Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire

Publié le 23 mars 2015 par Loulou Coco


   Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire de Lemony Snicket

Cela fait déjà deux fois que je parle de Lemony Snicket (ici et ), et deux fois que je vous parle des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, sans pour autant rentrer dans le détail. Alors, aujourd’hui, j’ai décidé de réparer cette injustice. Pour ce faire (et parce que j’ai la conscience professionnelle de Sherlock Holmes), j’ai sorti le premier tome de mon étagère, l’ai dépoussiéré et me suis replongée dedans. Attention lecture nostalgique droit devant !

Commençons par le commencement, vous voulez bien, et laissez moi vous parler du contexte de la saga. Apparue sur les étals des librairies françaises en 1999 (ouep au siècle dernier), la saga compte à ce jour pas moins de 13 livres. Elle connut un tel succès dans le monde qu’elle fut traduite dans pas moins de 41 langues. A l’époque où les lecteurs attendaient tous leur lettre pour Pouddlard, les orphelins Baudelaire ont su faire preuve d’originalité pour conquérir le cœur de ces mêmes lecteurs avides de magie. Pourtant, le récit est bien ancré dans la réalité.

Y a pas à dire, les anglais ont vraiment l’art de faire des livres

La saga commence avec un tragique accident : l’incendie de la maison des Baudelaire. Les deux parents n’y survivent pas et laissent derrière eux une immense fortune, ainsi que trois chérubins. Violette est la plus grande, c’est aussi la plus habile ; Klaus est le seul garçon, c’est aussi le plus intelligent ; quant à Prunille, le bébé, elle est la plus « mordante ». Ces trois jeunes gens sont confiés, selon le testament parental, au dernier parent le plus proche, soit le Comte Olaf. Rêvant déjà d’une vie de châtelain, les orphelins vont toutefois vite déchanter lorsqu’ils se rendront compte qu’Olaf en a après leur fortune et qu’il est prêt pour cela à menacer, enfermer, martyriser et magouiller. Les orphelins vont devoir faire vite s’ils veulent déjouer à temps les plans du Comte.

Les orphelins en pleine action

Chaque orphelin possède un talent qui va permettre de faire avancer l’intrigue : Prunille a des dents si tranchantes qu’elles peuvent tout couper ; Klaus lit tellement de livres qu’il est un dictionnaire ambulant (difficile de ne pas s’identifier à lui) et Violette a un véritable don pour la mécanique (c’est un peu le Mac Gyver du trio). L’identification est donc possible, qu’on soit une fille ou un garçon. Il n’y a pas de violence au sens propre du terme, pas d’effusion de sang ou autre, l’intrigue est faite intelligemment, elle nous pousse à nous creuser les méninges. C’est ce qui a fait en partie le succès de cette saga.
Car la deuxième raison du succès des aventures des orphelins, c’est sa narration complétement innovante. C’est simple je n’ai jamais rien lu de similaire (et si certain l’ont fait, prière de me contacter). Le narrateur est également l’auteur, et il n’hésite pas à se mettre en scène dans l’intrigue. Dès la première page, il nous prévient : c’est son devoir que de transcrire les aventures des orphelins, mais il nous conseille vivement de refermer ce livre. Forcément, ça titille la curiosité. Puis, dans les tomes suivants, le narrateur prend de plus en plus de place, il évolue avec son intrigue qui se fait, elle, plus mâture et noire.

Là où le bât peut blesser, c’est justement au niveau de cette intrigue. Certes, elle évolue formidablement (on y parle même de complot et d’organisation secrète), mais toutes ces évolutions interviennent tard. Pendant les 6 premiers tomes au moins, le schéma narratif est le même : les orphelins arrivent dans une nouvelle famille. Ils s’y sentent forcément bien, mais comme toujours le Comte Olaf se cache dans leur entourage avec un nouveau plan pour s’emparer de leur fortune. Et comme toujours il est tellement bien déguisé qu’aucun adulte ne veut croire les orphelins et qu’ils doivent déjouer seuls les plans de leur Comte.
Six tomes avec ce même schéma, c’est beaucoup. Lorsque j’étais jeune, je me rappelle avoir eu un moment de mou où les aventures des orphelins me paraissaient rébarbatives. Heureusement, l’auteur s’est très vite repris et l’intrigue a gagné en intensité.
En résumé, même si le côté répétitif des premiers tomes peut en refroidir plus d’un, cette saga vaut le coup qu’on s’accroche. Elle offre aux lecteurs un univers riche qui se bonifie avec le temps et qui offre de très bons rebondissements et retournements de situation. Personnellement j’avais attendu le dernier tome comme on peut attendre le St Graal. Je voulais savoir comment tout cela allait finir, et je n’avais pas été déçue.

Moi, lorsque j’ai enfin eu dans les mains le dernier tome

Du côté des personnages, tout vaut le détour. Les héros sont bien entendu des « héros », mais ils ont aussi leur coup de mou. En même temps, vu leurs aventures, je les comprends tout à fait. Les antagonistes aussi sont très bien écrits. Ils ne se contentent pas d’être méchants, ils ont une vraie profondeur de caractère qui s’étoffe au fur et à mesure de l’intrigue. Ce qui pouvait être drôle parfois. Lorsque j’eus compris que la trame narrative se répétait de tome en tome, je m’amusais à chercher quels personnages pouvaient bien dissimuler Olaf et sa bande. La plupart du temps j’étais dans le vrai.

Le petit plus de la saga : elle est très simple à lire. Les jeunes lecteurs comme les lecteurs plus avertis y trouveront leur compte. Les mots les plus compliqués sont mêmes expliqués dans l’histoire.

Le Récap :

Points positifs :

  • Une saga originale qui a plus d’un atout dans ses pages
  • Une narration unique en son genre
  • Des personnages hauts en couleur

Points négatifs :

  • Une intrigue redondante dans les 6 premiers tomes

Bonne (re)lecture les cocos !


Les 13 tomes de la saga :

  1. Tout commence mal
  2. Le Laboratoire aux serpents
  3. Ouragan sur le lac
  4. Cauchemar à la scierie
  5. Piège au collège
  6. Ascenseur pour la peur
  7. L’arbre aux corbeaux
  8. Panique à la clinique
  9. La Fête féroce
  10. La Pente Glissante
  11. La Grotte Gorgone
  12. Le Pénultième péril
  13. La Fin