Chroniques de la débrouille, Titiou Lecoq

Publié le 12 avril 2015 par Antigone

 "Je suis de semi-bonne humeur. D'une bonne humeur mitigée qui ne demande qu'à basculer vers l'outre-noir."

Avant tout, pour comprendre le sujet de ce livre, il s'agit de savoir que Titiou Lecoq tient un blog (toujours alimenté) depuis des années (http://www.girlsandgeeks.com/), connu pour sa verve, sa non langue de bois, et sa fraîcheur insolente. Je la suivais très régulièrement à une époque, quand je fonctionnais encore avec un agrégateur de flux, et que mon temps semblait s'étirer lentement comme un chew-gum mâché toute la journée. La lire était revitalisant, parfois une expérience un peu incongrue et décalée, mais toujours un plaisir. En 2011, Les Morues sont sorties en librairie [clic ici] et Titiou Lecoq est devenue auteure. Puis, quelques temps plus tard, elle est devenue maman. 

Les Chroniques de la débrouille (sorti aux éditions Fayard sous le titre Sans télé, on ressent davantage le froid) sont la retranscription retravaillée des chroniques de son blog jusqu'à sa première maternité. J'ai reconnu certains passages que j'avais lu en direct. On y reconnaît cette jeune-fille de son temps, arrimée à internet toute la journée, bardée de diplômes inutiles et coincée dans un petit boulot qui la nourrit à peine, pleine de désirs, d'envies de devenir ce qu'elle souhaite devenir, et puis aussi maladroite, avec ses histoires d'amour un peu ratées, ses amis présents. Mais malgré ses hésitations et ses listes, sa volonté de devenir écrivaine, elle ne s'en sort pas si mal la jeune Titiou, puisque de pigiste, elle devient presque journaliste et finit par être invitée sur les plateaux de télé.

J'ai pris ce petit poche comme une parenthèse de bonne humeur. Je ne me souviens pas avoir autant ri avec un livre depuis longtemps. Car les aventures de Titiou Lecoq sont désopilantes, son regard sur son quotidien souvent juste et désarmant. Le langage est gouailleur et sans filtre, direct, mais j'ai aimé cette lecture, elle m'a fait du bien. Elle donne en filigrane beaucoup d'espoir, celui assez ténu qu'on peut avancer dans la vie, même avec ses fragilités en bandoulière, du moment qu'au fond de soi vit une certaine volonté. 

Editions du Livre de Poche - 6.90€ - Avril 2015