En ces jours où se profilent les fêtes de fin d'année, il me plaît de partager avec vous, cette réflexion sur le mariage, aux déclarations d'un éminent guide religieux. Oui, il incombe de repenser nos approches et valeurs au regard du mode de vie dissolu érigé en code de conduite. Bien des foyers ne sont monogames qu'en apparence, et trop de femmes diplômées sont réduites à vivre seules.
Toutefois, le problème des femmes diplômées qui vivent seules n'a-t-il une explication toute autre ? Le savoir est élévation, et quand cette élévation se fait dans le mauvais sens, exacerbant des relents narcissiques, alors le rapport à l'autre s'en trouve affaibli. Il en faut de l'humilité pour vivre à deux, supporter les humeurs et caprices de l'autre, ce qui n'est point évident, même entre personnes de la même fratrie. Si tout n'était que rose, les jumeaux ne se disputeraient jamais.
En outre, le mariage doit être envisagé au-delà d'une fonction reproductrice, de la perpétuation de l'espèce. On ne se marie pas simplement pour se couler dans un moule et se conformer à des prescriptions sociales et sociétales. Parler de polygamie alors que des faits divers abjectes éveillent sans cesse les consciences et tirent la sonnette d'alarme, c'est un peu comme marcher avec un bandeau sur les yeux.
Que se passe-t-il en Afrique ? Pourquoi plutôt que de traiter des questions essentielles, corruption galopante, insuffisance d'emploi, insécurité, autosuffisance alimentaire, doit-on remettre sur le couvert des thèmes propres à nous ramener des milliers de bonds en arrière ?
Gare à la stigmatisation ! Le mariage ne doit pas qu'être respect des convenances, un moule dans lequel se couler absolument pour donner dans le comme il faut. Des femmes, car c'est toujours elles qui sont mal vues, se sont battues pour s'affranchir de la tutelle de tyrans, d'hommes qui ne les pensaient qu'en objet destinés à assouvir leurs fantasmes, à juste éteindre l'incendie qui les consume.
Des hommes ont également préféré prendre de la distance, suite à de pénibles déceptions.
A tous ceux-là, il faut penser avant de donner dans une généralisation qui ouvrirait le lit à toutes sortes de dérives. Il y a des lots d'illuminés qui n'attendent que cela pour se signaler et réclamer l'uniformisation de toutes choses. On peut au nom de son appartenance religieuse, s'exprimer, donner son point de vue, mais attention au principe de généralisation, à une certaine fibre d'intolérance.
Faut-il en outre légitimer la polygamie parce que des bonhommes rassasiés, cèdent au besoin de claquer leur fric, de se constituer un harem ? Nos réalités africaines nous rappellent encore une fois ces regrettables histoires de sorcellerie entre autres, qui prospèrent dans des terreaux fertiles avec la polygamie et ses inévitables inégalités, jalousie, frustration... Certains se donnent les moyens rationnels ou occultes de faire pencher la balance en leur faveur, avec tout ce que cela peut occasionner comme dommages.
Dans tous les cas, encore une fois se pose le problème de la loi du plus fort et de la violence à l'endroit des femmes, dont on pense qu'elles ne peuvent et ne doivent se réaliser que par l'homme. Non, je n'ai rien contre le mariage, je ne suis guère féministe, mais je crois raisonnablement qu'il faut apprendre à penser la femme en dehors de la tutelle de l'homme. Interpellons les uns et les autres sur l'individualisme et la perte des valeurs fondamentales, faisant passer le matériel avant l'homme. Voilà le réel problème qui sape les relations humaines et les unions entre l'homme et la femme.