’abri des bombardements, échappant de justesse à une explosion, faisant appel à des amis ou à la famille, dans ce genre de cas  musulmans ou chrétiens peu importe tous sont libanais avant tout.

Toute la population est prise pour cible et pas seulement le Hezbollah, le conflit est très bien rendu à travers les dessins, et ce qui rend le « récit » plus authentique est qu’il s’agit d’une histoire vraie, romancée certes, mais vraie c’est celle de Joseph Safieddine et de sa famille. J’ai été complètement immergée dans le conflit et dans ces rues à la recherche d’un abri, j’ai été prise de compassion pour cette mère affolée par ce qui pourrait advenir.

J’ai tout de même été surprise du calme des hommes face aux bombardements « ne jamais s’inquiéter » et de leur courage face à l’annonce de la mort.

160 pages de stress, d'angoissantes journées mais cet album met davantage l'accent sur l’aspect humain plus que sur le politique.Comment des vacances qui étaient censées être calmes et parfaites se transforment en cauchemar ?, j’ai été touché par ce père de famille qui se remémore ces instants passés à combattre auprès des palestiniens et ce moment où son père l’a contraint à fuir le pays, aujourd’hui il ne veut plus fuir, il est tiraillé entre le désir de rester près des siens, faire quelque chose pour son pays, et de mettre sa famille à l’abri.

Finalement la famille sera évacuée quelques jours plus tard.

J’ai été subjuguée par cette histoire, ces dessins aux couleurs chaudes. Un peu déçu par ces moments répétitifs où les deux parents s’accrochent et se hurlent dessus. Puis vient les pages annexes avec des photos et des explications sur le conflit, l’histoire du père de Joseph Safieddine.

Je remercie vivement Babelio et les Editions Le Lombard pour cette BD que j’ai attendu avec impatience, ça valait le coup d’attendre.