Critiques Séries : Spotless. Saison 1. Pilot et Episode 2.

Publié le 17 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Spotless // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilot / Episode 2.


Canal + s’est fait un nom au fil des années pour ses séries originales. Spotless est la dernière née et cette série noire parvient à associer un peu d’humour à quelque chose d’assez sombre. L’élégance de cette série se retrouve donc dans son ton, un tantinet provocateur par moment et grâce à un casting particulièrement réussi. Les personnages ne tournent pas autour du pot et le twist du cadavre dans le congélateur n’arrive pas à la fin du premier épisode mais au bout d’un quart d’heure ce qui permet d’installer tout de suite l’histoire et ce qu’elle veut bien nous raconter. La série gagne souvent des points grâce à la manière dont elle peut raconter son histoire. C’est fait avec une certaine profondeur tout en gardant la légèreté d’une série qui ne veut pas être qu’un drame. L’un des meilleurs moments est probablement celui où ils vont s’occuper du corps. A ce moment Spotless parvient à devenir réellement quelque chose car l’on entre encore un peu plus dans le vif du sujet. La phase d’exposition des personnages ne prend pas énormément de temps et c’est appréciable. Cela change de tout ce que l’on peut voir. Il y a un peu de comédie noire anglaise, vous avez ces films où l’on empile les cadavres sans trop le vouloir (Bienvenue au Cottage, etc.).

Cela fait des années qu’ils ne se sont pas vus lorsque Martin, un loser qui multiplie les mauvaises fréquentations et accumule les problèmes, débarque chez son frère, Jean, un Frenchy installé à Londres où il mène une vie bien rangée de chef d’entreprise, de mari, de père de famille… et d'amant discret. Martin n’est pas le bienvenu. Jean a tiré un trait sur son passé.
Mais le métier de Jean, nettoyeur de scènes de crimes, et le don de Martin d'attirer les embrouilles vont très vite les propulser dans l’univers à la fois sordide et délirant du crime organisé. Et ils vont devoir affronter leurs traumatismes et comprendre que rien ou presque ne pourra véritablement effacer le terrible secret qui remonte à leur enfance, dans leur Vendée natale, au cœur de la ferme familiale.

Créée par Corinne Marrinan (Crossing Lines, Les Experts : Miami) et Ed McCardie (Shameless), Canal + prouve qu’elle peut aller chercher des gens à l’étranger qui ont du temps pour créer des séries originales. Au fond, ce que l’on voit dans Spotless n’est pas forcément ce qu’il y a de plus original au monde mais cela fonctionne très bien. Tout au long du premier épisode, on ne sait pas vraiment de quoi sera fait la suite mais l’on a envie de la connaître. Car c’est addictif. Durant le premier quart d’heure, je me suis demandé si j’allais aimé Spotless. La série n’est pas forcément très fluide au départ mais dès que le frère arrive, les choses commencent alors à se mettre en place. On nous dit rapidement qui est le frère, ce qu’il a fait pour Jean (notamment encaisser des coups de ceinture et être le petit quaid de la famille). Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus original au départ mais la série se complexifie petit à petit et parvient alors à prendre ses aises petit à petit avec le téléspectateur. On n’a pas l’impression que la série va trop vite en besogne alors que l’on aurait clairement pu en avoir l’impression. Mais dans sa noirceur, la série parvient à nous délivrer quelque chose de curieusement addictif.

Le rythme est quant à lui écran. Très rapide dans la narration, un peu moins à l’image. La confrontation des deux permet de créer une série réellement explosive. Dans le second épisode, Spotless ne perd pas non plus de temps. La série parvient cependant à ralentir un peu le rythme afin de prendre son temps pour faire une sorte de bilan du premier épisode. On a des cadavres disparus, une photo embarrassante, de la cocaïne pure encore dans la nature et de l’argent durement gagné. Ce qu’il y a de bien également avec le sujet c’est que Spotless ne ferme jamais la porte à de potentielles suites. Je vois déjà venir plusieurs saisons après celle-ci sans problème. Je disais plus haut que Spotless ressemble à beaucoup de comédies noires anglaises et cela se ressent peut-être encore plus dans le second épisode. L’humour s’y fait peut-être un peu plus présent au travers d’un ton plus dramatique (car il s’en est tout de même passé énormément de choses dans le premier épisode). Certains trouvent une ressemblance entre Spotless et Dexter. Personnellement, je ne vois pas du tout où est-ce que cette comparaison va mais elle n’a pas vraiment de sens. Dexter n’est pas doté de ce même humour décapant et de ce duo de frères que tout oppose mais qui finalement tout réunis également.

Note : 7.5/10. En bref, deux épisodes décapants.