Souviens-toi l'été dernier 3 (I'll Always Know What You Did Last Summer)

Publié le 22 mars 2015 par Cinephileamateur
"Tu emporteras le secret dans ta tombe."
Bien qu'il trainait dans ma dvdthèque depuis un moment, j'ai tardé avant de découvrir "Souviens-toi l'été dernier 3". Pourtant, j'aime beaucoup les deux premiers opus que je trouve assez fun mais le peu que j'avais vu avant mon visionnage de ce troisième volet ne me laissait présager rien de bon. Pourtant, puisque je me suis refait les deux premier films il y a peu, l'occasion était trop belle et j'ai profité de ma lancé pour enfin découvrir cette troisième aventure...
Au final, le film n'est pas mauvais comme je le pensais... Il est bien pire que ça... Le scénario écrit par Michael D. Weiss ne se montre tout de suite clairement pas au niveau de ses prédécesseurs qui ne volaient pourtant pas haut dans le registre du slasher. Ici, la trame scénaristique est recopiée de façon totalement ridicule. Dès la base de départ, on sent qu'on veut tenter une relecture mais cela ne fonctionne jamais réellement. Le film tombe très vite dans tous les pièges du genre à tel point qu'il pourrait être citer en exemple dans les écoles de cinéma comme tout ce qu'il ne faut pas faire dans un slasher.
Je veux bien qu'un slasher soit assez simpliste mais bon à ce niveau-là, c'est juste effarant. Même en prenant tous les codes du genre, l'ensemble est très ennuyeux et se retrouve sans saveur ainsi que sans âme. Dès le début, j'ai senti que mon visionnage serait pénible. Les facilités et les incohérences sont nombreuses, encore plus grossière que la normal pour le genre. C'est ainsi que j'ai eu l'impression de voir un film assez vide de tout. Même dans un slasher des plus classique, on peut trouver des trucs intéressants mais là, j'ai quand même bien dû m'accrocher.
En fait, si je suis resté jusqu'à la fin, c'est principalement à cause de ma curiosité. Je voulais aller au bout du calvaire, j'ai toujours continué d’espérer que la fin relèverai un peu le niveau mais au fur et à mesure, j'ai bien dû me faire une raison et me rendre à l'évidence. Le deuxième volet de la franchise n'était pas grandement original, je l'admets, mais il était au moins bien divertissant. Avec ce troisième épisode, je me demande comment cette franchise a pu tomber si bas de façon si brutal. Quand je vois un tel résultat, cela ne m'étonne plus qu'à l'heure où j'écris ses lignes, on envisage un reboot car une remise à zéro me semble plus judicieux qu'un quatrième film tant cette histoire n'a eu de cesse de se tirer des balles dans le pied.
Après, si j'ai réussi à tenir, ce n'est pas qu’à cause de ma curiosité. Je me suis fait violence et devant un désastre qui s'annonce bien vite, j'ai pris le parti de me mettre à en rire. Car oui, le film deviendrait presque drôle dans sa façon de s'auto-parodier comme la scène ridicule ou pour dire "Je sais ce que tu as fait l'été dernier", notre tueur envoi ce message 50 fois par texto... Les deux fois où cette bande lance leur pacte de silence ça m'a juste fait énormément rire.
Cette façon de vouloir en rire m'a un peu aidé à faire passer la pilule. Je me suis demandé si l'équipe de ce film s'est vraiment prise au sérieux en réalisant cet ouvrage. J'ai du mal à le croire quand même comme l'issue finale qui flirte avec le surnaturelle et qui est juste grotesque. L'attaque finale face à notre tueur est si énorme, qu'elle aurait presque sa place dans un bon petit nanar sauf qu'ici malheureusement, j'ai quand même eu plus la sensation de me retrouver devant un navet plutôt qu'un nanar.
Quant aux acteurs, c'est bien simple, leurs jeux est juste inexistant (j'ai essayé la version française mais le doublage est pire...). On a juste quatre bonnes tête de vainqueur qu'on aimerait bien voir torturer par le tueur de façon sadique tant ça nous soulagerais. Seulement voilà, pas de pot, notre serial killer au crochet ne fait pas preuve de beaucoup d'inventivité et reste globalement bien lisse et bien gentillet. Il n'y a vraiment aucun comédien qui a su tirer son épingle du jeu à mes yeux. On a aucune sympathie pour cette bande et on ne cherche pas vraiment à en avoir.
Brooke Nevin, notre héroïne principale qui incarne Amber Williams est juste pathétique. Vous voyez le stéréotype de la blonde écervelé qui ne cesse de hurler, de pleurer et d'avoir peur dans les films d'horreur ? Eh bien, elle est ce stéréotype à elle seule. De toute façon, tous les acteurs de ce film sont dans leurs prestations des caricatures ambulantes. Précédemment, bien que j'appréciais la voir dans la franchise, j'admettais que Jennifer Love Hewitt était niaise (ça donnait même du charme au truc) mais là c'est pire. A côté, le personnage de Julie James dans les deux premiers films pourrait presque faire surdoué à côté du personnage de Amber et de la façon dont on l’interprète.
Que dire de David Paetkau en Colby Patterson ? C'est un sous- Barry William Cox (le personnage de Ryan Philippe dans le premier film). Écervelé comme sa copine, juste complétement stupide (parfois on se demande même si il ne faut pas l'interner), ce personnage est sans doute le plus risible de tous, une parodie à lui tout seul. Lui non plus n'est pas aidé par l'acteur qui l'incarne sans aucune conviction. Comme ses petits copains, quand je le vois gesticuler à l'écran, je me demande vraiment pourquoi personne ne lui a dit que ce qu'il faisait été mauvais... Son jeu à lui seul aurait mérité qu'un producteur brûle la pellicule et interdise le film de sortie...
