Test de Race Driver GRID

Publié le 30 mai 2008 par Nicolas Koenig

Deux ans après le dernier épisode de TOCA, Codemasters reprend le volant à deux mains. L’objectif annoncé : procurer un maximum de sensations fortes aux amateurs de courses automobiles en tout genre. Stock Car, 24 heures du Mans, Courses de montagne en un contre un, Formule 1, Drift… Presque toutes les épreuves sur quatre roues sont représentées. L’éditeur des TOCA parviendra-t-il à imposer sa griffe dans un secteur déjà chargé en titres ?
(source : Jeux Video PC)

Comment réunir tous les amateurs de jeux de course automobile sur un seul support ? Codemasters pense avoir trouvé la solution. La première qualité de Race Driver : GRID, c’est de proposer un panel de courses aussi varié que complet. Une voix féminine suave vous accueille et vous met d’emblée dans le baquet d’une Dodge Viper SRT D10 préparée pour la compétition, pour une course de chauffe. Après cette introduction au cœur de l’action, notre charmante guide nous explique que pour monter notre propre écurie, il faudra d’abord rouler pour d’autres équipes afin de récolter le maximum de fonds. Ce n’est qu’après une poignée de courses que votre team se met en place, avec un premier véhicule à personnaliser pour débuter. Les épreuves alors proposées se répartissent à travers trois zones géographiques : Etats-Unis, Japon et Europe.

Les courses classiques, qui occupent une place prépondérante dans le jeu, se déroulent à 12 ou 20 participants. Bien entendu, l’objectif est de passer son capot devant celui des autres lors du franchissement de la ligne d’arrivée, mais pas seulement. Pour contenter vos sponsors et empocher un maximum de cash, certains objectifs secondaires seront différents. Comme arriver devant telle équipe, terminer la course sans aucun dégât (pratiquement impossible lorsque vous ne faites pas l’épreuve tout seul) ou encore ne pas franchir la ligne d’arrivée en dessous de la cinquième place. Dans le mode Drift, l’idée est d’effectuer des dérapages tous plus longs et plus nombreux les uns que les autres sur un circuit particulièrement glissant. Histoire de pimenter le tout, chaque touchette avec le décor annule le score en cours et les épreuves se déroulent par élimination directe. Il faut cependant attendre la fin de chaque session de drift pour connaître le score de l’adversaire.

Le défi vitesse est, comme son nom l’indique, une épreuve individuelle qui fixe un objectif de vitesse avec un véhicule imposé, sur un nombre de tours limité. Le mode Demolition Derby est un clin d’œil au célèbre Destruction Derby. Le principe reste le même que dans le mode course du jeu de Psygnosis, à savoir essayer de trainer sa voiture jusqu’au drapeau à damiers. Tous les coups sont permis, et l’IA n’hésite pas à user de tous les stratagèmes pour vous empêcher de passer. Enfin le dernier type d’épreuve, 24 heures du Mans, n’est qu’une série d’épreuves d’endurance mais avec un objectif un peu différent. Il faut devancer ses adversaires de la même catégorie, sans forcément terminer en tête de la course. Pour les amateurs de « Restart Race », Codemasters a ajouté le mode Flashback. Lorsque votre véhicule embrasse un mur ou quand un virage se dérobe sous vos roues, déclenchez l’ « instant replay », choisissez le moment où vous voulez revenir et reprenez la course comme si l’accident n’avait jamais eu lieu. Attention cependant, ce petit bonus est limité : en difficulté normale, quatre Flashback sont disponibles. Plus la difficulté sélectionnée est élevée, plus le nombre de Flashback est réduit.

