Michael Povelones, professeur assistant à la Penn’s School of Veterinary Medicine, co-auteur de l’étude, étudie depuis de nombreuses années l’interaction entre les moustiques et les parasites. Même si le moustique est vu avant tout comme un vecteur du paludisme et d’autres maladies, il a tout de même sa propre réponse immunitaire à l’infection. Une meilleure compréhension de la façon dont il va lutter naturellement contre l’infection pourrait aussi offrir une stratégie de prévention pour l’homme ? » Le paludisme et autres maladies vectorielles posent la question des résistances aux médicaments et aux insecticides. Les moustiques font un excellent travail de contrôle de l’infection dans leur propre corps, pouvoir utiliser cette information à notre avantage, nous permettra peut-être de trouver de nouvelles voies de prévention des infections transmises par le moustique « .
2 douzaines de ces protéines font en fait l’immunité des moustiques : En travaillant sur des moustiques Anopheles gambiae –principal vecteur du paludisme en Afrique- les chercheurs montrent qu’en bloquant ces LRIM et en particulier, l’une d’entre elles, LRIM9, que le moustique, exposé à un parasite –ici Plasmodium berghei, un cousin de Plasmodium falciparum- le moustique se retrouve avec des niveaux de parasites multipliés par 3. Or les femelles adultes, les seuls moustiques à » sucer » le sang, présentent les niveaux d’expression les plus élevés de LRIM9, plus de 20 fois plus élevés que chez les mâles adultes. Et, en prévention d’une éventuelle infection, ces niveaux bondissent après le repas. Et même lorsque ces moustiques reçoivent des antibiotiques avant le repas de sang, ce qui suggère que ce mécanisme de défense se déclenche systématiquement, même en l’absence de pathogènes.
Une hormone favorise ces protéines protectrices : Dans une seconde étape, les chercheurs identifient une hormone stéroïde secrétée par les ovaires de la moustique femelle, l’ecdysone qui entraine l’augmentation de la production de la protéine LRIM9.
C’est donc une nouvelle voie prometteuse que celle de cette hormone –ou de son équivalent chez l’Homme- et de cette famille de protéines « LRIM » pour accélérer une réponse immunitaire, chez le moustique ou chez l’Homme ? avant même l’infection par le parasite ?
Source: The Journal of Innate Immunity 2015 DOI:10.1159/000365331 Anopheles gambiae Blood Feeding Initiates an Anticipatory Defense Response to Plasmodium berghei (Visuel@ University of Pennsylvania)
et Science 2009 DOI: 10.1126/science.1171400Leucine-Rich Repeat Protein Complex Activates Mosquito Complement in Defense Against Plasmodium Parasites