Être « moins un »

Publié le 13 mars 2015 par Lesimparfaites
Je n'ai pas si souvent l'occasion d'avoir un enfant en moins dans la maison (du moins encore, ça va changer en vieillissant). Parfois, l'enfant absent est chez un ami pour la journée ou la nuit, mais récemment nous avons passé 4 jours avec le compte incomplet.
Être «sans enfant», en couple, c'est une chose (fort agréable, d'ailleurs et qu'on n'a pas l'occasion de faire assez souvent), mas être «moins un», ça me dérange toujours un brin. On n'est pas juste quatre au lieu de cinq, il manque quelqu'un. Comme si un gros spot éclairait l'absent.
J'adore faire une sortie ou une activité avec seulement l'un de mes enfants. Je ne considère pas mes triplés comme un seul bloc. Mais quand je suis seule avec l'un d'eux, il n'y a pas de manque. On est en tête-à-tête (et ça aussi, c'est fort agréable!). Mais quand il manque quelqu'un (un enfant, ou même leur père), j'ai le sentiment que ça tourne plus carré. Ce n'est plus aussi fluide. Ça grince, ça bloque.
C'est fou, hein? Tellement que quand je ressens ce sentiment, je me dis que je dois être folle. Je suis complètement bien, mais vraiment bien, quand on est tous ensemble tous les cinq. Quand il en manque un, j'ai hâte au moment où l'on se retrouvera.
Mes enfants seront bientôt de vrais ados avec leurs activités, leurs sorties, les plans, leurs amis. On sera «moins un» plus souvent, jusqu'à l'être de façon permanente. Et je me dis que j'aurai profité pleinement de tous ces instants x 5. En attendant, je les savoure chaque jour toujours plus.