Genre: épouvante, horreur, fantastique (interdit aux - 12 ans)
Année: 2015
Durée: 1h40
L'histoire: Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...
La critique:
Le bouche à oreille continue de fonctionner dans les salles obscures... Preuve en est avec It Follows, réalisé par David Robert Mitchell en 2015. En effet, le long-métrage n'a pas forcément bénéficié d'une grande publicité de la part des médias. Cependant, It Follows s'est davantage démarqué dans les festivals... L'affiche du film annonce un nouveau teen movie horrifique.
Néanmoins, ne vous attendez pas à voir un nouvel ersatz de Scream ou un produit horrifique dans la veine de ces dernières années, avec des adolescents interprétés par des trentenaires, et avec les clichés habituels. Encore une fois, It Follows s'est fait connaître par l'intermédiare de nombreux festivals où il était en compétition.
Le film a par ailleurs reçu le prix de la critique internationale au festival de Deauville, le grand prix et le prix de la critique au festival du film fantastique Gérardmer. Dans l'ensemble, le long-métrage a plutôt reçu des avis favorables par la presse cinéma. Cependant, It Follows semble diviser davantage le blogosphère, mais j'y reviendrai... Au niveau de la distribution, on ne relève pas vraiment d'acteurs très connus puisque le film réunit Maika Monroe, Keir Gilchrist, Jake Weary, Olivia Lucardy et Daniel Zovatto.
Vous ne les connaissez pas ? Rassurez-vous, moi non plus. Pour le reste, It Follows s'inscrit dans la grande tendance horrifique et d'épouvante des années 1970 et 1980. On pense évidemment à Freddy: Les Griffes de la nuit, mais aussi à Black Christmas, pour ne citer que ceux-là.
En résumé, le croquemitaine est de retour. La seule différence, avec les précédents films cités, c'est que la créature n'a pas de visage ni de véritable apparence. L'intrus, ce sont les autres, semble nous dire David Robert Mitchell. Voilà une thématique digne de Jean-Paul Sartre. Cependant, la comparaison s'arrête bien là. It Follows n'a pas forcément de prétention philosophique.
Le film tourne davantage sur les peurs de l'enfance et plus précisément sur la dimension sexuelle, qui devient ici, une sorte de malédiction épouvantable dont il faut à tout prix se débarrasser. Attention, SPOILERS !
Jay est une adolescente américaine vivant à Détroit. Après avoir fait l'amour dans une voiture, elle est chloroformée puis attachée à une chaise roulante par son petit ami Hugh. Alors qu'une femme aux intentions menaçantes apparaît au loin et se rapproche, Hugh explique qu'il est victime d'une étrange malédiction sexuellement transmissible par laquelle une créature multiforme cherche à détruire la dernière personne atteinte par cette malédiction.
Hugh a donc transmis la malédiction à Jay, mais il sera de nouveau menacé si Jay est tuée par la créature. Celle-ci poursuit Jay sans relâche, elle apparaît une première fois dans son lycée sous les traits d'une vieille femme, Jay s'enfuit.
Plus tard, elle parvient à persuader ses amis de la véracité de ses visions. L'un des moyens de se débarrasser de la malédiction serait de la transmettre à son tour. Encore une fois, l'angoisse sexuelle, en particulier, celle de castration, est au centre de It Follows. Et c'est aussi cette thématique centrale qui fait la particularité de It Follows. La séquence d'ouverture (celle où le "mal" et transmis à l'adolescente) est un modèle du genre, de terreur et de mise en scène. Indéniablement, David Robert Mitchell possède un concept en or, qu'il exploite plus ou moins avec habileté.
En effet, on relève ici et là quelques scènes d'épouvante solidement troussées. Toutefois, vous l'avez bien compris, j'ai volontairement utilisé l'expression "plus ou moins".
En effet, It Follows est loin d'être irréprochable. Certes, même si les personnages sont plutôt attachants, en tout cas, tout à fait crédibles, ils ne sont pas assez fouillés. La psychologie des protagonistes reste assez primaire. Ensuite, certaines thématiques et certaines idées auraient mérité un meilleur traitement. Par exemple, impossible de ne pas penser au viol de l'intimité, et plus précisément à l'inceste, qui vient se manifester par la présence d'un monstre ayant pris le visage du paternel de l'adolescente.
Indéniablement, l'écriture du scénario laisse parfois à désirer. C'est la principale critique qui reviendra dans le monde de la blogosphère. On relève tout de même certaines maladresses pour un film aussi simple (dans son script et sa continuité) que généreux (dans les meurtres qu'il propose). Bref, un long-métrage horrifique d'une redoutable efficacité, mais qui reste inabouti (notamment et encore une fois, dans son scénario).
Note: 14/20