L'espagne est elle irresistible ?

Publié le 05 août 2010 par Devotionall

SPORT : L'ESPAGNE IRRESISTIBLE ?

Vous l'avez peut être remarqué, les sportifs ibériques ont une tendance récurrente à truster les honneurs et empiler les trophées, ces dernières années. D'Alonso en formule 1 au récent succès de la "roja" au Mondial sudafricain, de Contador (mais aussi d'obscurs tâcherons comme Pereiro ou de rouleurs corrects comme Sastre) sur les routes du Tour aux basketteurs qui sont montés, eux aussi, sur le toit du monde. L'Espagne brille de mille feux, la critique se pame et sort le cirage, et tout ce bel aréopage de louer les vertus d'un système de formation, d'un état d'esprit muy "winner" qui apparemment ne saurait s'acquérir que sur les traces de Cervantes. Ce qui fait qu'on m'a souvent taxé de jalousie (et pourquoi donc?) ou de mauvaise foi, lorsque j'ai eu l'audace de formuler certaines remarques frontales, qui méritent pourtant que nous nous y attardions quelques minutes. A commencer par ce bon vieux dopage, la maitrise de l'entrainement pharmacologique, qui peut transformer un simple canasson asmathique en champion irresistible. Ne riez pas, Floyd Landis a un jour remporté (avant d'être pris la main dans le pot et d'être déchu de son titre) la Grande Boucle. Partout en Europe une véritable politique de lutte contre le dopage est mise en place, encouragée, ou envisagée, sauf en Espagne, où l'embarras et la cécité restent une spécialité nationale. Pour mémoire, la fameuse opération "Puerto" a révélé les travers de la politique sportive ibérique, où le déni confine à l'absurdité et au mépris de la loi et du bon sens. De nombreux athlètes furent convaincus de dopage, preuves à l'appui, mais assez curieusement, alors que les différentes fédérations internationales commençaient à suspendre leurs athlétes, les espagnols faisaient l'autruche, permettant même à Valverde, (pseudo) champion cycliste menteur et tricheur, de poursuivre son activité sur les routes pendant près de deux ans, avant que la pression européenne ne vienne mettre fin au scandale. Les petits poissons passèrent au travers des mailles du filet, que le gouvernement Zapatero n'a jamais vraiment voulu resserer. Certains footballeurs du Real Madrid, institution espagnole s'il en est, semblaient même devoir être mis en cause, mais c'était sans compter sans ... la disparition (!) de certains fichiers, de certains echantillons, qui furent perdus ou contaminés au cours d'une enquête qu'on devine minutieuse et acharnée. Vous ne pensiez tout de même pas que ces résultats épatants étaient obtenus avec un infâme Gazpacho ou des merguez survitaminées?

Et le doping n'est pas que pharmacologique, il peut être aussi et simplement économique. Si le Real attire toujours autant de champions, chaque année (Kakà, Ronaldo...) et que le Barça casse sa tirelire pour Ibrahimovic ou David Villa, le grand public averti pourrait se demander quelle est la recette pour réussir un tel tour de passe passe alors que les deux géants nagent allégrement dans un océan de dettes qu'ils ne pourront jamais rembourser, entre 300 et 450 millions d'euros par tête de pipe selon les estimations. Pendant que des commissions déontologiques placent des règlent et régulent le marché des transferts un peu partout en Europe, la liga espagnole perdure grâce à un système gagnant et séculaire dit des "deux poids deux mesures". Tant qu'à essayer de gagner, autant prendre de l'avance sur les adversaires quand ils ont le dos tourné. Que feront les clubs espagnols lorsque le "fair play financier" (obligation de ne pas dépenser plus que ce que le club gagne) cher à Platini sera obligatoire pour participer aux prochaines éditions de la poule aux oeufs d'or du foot moderne, la Champions League? La réponse est déjà toute trouvée : corrompre au plus haut niveau pour s'assurer au mieux des passe droits, au pire un délai supplémentaire pour répondre aux critères. Alors oui je l'avoue, l'Espagne sportive me pèse sur les cojones depuis un bon moment, maldicion! Mais s'il en est de ce phénomène comme du mirage économique des années 90 qui voyait en la péninsule ibérique le nouveau pays de cocagne, le nouvel Eldorado où tout était or, même ce qui ne brillait pas, on devrait avoir matière à rire sous cape d'ici peu. Car rappellons le, l'Espagne est au bord de la banqueroute et la crise y sévit avec une virulence telle que même les habitants du Pas de Calais pourraient s'estimer heureux de leur (pauvre) sort entre une fermeture d'usine et l'autre. Plus rude sera la chute. Aye Aye Arriba.

Pour les sceptiques qui me taxeraient d'ibérophobie, lire aussi ici :

http://humanite.fr/2008-07-19_Sports_-L-Espagne-est-la-plaque-tournante-du-dopage-europeen

http://www.programme-presidentiel.com/2009/01/21/1928/