SMAC : les 4 leviers de l’entreprise digitale

Publié le 15 avril 2015 par Philgerard

L’univers du Digital est riche en acronymes bluffants et souvent éphémères… Mais il en est un qui synthétise les appuis techniques de la transformation digitale de manière éloquente : SMAC, pour Social, Mobile, Analytics et Cloud. Quatre points d’ancrage technologique, indispensables au déploiement de l’entreprise digitale.

Transformation digitale, Shutterstock

Quatre lettres qui symbolisent la transformation digitale

La transformation digitale de l’entreprise, si elle comporte une dimension humaine essentielle, repose néanmoins sur une assise technologique évidente. Quatre lettres symbolisent à elles seules cette mutation numérique : SMAC.

  • Social
  • Mobile
  • Analytics
  • Cloud

Quatre technologies qui ont permis d’enclencher, de conditionner mais aussi de faciliter la transformation digitale des entreprises. Sans l’existence de ces SMAC, impossible d’agir sur les 3 axes de la digitalisation.

Le premier paramètre de la maturité digitale de l’entreprise, quoi qu’on en dise, se traduit d’abord par ce renouvèlement technologique. Charge aux différents services de l’entreprise, marketing, RH et autres, de s’adapter au plus vite aux usages et d’accompagner les salariés. Bien que ces derniers soient souvent plus en avance dans leur usage personnel du numérique que l’entreprise qui les emploie.

Le SMAC, cet acronyme initialement proposé par Cap Gemini et Google Apps for Business, synthétise utilement ces leviers technologiques de la transformation digitale.

Social

SOCIAL : Facebook, Twitter, Instagram et consorts sont les emblèmes de cette dimension sociale du digital. Les réseaux sociaux ont ouverts aux individus la possibilité de créer du contenu, de le diffuser, de le partager.

Une opportunité, aussi bien qu’un danger, pour la réputation des entreprises. Les services marketing et communication ont dû se saisir de ces médias sociaux pour redéployer leur stratégie et leurs actions. Et intégrer les notions « d’engagement » et de « viralité » dans leur communication.

Le web, devenu social, leur a également permis de développer une relation plus intime de la marque et de l’entreprise avec ses publics ; une relation plus personnalisée aussi et créatrice de valeur.

Cette dimension sociale est-elle transposable dans l’organisation via un réseau social d’entreprise ? Sans doute… à condition là aussi d’une évolution de la culture d’entreprise et du management. Mais le pas reste difficile à franchir et le réseau social d’entreprise, le travail collaboratif, le management transversal, restent des enjeux majeurs de transformation digitale à l’intérieur des entreprises.

Mobile

MOBILE : l’invention techno la plus visible de ces dernières années. Apportant la liberté de bouger : ne plus être attaché à un lieu précis pour communiquer, mais être relié à une existence ubiquitaire grâce à un appareil éminemment personnel.

« Mobile first » prônent, à raison, les nouveaux marketeurs d’un monde numérique. Des business model innovants et disruptifs apparaissent, basés sur cette utilisation prioritaire du mobile. Misant sur deux atouts principaux du mobile : la géolocalisation et le temps réel. Uber, le service de voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC) concurrent des taxis, fonde toute sa valeur et son économie sur la pertinence de son application mobile.

La mobilité aura sans doute un impact encore plus fort sur l’organisation du travail et les modes de production : développement du télétravail ; multiplication des tiers-lieux, ces espaces intermédiaires entre le bureau et la maison ; où l’on vient pour travailler individuellement ou en co-working mais aussi pour parler, échanger et partager. La mobilité augure de la disparition prochaine des frontières physiques de l’entreprise, une entreprise « hors les murs », dispersée, virtualisée, entraînée par la digitalisation globale de ses activités et services.

Analytics

ANALYTICS : si les marketeurs connaissent déjà bien les outils du web analytics, à commencer par ceux de Google, ils peuvent s’attendre à voir se multiplier les données et les sources de pilotage de leurs actions. Outre les statistiques issues de la fréquentation de son site web (visiteurs, pages, taux de transformation,..), les services marketing peuvent aussi compter maintenant sur les fameuses Big Data pour affiner leur stratégie.

La croissance spectaculaire des données, laissées ou fournies par les consommateurs, sur le web et les réseaux génère de nouvelles sources d’information précieuses pour les entreprises. Elles peuvent désormais transformer ces données massives et non-structurées en mesures précises pour améliorer la connaissance client.

L’analyse de 800 000 tweets avant la finale de l’Eurovision a par exemple permet de connaître le résultat avant l’heure… De la même manière, le nombre et la nature des requêtes effectuées sur Google permet à des « data analysts » de prédire avec précision l’expansion d’une épidémie.

Le Big Data permet donc une personnalisation beaucoup plus fine des produits ou des services, avec une connaissance précise du comportement des utilisateurs. Et d’ouvrir grand la porte au real-time marketing et mieux encore, au marketing prédictif.

Cloud

CLOUD : la grande révolution informatique du siècle, le stockage de données dans le « nuage » ou encore « l’informatique en nuage ». Technologie popularisée par Apple, le Cloud permet de conserver, sur des serveurs distants reliés par Internet, des informations accessibles depuis tout appareil (PC, mobile, tablette). Une même source de données, unique, et toujours à jour.

Le Cloud constitue en fait le point névralgique des trois autres technos de l’entreprise digitale : Social, Mobile, et Analytics. Ces trois-là sont, et ne sont possibles que grâce au Cloud. Les DSI engagées dans la transformation digitale doivent donc axer leurs priorités sur le Cloud et le SAAS (Software as a service) grâce auquel les logiciels ne sont plus achetés une fois par poste, mais accessible en fonction de l’usage.

Le SAAS permet ainsi d’adapter les ressources informatiques aux besoins réels du moment. Ce qui permet de réduire les coûts et d’ajuster les ressources informatiques selon l’activité de l’entreprise (scalability). Le Cloud a toutefois des limites en termes d’usage, puisqu’il suppose d’être connecté pour être utilisable… Et bien sûr de sécurité, comme les récentes affaires (NSA,…) l’ont largement démontrer.

A noter à ce propos que l’Etat français a initié en 2012 un cloud « souverain » (hébergé en France) : Cloudwatt, fondé en septembre 2012, par Orange, Thales et la Caisse des Dépôts et Consignations..

Ces quatre technologies ont donc ouvert les entreprises à la digitalisation de leur activité et services ; leur mise en place constitue une des réflexions prioritaires à mener pour relever les défis d’une véritable stratégie d’entreprise à l’ère du digital.