LGV : un compromis est-il possible ?

Publié le 18 mars 2015 par Blanchemanche
#LGV

Le Conseil général a gelé son financement. À quelle condition les candidats seraient-ils prêts à reprendre le paiement de la ligne ?.

Jean-Marc Soubeste (Europe Écologie-Les Verts) ©photo archives X.LeotyPublié le 18/03/2015  par Luc Bourriannel.bourrianne@sudouest.frDepuis octobre 2013, le Département de la Charente-Maritime a cessé de contribuer au financement de la Ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux. Les reproches faits à la SNCF sont multiples : le temps de trajet entre La Rochelle et Paris (principal motif de colère), la desserte TGV de Saintes et Royan, l'état de la ligne Bordeaux-Nantes.« Ce qui a été négocié, il y a quatre ans, n'a plus rien à voir avec ce que propose aujourd'hui la SNCF », plaide Dominique Bussereau (président sortant du Conseil général). Le Département s'est engagé à hauteur de 28 millions d'euros (valeur 2009). Pour l'heure, il n'en a versé que 10,1 millions et 11,8 millions n'ont pas été réglés mais provisionnés. Une médiation a été engagée par la SNCF avec les différentes collectivités locales ayant gelé leur financement. De cette négociation, un compromis se dégagera peut-être. Mais lequel ? Nous avons demandé aux sept principaux représentants départementaux de définir leurs conditions minimales à une reprise des paiements.Dominique Bussereau (UMP, président sortant du Conseil général). « Il faut que deux conditions essentielles soient remplies : une bonne desserte de Surgères et La Rochelle, la mise en œuvre du contrat de plan État-Région concernant l'électrification de la ligne Angoulême-Royan. »Yann Juin (président départemental du PRG). « Il faut que la SNCF respecte ses engagements. Si les collectivités ont été invitées à financer ce projet national c'est qu'elles y avaient un intérêt. Il faut donc que cet intérêt local en termes de desserte et de temps de trajet soit respecté. »Brahim Jlalji (secrétaire départemental du PCF/Front de gauche). « D'abord, nous regrettons que la LGV repose sur un consortium public-privé. Il faut développer le ferroviaire, cela nécessite des investissements publics lourds qui seraient d'ailleurs créateurs d'emplois. Si les entreprises privées investissent, c'est bien que le ferroviaire n'est pas mort. Il ne faut pas tout voir à travers le prisme de la rentabilité. Il faut revenir à cette notion de service public. »Jean-Marc Soubeste (Europe Écologie-Les Verts). « Si l'on regrette le tout LGV, il va de soi que la SNCF doit tenir ses engagements notamment en terme de gain de temps de trajet. Mais il ne faut pas non plus oublier la mise aux normes des lignes périurbaines ou des lignes importantes comme Bordeaux-Nantes. »François Drageon (président départemental de l'UDI). « Je ne vois pas comment on peut soutenir un développement Bordeaux-Paris sans qu'on ne veille à développer les dessertes de villes comme La Rochelle ou Angoulême. Ce serait une telle hérésie… »Mickaël Vallet (premier secrétaire fédéral du Parti socialiste). « On est quand même dans une drôle de situation où celui qui a inventé le système, le ministre Bussereau, est celui qui ne paye pas ! Ce qu'il est impératif de faire dans un premier temps, c'est de rediscuter avec tout le monde. Il n'est donc pas question de faire de déclaration préalable car ce serait le meilleur moyen de braquer un interlocuteur. Un projet aussi important ne peut reposer sur la versatilité de tel ou tel. »Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie (président départemental du Front national). « Le projet était-il vraiment nécessaire ? Je n'ai pas suffisamment d'éléments pour répondre sur un sujet aussi précis. Je ne prétends pas avoir réponse à tout. »http://www.sudouest.fr/2015/03/18/lgv-un-co-mpromis-est-il-possible-1862531-973.php