Suite à la sortie du nouveau film de Paul Thomas Anderson Inherent Vice le 4 mars, l’Institut Lumière rend hommage au cinéaste. Aussi, mardi 7 avril à 20h est projeté Magnolia de Paul Thomas Anderson.
Soirée présentée par Alban Liebl
Toutes les informations sur www.institut-lumiere.org
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Magnolia de Paul Thomas Anderson
avec Tom Cruise, John C. Reilly, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman
USA, 1999, 3h08, coul.
Golden Globes 2000 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Tom Cruise,
Festival de Berlin 2000 : Ours d’argent et Prix du Jury pour Paul Thomas Anderson
Synopsis
Earl Partridge, âgé et malade, va bientôt mourir. Il demande à son fidèle infirmier de retrouver le fils qu’il a jadis abandonné. Sa jeune épouse, qui convoitait sa fortune, devrait se réjouir mais n’y parvient pas. Frank Mackey, jeune gourou cathodique de la séduction masculine, s’est construit un passé et une vie. Mais combien de temps le masque peut-il résister ? Toutes ces vies s’entrecroisent le temps d’une journée comme les autres sous le soleil de la Californie
« Ours d’or à Berlin en 2000, véritable sensation à sa sortie, grande fresque, « étonnante mosaïque de destins. Une histoire aussi folle et humaine que la vie… « (Bertrand Tavernier)
A propos du film
Réalisé après Boogie Nights, Magnolia, le film culte de Paul Thomas Anderson met en scène la destinée de neuf personnages qui s’entrecroisent au gré des hasard. Comme Short Cuts d‘Altman, Magnolia est l’un des meilleurs films choraux jamais réalisé. Le film est d’une beauté visuelle incroyable avec des acteurs irréprochables.
Dans Magnolia, il y a un magnifique jeu avec les couleurs. Des couleurs sombres et chaudes sont utilisées pour plonger certains personnages dans leur désarroi, alors que pour les scènes avec Jason Robards des couleurs d’une froideur clinique sont choisies.
Pour la distribution, comme dans Boogie Nights, le film est peuplé de nombreux seconds rôles, on ne peut pas dire qu’il est des vrais premiers rôles. Parmi les seconds rôles de dégage celui de Tom Cruise interprétant un champion de la virilité qui se met en scène dans des shows télévisés, outrageusement vulgaire et survolté. Dans un jeu très arrogant, extravaguant, cynique et intense, l’acteur excelle dans cette vitalité et donne une grande ampleur à son personnage. Mais le jeu de l’acteur atteint une intensité rarement vue chez lui lorsqu’il tombe dans un désarroi total durant une simple interview. Cette seconde facette du personnage lui donne un côté humain qui le rend plus touchant et émouvant.
L’autre rôle imposant est celui de Julianne Moore. L’actrice est bluffante dans sa descente en enfer, elle qui attendait la mort de son mari pour toucher son argent, devient dépendante de médicaments. Son jeu troublé, d’une magnifique intériorisation, est sublimé par une explosion hystérique dans une pharmacie qui démontre tout le talent de l’actrice.
On retrouve aussi Philip Seymour Hoffman (Boogie Nights, Happiness, Punch Drunk Love, Truman Capote, Good Morning England, The Master, …), acteur fétiche de Paul Thomas Anderson. Il joue le rôle d’un pharmacien totalement obsédé, magnifique de complexité avec son visage gentillet qui cache (peut-être) un pervers embarrassé de commander des revues pornos mais aussi une personne patiente et très soucieuse
Philip Baker Hall apporte tout son charisme à son personnage de présentateur vedette qui ne pense pas que les enfants puissent lui apprendre quelques choses. Et enfin on notera la performance émouvante et touchante du jeune Jeremy Blackman en Stanley complètement perdu entre l’émission, la pression de son père et son envie d’aller aux toilettes.