Je vous raconte tout ça pour vous donner une petite idée du parcours de l’auteur de La chaise rouge devant le fleuve coécrit avec Diane Bérard, journaliste, chroniqueuse et écrivaine. Sauf erreur de ma part, dans ce livre comme dans les autres qu’ils ont publiés ensemble, le propos est principalement celui de Rémi et la plume, celle de Diane.
Depuis plus d’un quart de siècle, aussi bien dire depuis toujours, ce quinquagénaire cogite, cherche, creuse. Seul ou le plus souvent avec d’autres, philosophes, psychologues, bouddhistes, penseurs, en papier ou en personne (Mathieu Ricard, Albert Jaccard, Scott Peck, Peter Kœnig, etc.). Dans quel terreau? Celui des valeurs humaines, morales, spirituelles. Comment être un meilleur humain? Voilà, je crois, la question qui le taraude.
J’ai dévoré cet essai comme on lit un roman. Car c’est l’histoire d’un homme transpercé par la douleur de découvrir son fils toxicomane, incarcéré, souffrant. Comment accepter? Comment l’aider? Comment vivre avec cette douleur? Cette douleur qui va le clouer à sa chaise rouge, devant le fleuve, la chaise où des voix nouvelles vont commencer à chuchoter à son oreille.
Courageusement, honnêtement, comme toujours (ainsi est Rémi), l’auteur, assisté par sa muse, nous livre son cheminement, ses réflexions et ses conseils (le petit bout qui m’agace). C’est dans son ADN, me semble-t-il, de vouloir être utile aux autres. Et son métier, ne l’oublions pas. Ainsi, à mesure que se profilent des pistes, des avenues, des façons d’être, de penser, de se dé-penser et de se re-penser, Rémi nous les propose avec beaucoup de conviction et de doutes à la fois. Avec beaucoup d’humilité et de générosité.
Comment apprivoiser la souffrance, la rendre supportable, comment « danser avec la vie »? Comment la transformer en bonheur? Mieux, en joie?
Si ces questions vous interpellent, vous trouverez peut-être dans La chaise rouge devant le fleuve des éléments de réponse. Et certainement, une lecture bienfaisante dont la conclusion, signée par le fils toxicomane, ne pourra faire autrement que de vous toucher.
Rémi Tremblay, Diane Bérard, La chaise rouge devant le fleuve, Guy Saint-Jean, Montréal, 2014, 226 pages.