[Critique] Still Alice

Par Wolvy128 @Wolvy128

Place à un rattrapage en ce début de semaine avec Still Alice, un drame de Richard Glazer et Wash Westmoreland avec Julianne Moore dans le rôle principal. Elle interprète Alice Howland, une enseignante de linguistique renommée, mariée, heureuse et mère de trois enfants. Lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.

Que dire sur ce film si ce n’est que je me suis littéralement fait cueillir par la prestation phénoménale de Julianne Moore, et plus généralement par l’émotion qui s’en dégage. Je n’en attendais rien de particulier mais je suis ressorti de la séance extrêmement touché et ému par le parcours de cette femme cultivée, dont la maladie amorce un déclin pour le moins bouleversant. Alors oui, le scénario n’a rien de fondamentalement original et s’avère au final particulièrement prévisible. Oui, la réalisation, bien que maîtrisée et efficace, n’a absolument rien de transcendant. Oui, le récit appuie probablement trop les émotions à certains moments. Mais il n’empêche que le long-métrage n’en demeure pas moins terriblement poignant. Connaître les conséquences de la maladie d’Alzheimer est une chose, en ressentir les ravages en est une autre. C’est ce que le film fait très bien en ne lâchant jamais son héroïne. Bien sûr, l’histoire n’échappe pas à un côté démonstratif qui posera peut-être problème à certains spectateurs mais, dans l’ensemble, il est avant tout question de sensations et d’émotions dans Still Alice. Malgré un récit sans rebondissement notoire, le film laisse en effet difficilement indifférent.

Et si la relative platitude de l’histoire, ainsi que la mise en scène sans saveur, peine à faire véritablement décoller le film, l’interprétation magistrale de Julianne Moore éclipse largement ces petites failles. Elle porte en effet littéralement le projet sur ses épaules et lui donne un regain d’intérêt certain. Il faut dire que l’actrice, souvent à son avantage, livre ici une performance absolument mémorable. Saluée aux Oscars pour ce rôle, la comédienne propose un jeu tout en nuance, aussi puissant que subtil. Elle parvient notamment à faire transparaître avec beaucoup de sincérité l’évolution de la maladie, des premiers effets anodins aux conséquences terribles que l’on connaît. A ce titre, l’attitude de la famille au fur et à mesure de la progression de la maladie est également un aspect important du récit. Quoi qu’il en soit, il s’agit assurément pour moi d’un de ses meilleurs rôles, si ce n’est le meilleur. Sa prestation est extrêmement touchante et nous offre quelques séquences riches en émotion. Je pense par exemple à la dernière conférence déchirante qu’elle délivre devant des familles victimes d’Alzheimer, ou au dénouement rempli de tendresse avec sa fille (intéressante Kristen Stewart).

En définitive, Still Alice se révèle donc être un drame sublime, aussi poignant qu’émouvant. Plutôt classique et prévisible dans l’écriture, le film peut compter sur une Julianne Moore en état de grâce pour éclipser les quelques maladresses narratives du récit. Bouleversant !