Pour ce second livre lu dans le cadre du Prix des Libraires en Seine, je n’avais pas trop le choix, il ne restait plus que celui-ci dans les livres laissés par mes copains-lecteurs de mon groupe.
C’est peut-être celui qui me disait le moins. Et bien, j’aurai eu bien tort de ne pas le lire !
Ni la couverture, ni le résumé qui perd un peu son lecteur n’auguraient une intrigue aussi prenante et une poétique aussi fine. Je ne vous cacherai pas donc que j’ai vraiment aimé ce texte.
C’est, pour le faire rapide-rapide, presque un western des temps modernes, Vénérande est une jeune fille qui s’est donné pour mission de venger son frère qui s’est fait couper la langue par une bande de voyous.
Quand elle rencontre sur son chemin l‘Infernu, personnage énigmatique, mystérieux, noir, sombre, elle ne se rend pas réellement compte de l’os sur lequel elle vient de tomber. Pourtant, elle le convainc de la venger et de tuer la bande…
Un roman court et exigeant qui donne à la langue française un véritable pouvoir et vous fait entrer dans une histoire haletante.
On s’y sent presque comme dans un thriller, happé, balancé dans nos retranchements pour mieux cerner la violence de l’intrigue et des personnages qui y contribuent avec intensité.
Les passages les plus violents sont amenés avec parcimonie qui donne à l’histoire tout son sens et nous fait réfléchir au-delà des faits.
L’auteur apporte du grain à moudre grâce au questionnement sur l’identité, la vengeance et le repentir.
Un très chouette roman pour lequel on ne pourrait citer ni date précise ni lieu défini mais dans lequel il est pourtant aisé de s’identifier à ce qui y est raconté. Un beau travail de narration entre le conte et le récit initiatique.