Daniel Guichard - Cirque Royal - Bruxelles - le 28 mars 2015

Publié le 28 mars 2015 par Concerts-Review

Organisation:DIVAN Production

Le billet de JPROCK :

Daniel Guichard est un grand Monsieur.
Un grand Monsieur de la chanson française , un interprète intemporel et un auteur de talent qui est aussi un homme libre qui a des convictions et qui contre vents et marées a su mener sa carrière artistique comme il l’entendait depuis maintenant plus de 45 ans.
Non Daniel Guichard n’est pas ringard et n’est pas un chanteur à l’ancienne, il reste moderne et fait partie de ces rares artistes dont le talent s’exprime hors du temps.
Ce samedi soir après un concert la veille au Forum de Liège il est sur la scène du Cirque Royal de Bruxelles pour des retrouvailles redevenues régulières avec un public fidèle qui l’a toujours soutenu.
Un joli moment d’émotion dont voici les points forts.

Ce qui frappe avec cet artiste généreux, c’est la faculté qu’il a de se mettre une salle dans la poche par des interprétations formidables de titres qui vous touchent en plein coeur et dans lesquels chacun se reconnait un peu.
Daniel parle de la vie, Daniel pousse des coups de gueule, Daniel chante l’amour, Daniel est profondément humain comme l’étaient Ferrat, Brassens et Brel et comme le sont toujours Lama ou Aznavour.
Et c’est pour cette raison indéniable que le public s'est attaché à lui.

C’est avec « Le Gitan » que Monsieur Guichard ouvre la bal accompagné par ses treize musiciens et choristes.
Sa voix est claire et grave et le son est excellent, et dès son entrée sur scène on ressent cette complicité qui lie l'artiste et son public.
Malgré un mal de dos qui l’accable mais dont il ne montrera aucun signe sur scène, le chanteur se donne à fond.
Il faut dire que des milliers de kilomètres avalés à bord d’une maison roulante de dix mètres de long (dans lequel il loge et qu’il peut transformer à loisir en mini studio d’enregistrement) ça laisse des traces.
En effet ce chanteur libre et un rien anarchiste a choisi de se déplacer en camping-car. Fini les loges pourries ou les chambres d’hôtels décevantes , Daniel est toujours chez lui dans sa maison roulante.
Et chez les Guichard on bosse aussi en famille.
Ce soir sur scène à ses côtés il y a sa fille, un de ses fils écrit aussi quelques musiques de ses nouvelles chansons, un autre co-produit la tournée et le plus jeune tournera sans doute des clips pour son nouvel album prévu cette année.
Une jolie solidarité qui émane d’un clan qui vit tant qu’il peut hors de la grande machine du showbiz.
Depuis 1980 Daniel Guichard distribue et produit ses disques lui même, s’occupe de leur réédition et organise ses tournées. Bref ce type là est bien plus rock n’roll que beaucoup de rockstars tatouées qui hors scène se déplacent en limousine et hantent les cocktails mondains.
Et ça, c’est tout à son honneur !

Durant les deux parties du spectacle entrecoupées d’une petite pause et pour un total de près de cent vingt minutes le chanteur nous offre un florilège de ses chansons les plus célèbres comme « La Tendresse » , « Mon Vieux » , » Chanson pour Anna « « Faut pas pleurer comme ça », « L’Enfer » , » Je t’aime tu vois », « Je ne viens pas te parler d’Amour « , et d’autres plus récentes comme « Notre Histoire » , « A coups de Poings » ou « Ca ira demain « .
Il s’approprie aussi avec bonheur des classiques de la chanson française comme « Bravo pour le Clown » de Piaf, « Que serais je sans toi » de Jean Ferrat et une superbe version des « Ballons Rouges » de Serge Lama.
Et quand il s’attaque à ses morceaux de bravoure comme « l’Indien » ou le rageur « Ce n’est pas à Dieu que j’en veux « (mon titre préféré !) il est totalement irrésistible et le public l'acclame debout.
Cette belle communion se termine lorsque Daniel quitte les planches au son de « Toi » après un seul rappel, mais le public sait que dans quelques minutes il retrouvera le chanteur à quelques mètres de là pour une longue séance de dédicaces jusqu’au dernier spectateur présent.
Après 120 minutes de spectacle et malgré des douleurs vives au dos je connais peu d’artistes qui à plus de soixante cinq balais font preuve d’une telle générosité.
Incontestablement un grand Monsieur et un artiste complet pour qui on ne peut avoir qu’un immense respect…

Setlist ( sous réserves) :

Le gitan
Mes silences
Le gitan (bis)
Je n'fais rien
Dans le cœur
Notre histoire
Que serais-je sans toi (Jean Ferrat)
Bravo pour le clown (Edith Piaf)
Les ballons rouges (Serge Lama)
Mots d'amour
Mots d'amour (bis)
Reste
L'indien
pause
J'aimerais
Ça ira demain
Ana
Chanson pour Anna
Ce n'est pas à Dieu que j'en veux
Mon vieux
Mon vieux (bis)
Faut pas pleurer comme ça
À coups de poings
Je viens pas te parler d'amour
L'enfer
Gamberge
(tous les mauvais rêves)

Je t'aime, tu vois
Encore :
Toi