Critiques Séries : 12 Monkeys. Saison 1. Episodes 11 et 12.

Publié le 07 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

12 Monkeys // Saison 1. Episodes 11 et 12. Shonin / Paradox.


12 Monkeys est la série que personne n’attendait, surtout quand on sait qu’elle provient d’un film culte qui tenait en grande partie sur son twist final. Les enjeux pour le dernier épisode sont bien développés dans ces deux épisodes avec quelques surprises étonnantes et surtout celle de la fin de « Paradox » qui permet d’entrevoir un futur complètement différent. Mais commençons dans un premier temps avec « Shonin » voulez-vous. Depuis quelques semaines, la série s’est concentrée sur les conflits qu’il y a autour des personnages et notamment face à ce qu’ils ont entrepris qui est bien souvent dans un but personne. On a pu le voir dans le futur comme dans le passé et dans le présent. Les enjeux de la fin de l’épisode 1.10 étaient intéressants et permettaient de redéfinir une partie de l’histoire de la saison ou en tout cas de nous donner une vision complètement différente du monde que l’on pensait connaître. Car 12 Monkeys aime se remettre en cause, pas toujours avec succès mais au moins elle tente de le faire. Le conflit qu’il y a entre Cole et Ramse s’intensifie dans cet épisode, mais la série se permet aussi de nous révéler un peu plus de l’histoire qu’ils ont en commun. Car mine de rien ces deux là partagent souvent l’affiche mais l’on n’a pas forcément l’impression qu’ils ont tant que ça en commun (en tout cas, 12 Monkeys ne l’a pas montré à l’écran).

Le « I should’ve killed you when we were kids! » n’est donc pas vain et permet aussi à 12 Monkeys d’aller dans une direction complètement différente. Cela permet de développer le personnage de Ramse, de nous montrer à quel point ce personnage peut encore évoluer et surtout devenir très important par la suite. Kirk Acevedo est l’acteur parfait pour le rôle de Ramse mine de rien, surtout qu’il va passer une grande partie de cet épisode silencieux. Le seul truc qui va nous permettre de savoir comment évolue l’histoire autour de lui c’est ses expressions. C’est rare d’avoir un acteur qui peut faire passer des tas de choses sur son visage et Kirk Acevedo n’a jamais été dans Fringe par exemple l’acteur le plus nuancé de l’histoire ou en tout cas celui qui pouvait faire passer le plus de choses au travers de son visage. Mais je suis content de voir que 12 Monkeys a su le décoincer légèrement afin d’en faire quelque chose de complètement différent. Faire un épisode centré sur Ramse est tout ce dont 12 Monkeys avait besoin pour se donner un petit coup de fouet. L’épisode 1.10 était un épisode de transition parfois légèrement plus ennuyeux que les autres et qui ne faisait pas du tout évoluer l’histoire.

Je suis donc heureux de voir qu’avec ces deux épisodes la série prépare de façon judicieuse la fin de la saison (et 12 Monkeys étant renouvelée pour une saison 2 de 13 nouveaux épisodes, on n’a pas trop de soucis à se faire au sujet du potentiel cliffangher de fin de la saison 1). Olivia a elle aussi une place importante dans l’histoire de Ramse et cet épisode compte bien nous le prouver. Le scénario se veut efficace sans être plus original que les autres. Le but est de nous offrir quelque chose d’assez intelligent qui ne dénature pas le personnage de Ramse mais qui nous permet de mieux le cerner et de mieux cerner sa place face aux autres personnages. Je pense que ce qui fait le succès de cette série c’est sa façon de décortiquer la timeline (passé, présent, futur) avec beaucoup de simplicité. Tout est tellement fluide. A comparaison, la saison 2 de Helix, qui suit le même chemin, est bien moins fluide (même si l’histoire reste assez cohérente derrière sa complexité). Avec « Paradox », la série confirme une fois de plus son envie d’évoluer le plus rapidement possible. Dans cet épisode Cassie part à la recherche de Katarina Jones en 2015, donc dans sa version la plus jeune (cela avait un côté Continuum dont j’attends avec impatience la dernière saison de seulement 6 épisodes).

Tout cela pour sauver la vie de Cole sauf que Cole… a une objection bien évidemment. La relation entre Cole et Cassie prend donc un nouveau tournant dans cet épisode et j’ai trouvé le tout particulièrement réussi d’un point de vue purement narratif. Car l’une des choses que 12 Monkeys a le plus réussi c’est sa façon de voir les personnages, l’univers et les relations qu’ils entretiennent. Car les relations c’est ce qu’il y a de plus important, ce qui permet de nous attacher tout de suite à l’univers d’une série et donc à ses personnages par la même occasion. C’est la clé du succès et 12 Monkeys l’a tellement bien cerné que le succès pointe forcément le bout de son nez. Ce que j’apprécie aussi dans cette série c’est sa façon de nous raconter qu’au fond on ne peut pas vraiment modifier l’histoire aussi simplement qu’en trouvant un remède ou en trouvant une réponse. C’est toute la complexité du boulot de Cole ou encore de Cassie. Surtout que l’on suppose que quelque chose a été trouvé mais que faire face à l’Armée des 12 Singes, responsable du virus, est bien trop compliqué. Bien entendu que l’armée des 12 singes prend de plus en plus de place à l’aube du dernier épisode de la saison et c’est quelque chose qui est tout simplement magique.

La série a réussi à faire quelque chose de très intéressant du personnage de Cole au fil de cet épisode car c’est aussi l’histoire de ce personnage 12 Monkeys. Sans lui, 12 Monkeys n’a plus vraiment de sens ou en tout cas, la série ne vaut plus vraiment le coup d’être développée. Petit à petit les scénaristes s’amusent avec notre envie de voir Cole au coeur de l’action, sauver tout le monde, sauf que ce n’est pas aussi simple que ça. La scène finale de cet épisode laisse entendre que 12 Monkeys n’en a pas fini avec Cole et encore moins avec le symbole qu’il incarne dans cette série. La place de Katarina version 2015, introduite dans l’épisode précédent, permet aussi de préparer le dernier épisode de la saison car tout va plus ou moins se jouer là dedans. J’aime beaucoup aussi Jennifer Goines. Je crois qu’il n’y a pas de meilleur personnage en termes de fun dans cette série. Sa façon de monter sur la table à Markridge était tellement fun. En tout cas, c’est ce genre de scènes qui permettent aussi à 12 Monkeys de sortir un peu des rangs et de venir nous proposer des choses complètement différentes. Au fil des épisodes, 12 Monkeys s’est transformée, passant d’une série de science fiction assez classique à quelque chose de beaucoup plus amusant et divertissant.

Note : 8/10 et 8.5/10. En bref, petit à petit cette fin de saison fait des choses brillantes.