La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. Elle prête sa soumission. C'est une pute. Elle ne se donne jamais mais se prête toujours. Elle se prête avec intérêt. Elle se loue. Elle se sous-loue. Elle fait des offres. Elle écarte les jambes quand viennent à passer un officier nazi, ou une très grande puissance comme, par exemple, aujourd'hui, nos amis les Etats-Unis.
Yann Moix, c'est aussi cet écrivain extrêmement droitier (bien qu'il avance masqué) qui tente de se refaire depuis peu une virginité anti-raciste alors qu'il a préfacé autrefois une Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, de Paul-Eric Blanrue (connu pour son engagement dans l'extrême droite et le négationnisme), édité en 2013 et vendu sur le site internet des éditions Kontre Kulture, maison d'édition du néo-nazi Alain Soral, retiré de la vente par décision judiciaire pour " injure envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion déterminée ", de " négation de crime contre l'humanité " et de " provocation à la haine raciale ".
Yann Moix, c'est également cet être exquis, particulièrement épris de féminisme, qui assimile spontanément une femme à un accessoire sexuel. C'est un étrange anti-raciste qui tient ce genre de propos ahurissants de nature à instrumentaliser dans un amalgame insupportable fort heureusement retranscrit pour mémoire par Christophe Conte, des Inrocks, le lynchage d'un jeune rom et des grévistes des transports : " Les Roms, c'est quoi ? La liberté, la circulation. Et d'un autre côté, on a ceux qui veulent l'immobilisme, la mort de la liberté de circuler. Le Rom, c'est le Juif errant, et celui qui tabasse, c'est l'Arabe... ". Moix, c'est encore celui qui a exigé des musulmans qu'ils condamnent l'attentat de Charlie Hebdo et manifestent, avant de se plaindre de leur (supposée) faible mobilisation lors de l'affaire Mohammed Merah. C'est cet histrion médiatique qui réussit même à scotcher son double obsessionnel par ses délires paranoïdes. Et enfin, pour en terminer (il est tard, je suis fatigué, et ce mec me gonfle infiniment), c'est ce simple d'esprit qui va jusqu'à comparer Dropped aux vidéos de Daesh. Voilà. iTélé, et les autres, vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas.
¹ ... au point qu'il ait été selon lui (info ou intox promotionnelle ?) viré de facebook.