Trafic de jeunes filles

Publié le 26 octobre 2014 par Novelist225

Il est de plus en plus question ces derniers temps dans l'actualité, de migrations clandestines ou trafic transfrontaliers de jeunes filles en provenance de la Côte-d'Ivoire vers des pays d'Europe ou du Maghreb, via le couvert de certaines structures.

A cet effet, le Ministère de la Famille, de la Femme et de l'Enfant a entamé une démarche de sensibilisation, visant à éclairer sur l'incongruité d'une telle pratique, d'autant plus que l'aventure se terminerait très mal pour certaines des migrantes, parfois réduites à l'esclavage sexuel entre autres. (1)

On est encore sous le choc du calvaire enduré par 06 jeunes ivoiriennes malmenées et emprisonnées au Liban, suite à une arnaque quant à leur véritable terre d'accueil. (2)

Ainsi donc, afin de contourner Lampedusa et ses vagues tumultueuses qui engouffrent des embarcations pleines de migrants, un nouveau système plus " propre " aurait semble-t-il vu le jour, pour contenter les rêves d'Eldorado de nos jeunes sœurs. Pourquoi des jeunes filles, et non point des hommes ? Peut-être bien que les hommes ne sont pas vraiment rentables du point de vue du proxénétisme.

L'autre question qui surgit immanquablement, c'est pourquoi diantre, ces africains ne peuvent-ils se contenter de rester chez eux ? Comment ne sont-ils pas émus par tant de cadavres de migrants relayés par les chaînes de télévision du monde entier, et qui feraient frémir d'épouvante les esprits les plus placides ? Pourquoi ? Eh bien ! Tout simplement parce qu'ils ont faim. Comme le disait le président Houphouët-Boigny, " un homme qui a faim, n'est pas un homme libre ", autre déclinaison d'un célèbre dicton français, " Ventre creux n'a point d'oreilles ".

Le rêve est permis à tous, chacun se donne les moyens de donner vie à son rêve d'une existence meilleure. Puisqu'en effet, nos dirigeants africains semblent avoir échoué à garantir la stabilité et le bien-être à leurs populations, puisqu'en lieu et place d'environnements paisibles où chacun puisse croître et donner vie à ses ambitions, il n'y a que le staccato des armes, la fumée des barils de poudre, l'exhalaison de sang inutilement versé, des épidémies, alors une certaine jeunesse se donne les moyens de donner vie à ses rêves de conditions meilleures.

Qui serait en droit de leur en faire le reproche, quand des malversations et scandales financiers éclaboussent de hauts cadres et font se dresser les cheveux des pauvres bougres ? La prostitution de luxe paraît le métier le plus rentable. Ainsi quand on se désole de ne pouvoir taper dans l'œil oligarque, on est en droit d'aller monnayer ses charmes ailleurs.

Car il n'est pas vraiment certain que la plupart de ces jeunes filles ignorent les risques liés à leur périple. Toutefois, l'honneur semble sauf, quand cela se produit ailleurs bien loin, et qu'on peut décemment distribuer quelques prébendes aux autres membres faméliques de la famille restés sur ces terres, où l'on doit trop souvent se contenter d'admirer la réussite de ceux-là qui ont eu la chance de naître avec une cuiller en argent bien calée dans le gosier.

On nous rétorquera qu'il est plus sage, honorable de vivre pauvrement sous son toit, que de faire bombance à l'étranger (maxime biblique), pourtant, lequel d'entre nous n'enragerait-il pas de voir les membres les plus puissants de la fratrie engloutir jusqu'aux miettes du repas commun ?

Ces africains qui semblent voués à l'esclavage...

Les années s'écoulent en effet, mais qu'est-ce qui a réellement changé ? Environ trois siècles plus-tôt, l'Afrique se vidait de ses bras valides pour enrichir les occidentaux et construire le

nouveau monde. Des navires de négriers battaient l'Atlantique pour en capturer des grappes entières, déversant aux requins, la marchandise usée ou périmée.

