Conférence | Textile intelligents

Publié le 05 mai 2015 par Christianpoulot @lemodalogue

Conférence du 21 avril au sein des nouveaux locaux de la Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création.
Intervenant: Pascal Denizart, DG du CETI (Centre Européen des textile Innovants)

Quelques points à retenir:

Fédération Française du Prêt-à-Porter Féminin et de la Maison du Savoir-Faire et de la Création

+ Sont des institutions qui ont pour vocation de valoriser le savoir-faire français auprès des fabricants, façonniers, des prestataires de services –brodeurs, plisseurs, imprimeur numérique, imprimeurs 3D et les fabricants de matières et composants — boutons, épaulettes, etc.—

Le CETI

+ Créé depuis deux ans
+ Le CETI à pour objectif d’être leader en Europe sur les textiles innovants
+ Le CETI collabore avec les entreprises et développe de nouveaux produits
+ Le CETI crée des innovations de “rupture” qui appartiennent au future “immédiat” et non au domaine du rêve
+ Le CETI délivre un message sur l’innovation qui sort des idées reçues

Quelles innovations dans les prochaines collections?

+ Le textile est partout il n’est pas seulement lié à la personne quand on parle d’innovation. son lien avec la mode ou les autres domaines n’est que “sémantique”. Le tissu est toujours technique.
+ Nos nouveaux styles de vie, notre profil socio-style (travail, loisirs, connections…) impactent sur l’innovation
+ Penser textile innovant (textiles bio-sourcés, bio-composants, upcycling, recyclage…) c’est le faire dès le début de la conception de celui-ci.
+ Penser au composite textile, mélanger les structures (tissé et non-tissé)
+ Penser à intégrer la notion de “marché” c’est combiner innovation et invention.
+ Une des raisons de l’engouement pour l’innovation est sa capacité à générer de l’émotion (cf plus bas)
+ Un des axes de recherche principal est de revenir au cœur de la fibre (cf. par exemple les tissus à mémoire de forme)
+ Le cycle de vie est intégré à la conception
+ Les Polymères bio-sourcés
+ La recyclabilité avec l’idée de « montée en valeur » en intégrant dès la conception des matières nobles. Ne pas voir dans la recyclabilité uniquement la transformation future.
+ Il est possible aujourd’hui d’associer matières bio-sourcées et matières naturelles, on optimise par rapport à l’usage et au besoin.
+ Tout ceci avec en ligne de mire une idée du prix que le consommateur est prêt à payer

Smart textiles

+ Etre connecté en permanence influe sur le marché, il y aura des milliards d’objets connectés à l’horizon 2020
+ Il y a deux moyens de rendre le textile intelligent, soit elle vient du support lui-même (moyen terme), soit on lui confère une intelligence (court terme) via un device, c’est le wearable computer.

Service

+ Le textile connecté n’a de sens que s’il y a un service (ex: le diagnostic)
+ Potentiellement nous sommes capables de traiter de l’information en permanence et ce depuis 2008 (date de sortie de l’iPhone 3)
+ Dans un premier temps les applications seront limitées dans le domaine textile contrairement à la santé ou l’horlogerie.

La “Vraie Vie”

+ Le bonnet Archos à trouvé son marché à un prix de vente correct (65 €)
+ Ralph Lauren x OM Signal (ici)
+ Hexoskin Arctic (ici)
+ La technologie et le logiciel des objets connectés (ex: Bluetooth 4.0) ne cessent de se développer aux Etats-Unis
+ Le “diagnostic” rend le textile intelligent connecté à la vie réelle, c’est le service. Cependant il peut y avoir autre chose que le diagnostic, cf la raquette connectée de Babolat qui propose une expérience ludique. Plus que de mesurer ses performances quotidiennes, il s’agit de mesurer ses statistiques à ceux de son joueur préféré, il s’agit de service de gaming.
+ Le jeu de demain sera immersif et la meilleure enveloppe (avatar) est… le vêtement.
+ Dans la “vraie vie” l’armée est aussi un domaine propice au développement des textiles connectés, cf Ohmatex
+ La mode aussi à des applications dans la “vraie vie”, cf. Cute Circuit (et ici)
+ Francesca Rosella, directrice artistique et Ryan Genz, PDG, sont des précurseurs, ils œuvrent avec leur marque Cute Circuit dans le textile connecté depuis 2004. Leur créations composées de taffetas de soie où sont intégrées des LED sont portées par Kathy Perry ou Bono. Ce vêtement événementiel va “descendre” dans la rue, un tee-shirt lumineux coûte aujourd’hui 200 € sur internet.
+ Le vêtement connecté ne transmet pas que de la lumière, mais aussi des émotions. A travers le logiciel il y a possibilité de faire réagir un autre objet.
+ La fibre de café, fibre en devenir, issue du marc de café, apporte du confort, de la chaleur, de la légèreté et de la tonicité.
+ Une veste qui serait composée en PVDF (Polyfluorure de vinylidène) permettrait de recharger un smartphone en une heure, grâce à ses capacités piezolélectriques (10 W/m2 de tissu).
+ Les expérimentations au cœur de la fibre sont l’avenir
+ Possibilité de graver le nom d’une marque sur la fibre
+ Des précautions sont à prendre concernant l’utilisation des nano-particules dans les cosméto-textiles. La France est très vigilante à ce sujet.
+ L’impression 3D est une innovation de rupture. Son principal enjeu sera de sortir de l’univers du composite (du plastique) pour aller vers le tissu.
+ L’impression 3D permet de travailler directement le volume en oubliant le patronage et la mise à plat, on est directement en 3D.
+ Pour la mode, l’impression 3D devra mettre au point les bons polymères, ceux qui ont la bonne souplesse.
+ Il ne faut pas croire qu’il y a antagonisme entre les pratiques traditionnelles et les nouvelles technologies (dentelles, lingerie et impression 3D)

+ Il faut considérer cette technologie comme un complément de gamme et pas seulement dans l’univers des “plasticiens” mais aussi dans celui des “textiliens”.
+ Iris Van Herpen, dont les créations vibrent et scintillent lorsqu’elles sont mises en mouvement investi beaucoup en R&D et fait beaucoup de recherche sur les nouvelles matières.
+ Evolution future, le partage d’émotions via le logiciel, soit faire réagir un autre objet (tissu) à distance en activant certains capteurs intégrés à la matière. L’exemple donné par Pascal Denizart est le suivant et n’est pas si farfelu: Je caresse mon tee-shirt au niveau de mon épaule, déclenchant ainsi les senseurs concentrés dans la fibre et fait ainsi réagir le tee-shirt connecté, “partageant une caresse” et situé à plusieurs kilomètres de ma localisation…

Addendum

+ A suivre, le foulard anti-pollution connecté de la marque WAIR