Warrior

Publié le 26 avril 2015 par Cinephileamateur

"Gamins, on voulait tous savoir qui était le plus fort, n'est-ce pas ? Aujourd'hui, on va savoir qui est le plus fort de la planète."
Bien que le film me tentait énormément (quelques mois auparavant j'avais découvert "Fighter" que j'avais adoré et qui m'avait donné envie de voir un autre film du genre), j'ai raté "Warrior" lors de sa sortie en salles. Bénéficiant dans mon entourage de très bons échos sur ce film, il m'a donc fallu un peu de temps mais j'ai enfin réussi à le visionner.
Je ne sais pas si ça vient de mon attente ou de la façon dont on m'a vendu le film mais je suis un peu resté sur ma faim. Autant le dire tout de suite, j'ai beaucoup aimé ce long métrage que j'ai trouvé très plaisant à suivre mais le scénario écrit par A.M. Tambakis, Gavin O'Connor et Cliff Dorfman est loin de m'avoir offert une véritable claque. Dans son ensemble, j'ai eu l'impression d'avoir déjà vu ce film à de nombreuses reprises. Sans trop de surprises (ce qui du coup baisse l'intensité dramatique de l'histoire), plus le film avançait et plus on anticipe assez facilement les scènes à venir jusqu'à son final tout aussi téléphoné malgré le fait qu'on éprouve une certaine sympathie pour nos deux héros.
Malgré ça, comme je l'ai déjà dit, le film est assez efficace. Il traine un peu avant de se mettre en place mais je me suis quand même assez facilement laissé prendre au jeu. Novice en matière de MMA, si je n'ai pas eu l'impression de vivre une véritable immersion dans ce sport, j'ai trouvé qu'il servait de bon décor pour ce récit. De toute façon, tout comme un "Rocky" à son époque, le sport de combat n'est qu'un prétexte pour une trame dramatique qui est ici touchante même si elle n'apporte rien de bien nouveau.
Devant la caméra, le face à face entre Tom Hardy et Joel Edgerton, soit Tom Conlon et Brendan Conlon, est sympathique. On voit vite que leurs personnages ont des traumas, qu'ils n'ont pas eu la vie facile et même s’ils peuvent apparaître comme bourrés de défauts, j'ai quand même ressenti une certaine empathie pour eux grâce à l'interprétation des comédiens qui font le boulot. De plus, lorsqu'ils sont dans l'arène, au-delà de leurs musculatures (surtout pour Tom Hardy), ils sont très convaincants en combattants. A noter au passage que j'ai vu ce film en version originale. J'ai commencé au début en version française mais le doublage ne collait tellement pas je trouve que la version originale c'est vite imposé d'elle-même.
Derrière eux, on retrouve également de bons acteurs comme Nick Nolte que j'ai beaucoup aimé dans la peau de Paddy Conlon. Le jeu du comédien m'a plu. On se doute que son personnage n'a pas toujours eu un comportement exemplaire mais Nick Nolte réussit tellement bien à incarner cette volonté de se rattraper que j'ai été ému par son rôle et son interprétation. Son rôle dans ce récit et tout aussi important que celui de Jennifer Morrison en Tess Colon, un peu plus en retrait, mais dont le personnage équilibre bien aussi la balance dans ce duel de caractère que l'on suit.
Les autres rôles secondaires sont un peu moins mis en avant que ce quatuor et ce n’est pas plus mal. Les personnages m'ont plu mais cela ne servait à rien de trop ce concentré sur eux et du coup, leurs présences m’ont semblé bien dosées comme il se doit. C'est par exemple le cas de Frank Grillo que j'ai aimé en Frank Campana. Bien qu'il ne soit pas forcément utile, Kevin Dunn est lui aussi bon en Joe Zito tandis que les amateurs de MMA s'amuseront sans doute de la présence de Kurt Angle en Koba dans la peau d'un personnage un peu caricatural mais qui fait ce que l'on attends de lui lors de ses quelques apparitions.
J'ai bien aimé aussi la mise en scène de Gavin O'Connor. Je ne m'attendais pas trop à ce genre de réalisation mais ça fonctionne plutôt bien puisque je n'ai pas vu le temps passé. Si l'intérêt des scènes à multiples écrans où on suit plusieurs situations en même temps ne m'a pas spécialement emballé plus que ça, j'ai bien aimé en revanche la façon de filmer les différents combats. Proche du ring, on rentre plus facilement dans leurs luttes et bien que ce soit très énergique et que ça bouge pas mal, l'ensemble reste quand même lisible et facile à suivre.
Les décors et la photographie sont eux aussi pas mal. Cette façon d'épuré un peu le style lorsqu'on est en dehors du tournoi m'a beaucoup fait pensé à "Rocky" avec ses outsiders que personne n'attend et qui n'ont pas eu une vie facile mais ça colle plutôt bien avec l'ambiance. Le film reste rythmé et j'ai apprécié aussi la bande originale composée par Mark Isham même si par moment, il y a des thèmes musicaux qui m'ont semblé surprenant pour ce genre de projet (et je ne parle pas de l'utilisation de Beethoven dont on justifie la présence même si cela m'a fait plus sourire qu'autre chose).
Pour résumer, "Warrior" n'est pas le super film que l'on m'avait vendu. Il a un petit côté prévisible et déjà vu qui porte un gros préjudice au film selon moi. Pourtant, son histoire fonctionne, son casting est convaincant et sa mise en scène plutôt bien réussie. Du coup, même si ce n'est pas forcément le film que je voudrais revoir très souvent, j'ai quand même passé un très bon moment devant ce long métrage. Il se suit très facilement, il est agréable à regarder et on a un divertissement efficace. Je ne me suis pas ennuyé, le résultat est là et donc je suis quand même satisfait d'avoir enfin pu le voir même si je reste un peu sur ma faim.