Pour lutter contre l’envasement du port de plaisance de La Rochelle, la régie déploie trois dragues. Des sédiments rejetés au Lavardin et au phare du Bout du monde
L’arrêté autorise le dragage de 200 000 mètres cubes par an aux Minimes, autant dans le chenal et dans le Vieux Port© ROMUALD AUGÉ
Dans l'ordre des littoraux français soumis au plus fort envasement, la façade charentaise arrive juste après la baie de Somme. Une spécificité départementale dont se passeraient bien les gestionnaires des ports, au premier rang desquels Bertrand Moquay, le directeur de la Régie du port de plaisance de La Rochelle. Car, dans le fond de la baie rochelaise, le dépôt sédimentaire, conséquent, varie entre 20 et 50 cm par an.L'accueil de la flottille réclame ainsi des efforts permanents. Du 1er octobre à la mi-mai, il ne se passe pas une journée sans que l'un des sites de cet ensemble portuaire de 65 hectares et 5 000 places, ne soit travaillé par une drague. Elles sont trois à se partager l'essentiel du travail. La « Cap d'Aunis », propriété du Grand Port maritime de La Rochelle opère sur le chenal d'accès au port et l'entrée des bassins des Minimes, lorsqu'elle en a terminé avec sa mission première de dragage des terminaux du port de commerce, à la Pallice. La « Fort Boyard », aux couleurs du Conseil général de la Charente-Maritime, elle, aspire les sédiments du Vieux Port, de Port-Neuf, et des Minimes. L'une et l'autre de ces deux dragues, une fois chargées, rejoignent le site du Lavardin, du nom d'une balise située au large, pour y abandonner la vase. C'est le clapage.Plus petite et plus maniable, la drague stationnaire « Avalis II » du Conseil général, fignole le travail. Elle seule se faufile entre les 14 kilomètres de pontons. Les boues qu'elle collecte vont prendre un autre chemin. C'est au pied du phare du Bout du monde qu'elles sont rejetées. L'exutoire termine un réseau de canalisations enterrées de 2,5 kilomètres aux bouches desquelles vient se raccorder la drague, directement dans le port.Selon les années, ce dragage entre les pontons renvoie entre 140 000 et 170 000 mètres cubes de sédiments issus des Minimes, au Bout du monde. Tandis que le clapage en immerge 60 000 à 90 000 mètres cubes.