Des chauffeurs de bus sanctionnés suite à une agression

Publié le 01 juin 2008 par Rebus

 Pas à dire, on vit une époque formidable. Après avoir été agressés des chauffeurs de bus ont refusé de reprendrre leur service.

 La logique voudrait que l'on comprenne leur geste, le choc subi, la répétition de ce genre de phénomènes et l'appréhension quand à leur renouvellement régulier. De plus, ce genre de choses est prévu, ça s'appelle le droit de retrait.

 Des mouvements de grève dans les transports ont déjà eu lieu suite à des agressions. Il apparait normal que ce chauffeurs veuillent exercer tranquillement leur métier, non ? Donc ,ils ne reprennent pas leur service...

 Et que décide leur direction ? On se doute bien que, comme toute entreprise, elle n'est pas ravie d'une grève entravant son activité. Mais elle peut faire preuve d'un minimum d'empathie, de compréhension. Non, pas là, pas dans cette affaire.

 Les 4 chauffeurs qui n'ont pas repris leur service sont menacés de sanctions. Déjà, ils perdent leur journée de salaire et la direction, peut êttre en off, vu que c'est un syndicaliste CGT Transport qui a lâché sa petite bombe, fait même savoir que le "futur déroulement de leur carrière" (les agents incriminés) pourrait être "impacté" par cette affaire.

 Pour moi, on est clairement devant des menaces proférées par la direction enver ses salariés. Des salariés à qui elle foit pourtant assurer des conditions de travail décentes, c'est à dire au minimum sécurisé ou au moins tranquilles. mais non, cette direction préfère menacer.

  Le droit de retrait, tout prévu et légal qu'il soit peut donc être revu selon les désideratas d'un quelconque DRH. Marrant au pays de Sarkozy, l'éternel ministre de l'intérieur, le zorro qui protège de tout, le garant de la sécurité quand il ne met pas le feu aux banlieux, il semblerait que le droit à la sécurité ne s'applique plus dès lors qu'il va à l'encontre des intérêts d'une entreprise.

 On peut être sûr que les mêmes chantres du tout sécuritaire s'empresseraient de venir se pavaner pour nous asséner leurs "racailles/karsher" si des arrestations avaient été faites. Là, rien et silence absolu, des fois que des syndicalistes considèrent cette attitude comme une déclaration de guerre. Dommage, Sarko aurait adoré pouvoir
faire oublier les calamités dont son gouvernement nous abreuvent quotidiennement par un petits fait divers sécuritaire.

 Pour les faits, ils se sont produits à Bagnolet, 4 bus (dont 3 quasi en même temps) voyant leurs vitres explosées. Un vandalisme constaté mais la réaction des conducteurs est qualifiée d'absence illégale.

 Tous les prétextes sont bons dans ce pays pour en finir avec le droit de grève. Ce fait divers qui pourrait paraitre malheureusement anecdotique est révélateur de plusieurs choses, l'imbécillité des caillasseurs de bus, qui n'ont rien à gagner à l'arrêt des dessertes et cette espèce d'inhumanité tranquille et quotidiennne qui s'installe dans le monde du travail.

 Une attitude ou un petit chef peut nier ou presque votre statut d'être humain avec, certes des devoirs dans le cadre du travail, mais aussi des droits salariaux, légitimé qu'il est par lambiance de joyeuse décomplexion règnant maintenant autour des questions du droit de grève et du droit du travail.

 C'est ça aussi la vie en Sarkozie, le retour de la loi des petits chefs (avait-telle jamais réellement disparue). Bref, une histoire bien gerbante mais pas très médiatique.

 Attention aux dérives possibles. À Charleroi, en Belgique, un chauffeur (ex para commando) a tabassé un passager. Une altercation entre les deux hommes avait vue le passager à sortir une lame, le chauffeur aurait vu rouge et aurait quelque ca bossé (sévèrement même) son adversaire.

 Ça devient dangereux de prendre le bus