Critiques Séries : Backstrom. Saison 1. Episodes 4 et 5.

Publié le 13 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Backstrom // Saison 1. Episodes 4 et 5. I Am a Bird Now / Bogeyman.


On ne peut pas en vouloir à Hart Hanson de préparer l’après Bones. On pourrait même dire que je suis l’un des premiers à le soutenir dans cette direction. Il avait déjà tenté de le faire avec un spin off de Bones : The Finder, adapté d’une série de deux livres de Richard Greener, « The Locator ». Hart Hanson avait déjà utilisé un livre afin de créer Bones. Et il l’a encore fait avec Backstrom. Il semble donc très difficile pour lui de créer des séries sans un support littéraire. On ne peut pas lui en vouloir d’avoir choisi une série de livres suédois. L’idée était probablement de changer de ton, de nous proposer toujours de la série policière légère comme tout, mais avec un angle différent, beaucoup plus pluvieux et sombre. Sauf que voilà, je ne connais pas la série de livres de Leif G.W. Persson, mais je sais pertinemment que l’adaptation que Hart Hanson en fait n’est pas la plus fidèle qu’il soit. Il y a une vraie tentative de faire quelque chose de nouveau avec un héros complètement frappé, peut-être un peu plus sombre que les personnages barrés de son genre mais ce n’est pas suffisamment surprenant. Le problème avec Backstrom c’est que la série n’a de cesse de nous dire que notre héros est le meilleur des détectives qu’il puisse exister sauf que cela ne se voit pas suffisamment à l’écran.

En effet, il fait quelques déductions, permet de résoudre les cas de la semaine, mais il manque quelque chose là dedans qui aurait probablement pu rendre la série légèrement plus passionnant. J’ai envie que Backstrom soit plus égo-centrique, plus fou, et que la série cherche réellement à nous montrer que derrière ce détective à la fois plus que misérable se cache peut-être quelqu’un d’intéressant. Hart Hanson a une façon bien à lui de faire des séries policières, enchaînant les dialogues assez légers et quelque chose de légèrement différent. Je pense que le problème c’est que cette série ne sait pas trop quoi faire de son héros. S’il faut le mettre vraiment en avant quitte à effacer les autres (et les autres sont très difficilement mis en avant, que cela soit Kristoffer Pohala, Thomas Dekker et bien d’autres encore) ou bien le mettre au même niveau que les autres enquêteurs et tenter de faire quelque chose en rapport avec tout ça. Je me demande vraiment pourquoi ils ne viennent pas avec une vraie proposition et une vraie surprise. La série utilise aussi tous les poncifs du détective dont la vie part à la dérive, entre le voir dans son sous sol, comater avec une bouteille de bière à la main (fin du 1.05) ou encore tenter de faire des exercices ridicules avec son nez (3.04), on aura probablement tout vu.

Ce qui devient aussi agaçant c’est le fait que tout semble facile pour lui sans que Backstrom ne cherche à le démontrer. Il aurait en effet été intéressant de voir ce qui fait qu’il est aussi intelligent et qu’il parvient à faire autant de déduction. La série n’est pas suffisamment démonstrative et s’attaque alors aux grosses ficelles plutôt que de complexifier un récit qui méritait pourtant de l’être. Après tout les téléspectateurs ne sont pas crétins. Enfin, je ne pense pas. Quand on regarde des séries policières, on ne peut que se baser sur ce que l’on a déjà vu. Certes, j’en ai déjà vu des centaines et très différentes, mais Backstrom est engluée dans ce que font déjà pas mal de séries policières bas gamme souvent annulées après une saison. Elle a le même problème que le remake de Rake que FOX nous avait proposé également l’an dernier. Cette dernière n’avait jamais su montrer ce qui faisait de Rake un excellent avocat, on le voyait juste partir à la dérive avec sa propre vie et il gagnait quand même des affaires. Rainn Wilson continue d’être quelqu’un que j’apprécie et je peux comprendre qu’il ait eu envie d’un contre-emploi (quoique pas totalement) après avoir fait de la comédie. Il a peut-être voulu faire son Bryan Cranston sans que cela ne soit réussi au bout du compte.

Ce qu’il y a de bien avec Backstrom malgré tout c’est que cette série peut évoluer car elle a du potentiel. Le héros est quelqu’un que l’on peut arriver à apprécier voir ramer dans sa propre vie mais encore faudrait-il que la série nous le démontre judicieusement. « Bogeyman » est donc un épisode assez classique par exemple dans sa façon d’exploiter l’univers du cas de la semaine même si quelques séquences surprises fonctionnent bien comme l’interrogatoire de cette jeune fille à la fin qui part en cacahuète et qui, au lieu d’être émouvant (ce qu’il aurait probablement du être) est plutôt cocasse. Sans compter que l’issue, ressemblant presque à l’issue de Prisoners (de Denis Villeneuve) était là aussi une histoire sacrément drôle (rien que de voir Rainn Wilson affalé sur le sol dans son kway, franchement ça vaut presque le coup d’oeil). Ce problème, on ne le voit pas forcément avec « I Am a Bird Now » qui tente justement de donner aux personnages secondaires un peu plus d’intérêt et de lumière. Le seul problème avec eux c’est qu’ils sont terriblement creux. Du coup, les scénaristes tentent de se raccrocher au peu qu’ils ont et cela a bien du mal à fonctionner. Dommage.

Note : 4.5/10 et 3.5/10. En bref, la déception continue pour une série qui a pourtant le potentiel d’évoluer.