[CRITIQUE] Maggie

Par Elodie11 @EloFreddy

Speech

Alors qu’une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu’elle a été contaminée, elle s’enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s’il lui faut affronter les forces de police…

Critique

Vision hybride d’une civilisation en perdition suite à une pandémie que l’on devine dévastatrice, Maggie nous offre un univers d’une noirceur puissante.

Le réalisateur Henry Hobson nous livre une poésie macabre dotée d’une sensibilité à fleur de peau. Ne cherchez pas l’action, car si la présence du Terminator peut vous tromper, sachez que Maggie est avant tout un parcours initiatique. Une descente aux Enfers qu’on suit les frissons cramponnés au cœur. La caméra filme avec brio cette transformation viscérale où une adolescente se voit perdre peu à peu son humanité. Face à elle, le désespoir d’un père dans combat qu’il sait au fond de lui perdu d’avance.

Si le film poursuit ses tourments sans connaitre beaucoup d’action, décevant par là les aficionados des habituels films de zombies, Maggie déroule sa lenteur encrée par un visuel sublime qui ne laissera pas indifférent les plus sensibles.

Dépouillé de tout artifices gore, le film préfère suggérer l’horreur qu’engendre cette pandémie. Ne vous attendez donc pas à une effusion de sang version L’armée des morts. Ici les zombies parés du plus beau maquillage préfèrent s’essayer à l’expérimentation d’un drame qui se joue en coulisses. Une timidité que l’on apprécie et qui ne fait qu’ajouter à la puissance de cette trame étouffante notamment lorsqu’une petite fille de 4 ans se retrouve transformée…

On suffoque dans ce drame horrifique, pris au piège d’une toile peinte avec sobriété mais avec un talent artistique indéniable dans ce ciel teinté du plus beau gris.

Face à la caméra, la jeune Abigail Breslin excelle nous offrant un superbe jeu d’actrice. Touchante, Breslin gagne en maturité et en grâce. Face à elle, Arnold Schwarzenegger tient là son plus beau rôle et devrait en surprendre plus d’un.

Ovni dans un genre codifié, Maggie apporte une touche de fragilité gracieuse magnifiée par une photographie poétique. Loin de ses congénères, ce drame horrifique nous offre un duo touchant et viscérale porté par un superbe jeu d’acteur. Un conte post-apocalyptique d’une sensibilité envoutante qui devrait en faire frémir plus d’un.

Votre dévoué Freddy

Note: