L’amour à la polonaise

Publié le 01 juin 2008 par Mawquise

Comme pour la bagatelle, je fais dans la Worldwide Friendship. Section créee par l’ONU dans le but de rapprocher les peuples autour de cuvées de Châteauneuf-du-Pape de 1998.

On a jamais fait plus innovateur en matière d’échanges culturels.

Je parle en experte, j’ai appris à maîtriser le concept de mondialisation en jouant aux Richesses du Monde.

J’étais comme qui dirait le Bill Gates du marché de la houille, le Steve Jobs du tungstène, la Mary Higgins Clark du cobalt.

Ainsi j’étais donc invitée cette semaine chez un ami polonais, qui ne vole pas les oranges du marchand, on ne déconne pas, on parle de polonais catholique pratiquant. Mais pas chiant.

Pour vous dire, c’est à lui que je dois d’avoir découvert la BO de Pocahontas version polonaise.

On ne ressort pas indemne d’une expérience pareille. Et si c’est pas une preuve de prédisposition génétique à la franche déconnade, je ne m’y connais pas.

Bref notre ami slave, que nous appellerons M. pour un respect total de l’anonymat de la personne, me mitonne un petit dîner, veille à ce que le niveau de Châteauneuf-du-Pape ne baisse pas dans mon verre, et me raconte sa vie à la rédaction d’un grand quotidien d’information que nous ne nommerons pas, pour ne pas vexer les mal-baisés qui y bossent.

Puis il devient mystérieux. Mystérieux avec un air entendu de mec qui exulte et qui a bien l’intention de te faire mariner trois plombes dans ton jus avant de parler.

Bon moi j’étais à moitié bourrée alors ça m’a vite gavée ce petit jeu, je lui ai dit “crache ta valda le plombier, on va pas y passer Noël, la Pentecôte et la journée de la Santé bucco-dentaire non plus“.

Je viens de me fiancer!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!” qu’il expectore (les points d’exclamation y étaient tous, sans exception)

Je crois que ma réaction a été assez proche de celle d’un banc de seiches échouées sur une plage depuis 3 jours.

Aucune.

Après quelques secondes d’encéphalo plat, je suis partie d’un rire proprement satanique.

Bah quoi?

J’ai vidé mon verre devant tant de naïveté.

On s’aime…

J’ai vidé la bouteille, il me fallait au moins ça.

Et je suis allée pisser. Le cultural gap pèse lourd sur la vessie.