The hairdresser

Publié le 13 avril 2015 par Pomdepin @pom2pin

Petite, je jouais aux indiens, je voulais être exploratrice et j’adorais faire des accidents  avec mes petites voitures…je n’étais pas vraiment garçon manqué, mais bon, je n’ai jamais compris comment on pouvait passer des heures à coiffer une barbie alors qu’il était bien plus drôle de lui couper les pieds pour voir si elle tenait encore debout. C’est un exemple au hasard bien sûr. Je n’ai jamais amputé un orteil des barbies de ma soeur. Jamais. Enfin bref, il y a des trucs de filles comme ça qui m’ont toujours échappé. Pourtant je me maquille, j’ai développé depuis 2 ou 3 ans un intérêt subit pour les chaussures, de préférence avec 10 centimètres de talons (pour arriver à voir Marichéri, et encore, je me paie quand même des torticolis à répétition). Je ne suis pas totalement irrécupérable. Mais je déteste toujours aller chez le coiffeur, c’est physique, ça me stresse. 

 

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Mais bon, vu que les broussailles sur mon crâne atteignaient des proportions telles qu’il fallait que je me coiffe avec une fourche tous les matins, il a fallu me résoudre à l’évidence et me traîner de force chez le coiffeur. Je n’exagère pas, Marichéri a été obligé de m’accompagner avec Toddler 5 …dans un moment d’égarement, j’ai même proposé de me couper les cheveux moi-même hier au sécateur, plutôt que d’affronter la coiffeuse. Marichéri n’a pas cédé. Il m’a emmené chez MA coiffeuse, la seule que je tolère, à 25 km de chez nous dans un bled paumé, et  qui ne m’avait pas vu depuis 3 ans. Elle ne se souvenait absolument pas de moi. C’est une chance. La dernière fois, j’ai tenté gentiment de lui expliquer que j’avais les nerfs fragiles et que je ne supporterais pas une conversation, ni sur les robes de Kate  Middleton ni sur le dernier boys Band à la mode, même pas sur la météo (qui n’est plus ce qu’elle était, ma bonne dame). Je lui avais demandé très poliment de ne pas me parler, elle s’est sottement vexée, on se demande bien pourquoi.

Je ne fais pas ma sale gosse (enfin, pas trop…), mais j’ai des cheveux bizarres, c’est la faute de ma mère , elle me les a sournoisement refilé. Je me suis vengée en passant la chose à L’Ado. Ma mère , qui est d’une patience remarquable elle, a tout tenté pour avoir l’air coiffée. Rien n’y fait. Forte de son exemple, je n’essaie même pas. J’ai les cheveux à la fois trop fins et trop épais, frisant bétement à la limite du ressort en cas d’humidité, mais du ressort emmêlé dans tous les sens. Un brushing en béton armé ne me tient pas plus de trois minutes; après un lissage, j’ai l’air un caniche électrocuté, quant à la coloration, ça donne toujours des resultats rigolos qui n’étaient pas prévus du tout par les coiffeurs.  Ah ben ça, ils n’avaient jamais vu, ils en avaient entendu parler, attention hein, mais ils ne l’avaient pas vu eux même …d’ailleurs, ils peuvent garder une mèche, pour faire d’autres expériences? J’ai eu les cheveux rouge pompier, façon Ronald McDonald , quand le but était des reflets légèrement cuivrés. Au lieu de mèches châtain doré,  j’ai eu la version balai en paille après usage. C’est à dire que le balai avait vraisemblablement servi à déboucher les égouts. Bref, je suis une traumatisée du coiffeur. 

Enfin bon, ma coiffeuse est sympa, elle a compris qu’il fallait juste couper sans rien tenter de révolutionnaire, surtout pas de séchage, avec moi, ça prend de suite des proportions mi-montgolfière mi-yéti. L’opération débroussaillage prend 16 minutes montre en main, pendant lesquelles je l’écoute avec un sourire crispé me parler de la grossesse de Kate Middleton, de la rougeole de son petit dernier, des chaussures beiges de Kate Middleton, de ses dernières vacances en Crète, de la coiffure de Kate Middleton, de la mode des chaussures beiges…j’attends patiemment de pouvoir remettre mes lunettes pour vérifier que la forme floue, dans la glace, c’est bien ma nouvelle tête, pas Dumbo avec une afro. Je ressors de là dans un état de faiblesse nerveuse telle que même un café et un croissant au chocolat n’arrivent pas à soigner. C’est dire. 

Aucun des enfants n’a remarqué ma nouvelle coupe. Aucun. Même Marichéri trouve que la différence est subtile. Tout ça pour ça. La prochaine fois, c’est le sécateur.