Matinée amoureuse

Publié le 03 septembre 2012 par Yiannis

Ce matin là, quand il entrouvrit ses paupières encore lourdes de sommeil, c'est elle qu'il découvrit, sous l'édredon doré, encore somnolente.

Dans ce demi sommeil sa nuque souple, couchée sous une mèche de cheveux, lui sembla une chose si douce, si précieuse qu'il déposa sur elle un doigt délicat, puis deux, rien qu'avec le dos de la main.

Légèrement, méticuleusement, égratignant ses épaules moelleuses il suivit le sillon de son dos, tentant d'approcher son bassin, en vain et, caressant ses hanches, son petit doigt s'égara, poursuivant à tâtons, orphelin du nombril, de petits bourgeons de beauté fragiles.

Alors ! Ses mains ne suffisant plus, bien sûr, ce furent ses lèvres polissonnes qui se mirent à butiner ses reins comme un essaim d'abeilles, couronnant l'égoïste dessein du réveil.

Elle, le coeur encore dans la lune, les membres engourdis, s'étira et, comme s'il allait s'enfuir, vitement vint se blottir tout contre lui.

Ses jambes se recroquevillèrent, ils pelotonnèrent leurs chevilles, tandis que sous la plante de leurs pieds dansaient des fourmis par milliers.

Une, puis deux, puis trois...

Et, soudain ; bien sûr, elle lui chuchota à l'oreille, comme si quelqu'un pouvait les entendre, d'une voix légère, boudeuse et tendre:

Sa main repartit à l'aventure, ébauchant les premiers accords de leur mélodie future.

Confiante, d'abord elle se laissa aller, puis capricieuse, pour se venger, elle fit mine de lui résister. Mais déjà sur sa joue il sentait un... puis deux... puis trois petits soupirs, suivis de baisers minuscules qui couraient, couraient comme des araignées le long de son cou.

Ses seins devinrent tout à coup deux petites perles peureuses, roses, nacrées, sucrées, tremblantes au contact des lèvres; ses mains, dix tentacules inoffensives qui lui mordaient l'échine sans se rassasier puis qui remontent en cadence, comme les doigts d'une pianiste, le long de ses épaules pâles pour achever leur course folle en se cachant dans ses cheveux.

Et un beau soir quand il referma les paumières...