Techniquement, on reste ébahi devant les textures, les lumières, les menus… Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est du propre. Logique, étant donné qu’il s’agit du même moteur graphique que celui de DIRT, qui avait déjà ébloui un certain nombre de joueurs. Près d’un an après la sortie du dernier épisode de la série Colin McRae, ce moteur n’a pas pris une ride. Les reflets rendent à merveille, les contrastes de lumières sont bien respectés même si un léger clipping apparaît par moment. Pour ce qui est du gameplay, aucune innovation donc aucune surprise. Les touches R2 et L2 pour accélérer et freiner, L1 pour changer de vue, Triangle pour la vue arrière et Rond pour le frein à main. Le petit bonus vient du Flashback, une idée que l’on retrouvait dans la dernière trilogie de Prince of Persia et qui fonctionne à merveille pour les courses automobiles. Cela évite surtout de reprendre la course dès le départ. D’ailleurs il n’y pas que dans ce titre que Codemasters a piqué des idées. Les compétitions de Drift sont directement inspirés de Need For Speed Underground, la conduite emprunte très largement à Dirt et le Flashback fait un peu penser à Full Auto. Les pilotes en herbe apprécieront les nombreux types de courses, d’autres trouveront que cet étalement de diversité ne confère pas à GRID une véritable identité.

Les sensations fortes sous pourtant au rendez-vous. L’impression de vitesse est de mise dès la première course, même si les différences de conduite entre les 45 voitures ne sont pas assez marquées. Mazda RX-7 ou une Honda NSX : c’est du pareil au même. La gestion des dégâts est une belle réussite pour le développeur. Les quelques indicateurs situés à gauche du compteur permettent de connaître en un coup d’œil l’étendue des dommages que notre véhicule a subi. Lorsqu’un pneu ne tient plus qu’à un fil, la voiture penche sérieusement d’un côté ou de l’autre, modifiant considérablement la tenue de route. Pour le reste, peu ou pas de différence de pilotage. Mais visuellement, le rendu est impressionnant. Le joueur se surprend à déclencher régulièrement les ralentis pour observer les traces de son pilotage désastreux (ou de celui des autres) sur son bolide. Le seul regret que l’on peut émettre concerne le réalisme de ces dégâts : la tôle fait plus déformée et tordue que froissée ou cassée.

L’IA n’est d’ailleurs pas toujours étrangère aux amas de tôles froissées. Agressifs, les adversaires se laisseront rarement dépasser même s’ils ne sont pas dans le même tour que vous, comme le stipulent pourtant les règlements de certaines courses automobiles. La règle d’or est le “chacun pour soi, dieu pour tous”. Si le mode carrière est suffisamment riche pour tenir en haleine les futurs Sébastien Bourdais ou Lewis Hamilton, l’absence de mode multi offline se fait largement sentir. Un mode deux joueurs à écran séparé n’aurait pas été de trop, même si le mode online devrait compenser ce manque. Malheureusement, à l’heure de le tester, les serveurs n’étaient pas encore ouverts. La bande-son ne fait pas défaut au jeu, avec des bruitages réalistes et des musiques qui collent à l’univers du titre. La diversité des sons des moteurs aurait pu être davantage travaillée, mais le tout ne sonne faux à aucun moment.

Si Codemasters joue les pique-assiette dans les différentes franchises de la course automobile avec Race Driver : GRID, le pari est réussi. Les sensations fortes sont au rendez-vous et graphiquement le jeu tient parfaitement la route grâce au moteur ayant fait ses preuves avec DIRT. La richesse du mode carrière masque en partie l’absence de mode deux joueurs avec une seule console, mais GRID se rattrape avec le mode online. Le tout manque bien d’un tantinet de personnalité et de profondeur, mais la copie demeure très propre pour un premier essai.

NOTE : 15/20 (source : Jeux Video PC)

LES +

  • Les flashbacks
  • Graphiquement au top
  • Les nombreux types d’épreuves
  • Le mode Demolition Derby
  • Sensations fortes garanties

LES -

  • Manque d’identité propre au jeu
  • Pas assez de différence de sensations entre les véhicules
  • Pas de multi offline