Suicide d'un sénateur : la caste politique serre les rangs

Par Sergeuleski

   Le sénateur socialiste et ancien maire de Tours Jean Germain s'est donné la mort.

L'élu devait comparaitre ce mardi devant le tribunal correctionnel dans l'affaire dite des "mariages chinois". 700.000 euros auraient été détournés par l'une de ses collaboratrices. La justice soupçonne l'ancien maire d'en avoir été informé. Il devait comparaître pour "complicité de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics", dans le cadre de l'organisation de simulacres de mariages pour touristes chinois que ce maire a célébrés entre 2007 et 2011.

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   Manifestement la caste politique a toujours autant de mal à faire face, à répondre de ses actes, à rendre des comptes ! Ce qui est pourtant chaque année le lot de millions de nos concitoyens, semble être est au-dessus des forces d’un personnel politique d'une démocratie dont les élus peinent à se considérer comme justiciables face à des lois qu'ils ont pourtant débattues, amandées puis votées.

Impunité, sentiment de toute puissance (même à une échelle très locale et bucolique qui plus est, au ras de pâquerettes tourangeaux), classe d'exception pour une justice que l'on voudrait du même nom - une justice qui absout, complaisante et compassionnelle a priori -, justice aveugle dans le sens de... "qui regarderait ailleurs !"... avec le suicide de ce sénateur... c'est la République que l'on bafoue, c'est un bras d'honneur adressé à la justice au terme d'une procédure légale censée faire jaillir la lumière ; celle de la vérité de faits avérés ou non. C'était là tout l'objet du procès qui devait se tenir ce mardi.

Manifestement, ce sénateur n’avait pas confiance dans la justice de son pays. Dont acte.

   Toute la classe politique et médiatique (une presse dite gauche parle « d’élus bashing ») est en émoi ; de gauche comme de droite...  sous le choc ils sont ; du Président de la République au Premier ministre, sans oublier le Président de l’Assemblée et du Sénat ; un hommage unanime est rendu à ce sénateur ; manifestement la caste politique possédait des informations quant à l'innocence de ce dernier ; informations que la justice n'avait pas. C’est à croire.

Aussi, à la prochaine affaire qui impliquera un élu, on se passera des juges d’instruction, de la police et des tribunaux ; la caste politique mènera l’enquête elle-même ; des millions d'euros de deniers publics seront ainsi économisés, et la justice pourra tout à loisir continuer de condamner à la prison ferme, en comparution immédiate, en deux temps et trois effets de manche,les voleurs de scooter et autres dealers à la petite semaine ; prison ferme et définitive car, comme chacun sait, prison un jour, prison toujours  ! Elle vous suit partout, elle ne vous quitte jamais telle une sangsue, cette prison !

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   Qu'à cela ne tienne...  qu’il soit permis ici de proposer à l’attention des lecteurs un fait de société qu'aucun média ni qu'aucune caste politique n'ont souhaité commenter ou déplorer : suicides et maladies cardiaques… le chômage tue entre 10.000 et 20.000 personnes par an. C'est ce que révèle une étude de l'Inserm qui pointe les effets mortels du chômage sur la santé physique et… mentale : « En trois ans, de la fin 2008 à la fin 2011, la crise économique a accru le nombre de chômeurs de 648 500. Elle a eu un autre impact, plus dramatique mais largement passé sous silence. Un surcroît, durant cette même période, d'environ 750 suicides et 10 780 tentatives de suicide. » La suite ICI.

Inutile de préciser : pour ces suicides-là, ce sera motus et bouche cousue.

Eloges, oraisons funèbres, inhumation et pleurs... à chacun son deuil… loin des médias ou sous les feux de la rampe politique et médiatique ; ce cirque de clowns qui ne font rire que des chapiteaux aux gradins vides : abstention oblige !

Et seuls les enfoirés, les tartuffes et les imbéciles demanderont étonnés : où est le rapport ?

   Oui ! Ils se le demanderont avant de nous tourner le dos une fois de plus jusqu’au jour où l’on se décidera tous à leur faire face, déterminés et sans pitié ni remords car un électeur ne doit jamais avoir de regret. Au grand jamais !

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