Oriel

Publié le 23 juillet 2013 par Adamantane

Ne soyez pas abusée, lectrice,  ne soyez pas trompé, lecteur : en dépit de sa finale en iel, ce mot ne désigne pas un gradé des armées célestes. Pas de connivence avec Ariel, Uriel et consorts...

Ce mot, dont j'ignorais jusqu'à hier l'existence, désigne un élément d'érchitecture. De manière plus précise, une fenêtre implantée sur une excroissance du mur.

A noter que la dernière édition du Larousse mentionne : synonyme, bow-window...On se demande pourquoi, le site très britannique http://www.geograph.org.uk utilisant ouvertement la désignation oriel window pour ce genre de fenêtrage.

C'est dans un ouvrage de Karen Marie Moning, Fièvre Noire - Bloodfever dans la langue d'origine - traduit de l'américain [1] par Cécile Desthuilliers, que j'ai repéré ce vocable, utilisé pour la description d'une demeure d'allure victorienne sise à Dublin.

Cet ouvrage est le premier d'une série de cinq, d'une chronique qui narre les aventures de MacKayla Lane, une jeune femme prise malgré elle dans le tourbillon planétaire d'une tragédie cosmique. L'héroïne se découvre, dans des circonstances tumultueusement sanglantes et érotiques, un don.

Une des manifestations de cette singularité - héréditaire - est qu'elle voit sous leur vrai visage des EBE organiquement immortelles (cet acronyme d'Entité Biologique Extraterrestre n'est pas dans le texte ; je l'emprunte à Jimmy Guieu), nommés faës - comprendre fées males et femelles -  et dont le passe temps favori est d'abuser les humaines et les humains.

J'ai profité de la préparation de ce papier pour consulter la notice de KMM sur wikipedia, et y corriger deux genres d'anomalies. Les unes étant d'ordre orthographique et stylistique, aucun intérêt ici. Les autres portent sur le concept de faë.

KMM répertorie ainsi des créatures (que ce soit Dieu, l'évolution ou l'imagination qui créent des entités biologiques, elles méritent ce nom de créatures, non ?) dont l'apparence monstrueuse et les dimensions décamétriques n'ont rien à voir avec les caractéristiques physiologiques usuelles des faë, ou Petit peuple.J'ai découvert au passage que dans Wikipédia deux tendances concurrentes existaient à propos des ondines, gnômes, salamandres et autres elfes :la classification dans l'espèce  Petit peuple et la classification dans l'espèce Elémentaux, ou Elémentaires...

Cela m'a fait de la peine, car il m'arrive de convoquer dans mes textes le petit peuple des élémentaux, dont je serais marri qu'ils revêtent les apparences tératologiques que leur attribue KMM.

Les cinq opus de Les Chroniques de MacKayla Lane ayant été lus, c'est à dire environ 2 500 pages plus tard, je ne peux m'empêcher de rapprocher les résultats obtenus par KMM en transposant le fonds de légendes gaëliques qu'elle a exploité (La-dessus, pas de droits d'auteurs...) des réflexions de Jacques Vallée à propos des OVNI.

Ces réflexions, je les ai vu(e)s se révéler à lecture de ses mémoires [2] , et je vais les résumer ici...de mémoire.

► Il existe des témoignages crédibles d"apparition de véhicules et d'êtres vivants humanoïdes que n'expliquent ni les phénomènes naturels ni les artefacts humains
► Ces témoignages remontent loin dans l'histoire connue
► Les véhicules sont très souvent ceux de la technologie la plus avancée du lieu et de l'époque
► Ces témoignages ne peuvent être étudiés séparément des manifestations paranormales et parapsychiques
► Les institutions politiques et scientifiques ont tendance à dévaloriser ces témoignages, en les déniant, les occultant ou en pratiquant l'amalgame avec les erreurs d'interprétation de phénomènes rationnellement explicables
► L'explication extraterrestre demeure insuffisante et contestable ; d'autres pistes doivent être explorées : espaces parallèles, déformations du temps, dimensions supplémentaires, ...

Jacques Bergier lui-même jugeait l'hypothèse extraterrestre fort réfutable. Mais un point de vue n'est pas une démonstration.

Les romans de KMM que je viens de lire trempent dans l'irréalité la plus complète. Les phénomènes catastrophiques constatés à Dublin, puis étendus en quelques phrases à la terre entière, n'appellent aucune réaction des institutions établies, pas plus politiques que militaires ou religieuses, à l'exception des agissements d'un inspecteur de police qui se shoote à la chair de fae...

De plus, des lecteurs suspicieux pourraient y trouver une apologie du génocide ; on ne discute pas avec les Unseelies, on les massacre...par réciprocité et en état de légitime défense cosmique.

Cette irréalité fait partie du charme romanesque.

Crédits : merci  à Stuart Logan pour ce cliché de The oriel window in the south gallery, near to Lacock, Wilshire...Ce serait de cette fenêtre que William-Henry-Fox Talbot aurait pris la première photographie  conservéé à ce jour...Cette image est sous licence  Creative Commons Licence.

[1] Je sais que cette indication est contestée, d'aucuns lui préférant traduit de l'anglais, mais je ne fais que reprendre ici la formulation adoptée par l'éditeur J'ai Lu. S'adresser à la directrice de collection

[2] La référence est Science interdite : Vol. 2 : Journal 1970-1979, California hermetica, éd. Aldane, 2013. Cette lecture m'a été recommandée par Claudine Brelet, la coordinatrice du livre de mémoire Jacques Bergier , une légende...un mythe, auquel j'ai collaboré en son temps....ainsi que Jacques Vallée.