Ebola : Il n’y a désormais plus de transmission du virus au Libéria

Publié le 11 mai 2015 par Cmasson

Au Libéria, l’épidémie d’Ebola aura touché 10 042 personnes et fait 4486 morts. Le 22 février dernier, la présidente Ellen Johnson Sirleaf avait décidé de suspendre l’ensemble des restrictions visant à limiter la transmission du virus, notamment les couvre-feux et les interdictions de rassemblement. Un choix permettant selon la présidente d’assurer un meilleur contrôle des frontières et des mouvements de population, via les checkpoints où des mesures de prévention et de contrôle sanitaire sont en place.

Action contre la Faim, présente au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée, se réjouit de l’éradication du virus sur le sol libérien. Cependant, l’épidémie d’Ebola n’est toujours pas maitrisée en Sierra Leone et en Guinée, et le caractère endémique du virus fait craindre de potentielles rechutes dans les mois et années à venir. La crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest a mis en évidence l’importance de la mobilisation communautaire, qui permet une meilleure compréhension et perception des enjeux liés au virus. Si le traitement médical des patients est essentiel pour soulager leurs symptômes et augmenter leurs chances de survie, l’implication des communautés a une place prépondérante dans le contrôle de l’épidémie.

L’approche CLEME1, mise en place par Action contre la Faim notamment dans le district de Moyamba en Sierra Leone, a permis aux communautés de participer au contrôle de l’épidémie, en identifiant les comportements à risque et ceux qui permettent la réduction des risques de transmission. Les volontaires, issus des communautés, sont responsables de la mise en place et du respect des mesures d’hygiène. « Cette approche pourrait représenter un modèle dans la lutte contre Ebola car elle permet aux communautés de trouver des solutions en accord avec leurs besoins individuels et leur culture » souligne James Senesie, responsable des programmes Eau, Hygiène et Assainissement d’ACF.

« Aujourd’hui, l’enjeu libérien réside clairement dans la mise en place d’un système efficace de surveillance épidémique intégrant un suivi des personnes en provenance des pays frontaliers, comme la Sierra Leone et la Guinée » explique Juan Wells, directeur des opérations ACF au Libéria. La prévention de la contamination transfrontalière entre la Guinée et la Sierra Leone est également cruciale pour éradiquer l'épidémie actuelle du virus Ebola. La transmission de maladies dans cette zone a déjà été documentée par ACF en 2013 : 84% des cas de choléra enregistrés en Guinée et 99% de ceux en Sierra Leone ont eu lieu lors d’épidémies transfrontalières. « Si le choléra et Ebola sont très différents, les interactions sociales, les comportements, l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement sont des éléments communs contribuant à la propagation des épidémies » souligne Juan Wells. C’est pourquoi ACF a lancé une évaluation à la frontière, dans le district sierra léonais de Kambia et la préfecture guinéenne de Forecariah.

Depuis le début de l’épidémie, les équipes d’ACF sont impliquées dans les activités de contact tracing, qui consistent à suivre les personnes ayant été en contact avec un malade d’Ebola pendant 21 jours, la période d’incubation du virus. Au total, plus de 24 000 personnes ont été suivies par ACF afin de limiter la propagation de l’épidémie. Un système qui a fait ses preuves dans le contrôle et l’éradication d’Ebola au Libéria, et qui doit pouvoir être réactivé immédiatement en cas d’épidémie.

1 Community Led Ebola Management Eradication


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