Chimamanda Ngozi Adichie : Les marieuses

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Les marieuses de Chimamanda Ngozi Adichie   5/5 (25-03-2015)

Les marieuses (36 pages) est une nouvelle parue dans le court livre Nous sommes tous des féministes le 26 février 2015 chez Folio, et extraite du recueil  Autour de ton cou paru le 3 janvier 2013 chez Gallimard (disponible en version poche chez Folio)

Temps de lectures : 10 minutes

Thèmes : émigration- mariage arrangé- culture africaine

   

Mon avis : 

Chinaza vient de se marier à un homme qui a réussi, un nigérian émigré aux Etats Unis où il est devenu docteur. Quand le récit débute, elle débarque à l’aéroport où l’attend son « mari tout neuf », et avec lui la réalité du mariage et de l’émigration. Passé le choc de la découverte de l’appartement sans âme de son mari (étrangement appelé « la maison ») et la déception de la première nuit d’amour, elle essaye de s’adapter. Elle va ainsi devoir s’intégrer : devenir Agatha (parce que ça sonne mieux aux oreilles des américains), utiliser le stermes adéquat (et non ce dialecte africain), ne plus cuisiner ses plats dont les odeurs risquent de déranger les voisins, et découvrir cet homme tellement loin de ce qu’elle espérait.

Chinaza est une femme digne qui se retrouve prise dans l’engrenage des désillusions  d’un mariage arrangé dont rien de s’avère proche de ce que son oncle et sa tante lui ont vendu. Touchante, elle ne laisse pourtant pas tomber le lecteur dans l’apitoiement  car si sa condition est celle de la femme soumise elle se révèle forte et la fin de la nouvelle donne à espérer un avenir meilleur au pays des libertés (sans pour autant oublier sa culture).

Les marieuses ne manque ni d’émotions (le point de vue interne contribue à cette empathie) ni de panache. Je dois dire que la plume de Chimamanda Ngozi Adichie me séduit, simple, et concise elle brosse portant son tableau avec force et complexité, liant avec brio authenticité de la réalité socioculturelle à la fiction. J’aime cette manière de présenter la figure féminine sans tomber dans le pathos et en laissant le personnage principal ne pas devenir une victime, grâce à ses choix.

Nul doute qu’après cette lecture vous ayez, comme moi, envie de découvrir les autres titres du recueil Autour de ton cou et ses autres roman dont L’Hibiscus pourpre,  premier roman  publié en octobre 2003 (figurant en 2004, dans la liste des sélectionnés du prestigieux Orange Prize for Fiction, et couronné, en 2005, par le prix du meilleur premier roman du Commonwealth).