Vint l'ère de la colonisation où ces mêmes africains furent repensés et pillés au bénéfice des Occidentaux. Quand souffla le vent des indépendances, les rêves les plus fous naquirent dans les cœurs, très vite étouffés par des luttes fratricides pour le pouvoir, l'appât de gains colossaux. Oppressés par leurs frères de sang, des africains doivent de nouveau reprendre l'itinéraire des négriers que l'on croyait enfouis dans les méandres du temps. Car sous un emballage plus affriolant, c'est la reconduction des mêmes procédés esclavagistes, où certains africains, adultes et jeunes, doivent s'exiler pour gagner durement leur pain dans des plantations tenues par des européens, entres autres.

Quelles garanties pour eux, à part une confiance naïve à des bonhommes ne payant pas de mine ? En effet, les passeurs des côtes de Lybie à Lampedusa sont un remake des effroyables négriers d'hier. Qui gère le business ? On constate une diminution significative des pirates dans les eaux somaliennes et alentours, tandis que prolifère, la traite, via Lampedusa et les côtes libyennes, avec une large proportion de demandeurs d'asiles originaires de pays affectés par la guerre, dont ceux de la corne de l'Afrique. Y aurait-il une macabre reconversion ? Car le business paraît juteux.

En outre, certains drames seraient du fait de ces mêmes passeurs qui ne se gênent pas pour couler des embarcations. (3)

Lorsqu'il apparaît dans la foulée que des organisations non gouvernementales usent de leur statut pour donner dans la mascarade, c'est tout simplement répugnant.

En tout état de cause, l'unique solution viable, c'est de redonner à l'Afrique un visage nouveau, d'en faire une terre d'équité et de justice, où la bonne gouvernance ne sonne pas comme un slogan creux, et où rêver d'une vie meilleure ne relève pas de l'utopie. Les

nombreux morts de Lampedusa nous interpellent. Chaque mugissement des flots, semble une interrogation, à laquelle les dirigeants africains peinent à répondre. Pendant ce temps, de nouvelles vagues de migrants clandestins glissent furtivement des billets de banque durement gagnés dans les mains rapaces de passeurs dépourvus d'humanité ; passeport pour l'au-delà ? God save Africa !

(1) http://lintelligentdabidjan.ci/sport/280-societe/9997-trafic-d-etres-humains-anne-ouloto-tire-la-sonnette-d-alarme.html

(2) http://www.connectionivoirienne.net/89337/cote-divoire-6-ressortissantes-jeunes-dames-papiers-arretees-au-liban

(3) http://www.unhcr.fr/542d67eec.html

ROME, Italie, 2 octobre (HCR) - Le HCR a déclaré jeudi que de nouvelles statistiques sur les traversées clandestines en Méditerranée, pour le troisième trimestre 2014, montrent une hausse alarmante du nombre de personnes qui périssent durant leur tentative de rejoindre l'Europe.

Dans un communiqué de presse du HCR, on peut lire que la hausse se traduit à la fois en valeur absolue ou en pourcentage. " En tout, quelque 90 000 personnes ont effectué la traversée vers l'Europe entre le 1er juillet et le 30 septembre 2014. Au moins 2 200 d'entre elles ont perdu la vie. En comparaison, la période du 1er janvier au 30 juin avait été le théâtre de traversées effectuées par 75 000 personnes et de 800 décès. En d'autres termes, une part de 1,06 % parmi les personnes qui avaient effectué le voyage durant la première moitié de 2014 pouvait perdre la vie. Ce taux a plus que doublé pour atteindre 2,4% concernant les personnes qui ont effectué la traversée au troisième trimestre ", a indiqué le HCR.

Au total, 165 000 personnes ont déjà effectué la traversée cette année, en comparaison de 60 000 personnes pour l'ensemble de l'année 2013. L'année 2014 est marquée par ce triste record et reflète le désespoir ressenti par un grand nombre des personnes qui tentent la traversée.