Puis il y a Ben Easter en Lance Jones. Sa caricature à lui c'est le beau gosse de service célibataire amoureux de la blonde mais qui ne peut rien faire car elle a choisi le plus débile du groupe. Bien entendu, c'est un solitaire capable de tout pour ladite blonde (même défier son oncle, le shérif du coin) et il aime rouler en moto ainsi que montrer ses muscles lorsqu'il utilise une tronçonneuse pour couper du bois avec sa chemise de bucheron... Bizarrement, même si là aussi on atteint du niveau, l'acteur est peut-être celui qui s'en sort le mieux du groupe. C'est très loin d'être bon mais c'est le moins mauvais de tous pour moi.
On applaudira ensuite Torrey DeVitto en Zoé. Elle, c'est la rebelle, la rockeuse, celle qui a un groupe, une guitare et qui est à deux doigts de percer dans l'industrie de la musique si le tueur n'était pas venu mettre son grain de sel. La comédienne est mignonne... Oui je sais, c'est très réducteur mais je ne vois pas quoi dire d'autre. Son personnage ne sert pas à grand-chose, elle est un peu en retrait et du coup on se met à douter de la légitimité de sa présence ici. Mais bon, comme on n’est pas à un ou deux boulets près, elle a raison de tenter sa chance. Pas de chance, elle ne m'a jamais paru crédible elle aussi.
Dans le reste du casting, il n'y a rien de bien transcendant non plus. L'ensemble des rôles secondaires va de très mauvais à catastrophique. Je ne vais pas parler du tueur (Muse Watson me manque en Ben Willis), Don Shanks est juste là pour sa carrure et encore c'est son costume de pêcheur qui fait tout vu qu'on ne le voit quasiment jamais sauf dans le final ridicule. Le pote qui pète une durite dans son atelier m'a bien fait marrer aussi avec sa crise existentielle façon je veux me suicider mais je vais quand même courir pour pas que le tueur me tue. C'est vrai, c'est tellement plus logique de vouloir mourir en souffrant en s’auto-mutilant plutôt que de choisir la méthode certes brutal du psychopathe au crochet mais néanmoins efficace et rapide...
La réalisation de Sylvain White est elle aussi affreuse. Là encore pas de surprises, c'est dès le début qu'on est prévenu. Dès les premières images, mes yeux se sont mis à saigner tant c'est laid et malheureusement cela dure ainsi de bout en bout. La mise en scène clipesque digne d'un très très très mauvais téléfilm de quatrième partie de soirée sur une chaîne obscure du câble est vraiment détestable. L'effet de style ne fonctionne jamais. Pire, ça n'arrive même pas à masquer un tant soit peu le vide de l'ensemble, ça l'accentue bien au contraire.
Visuellement, on n’y croit jamais. Tout est creux et sans identité personnelle. Les angles de vues sont loin d'être très recherché et le montage est même assez mauvais (le film semble durer beaucoup plus que prévu). Il y a une multitude de passages qui sont superbement mal amené comme lors de cette scène où notre blonde se retrouve seule en pleine nature sans un arbre ou un rocher pour se cacher. Elle pose son vélo, regarde le paysage, se retourne et hop, notre tueur a pu lui crever le pneu ni vu ni connu et disparaître comme il est venu. Tant pis pour le spoiler (désolé j'évite en général) mais bon, c'est pour bien décrire le niveau général.
Les décors sont eux aussi très fade. Dans le premier volet, la ville nous offrait plein de rues pour tuer et paraissait vivante avec ses animations ainsi que son port. Dans le deuxième, ils faisaient presque office de personnage à part entière avec cette île dont on ne pouvait pas s'échapper. Là, c'est juste quelconque. L'ambiance des années 90 n'est plus là mais celle des années 2000 non plus... En fait, il n'y a même pas véritablement d'ambiance, aucune atmosphère particulière ne se dégage de ce film.
La photographie laide n'est aussi pas aidée par des choix de couleurs atroces. L'image n'est jamais belle, on a l'impression par moment que c'est filmé avec une caméra familial. En fait, quand on regarde le film dans son ensemble, je comprends maintenant pourquoi en France ce volet est sorti directement en vidéo. Parfois, on peut trouver ça injuste, là ce qui est injuste, c'est de l'avoir sorti en dvd et Blu-ray. Le grain un peu dégueulasse d'une VHS aurait presque pu sauver les meubles... Même la bande originale composée par Justin Caine Burnett est grotesque dans son aspect prévisible. Mes yeux saignaient j'ai écrit, mais mes oreilles aussi ont souvent étaient à la peine.
Pour résumer, "Souviens-toi l'été dernier 3" est juste un bon gros désastre que je préfère oublier et je sais que ma mémoire se chargera assez vite d'évacuer ce film de mon esprit. On aurait pu avoir une nouvelle direction intéressante mais en multipliant les clichés, les caricatures, les facilités, les incohérences etc etc, on a juste un film vide qui n'apporte rien et qui surtout ne nous divertit à aucun moment. Préférant en rire quand je vois que ce long métrage est proche de la parodie (dommage qu'il se prenne au sérieux du coup...), c'est ainsi que j'ai ris par moment mais ce ne fut pas suffisant pour sauver ma projection. C'est mal écrit, mal joué et c'est affreusement moche bref la prochaine fois, je passerais mon tour pour cet opus...
Liens divers :