Michel Bussi : Maman a tort

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Maman a tort de Michel Bussi   3,75/5  (08-05-2015)

Maman a tort  (512 pages) est sorti le 7 mai 2015 aux Editions Presses de la Cité.

L’histoire (éditeur) :

Quand Malone, du haut de ses trois ans et demi, affirme que sa maman n’est pas sa vraie maman, même si cela semble impossible, Vasile, psychologue scolaire, le croit. Il est le seul… Il doit agir vite. Découvrir la vérité cachée. Trouver de l’aide. Celle de la commandante Marianne Augresse par exemple. Car déjà les souvenirs de Malone s’effacent. Ils ne tiennent plus qu’à un fil, qu’à des bouts de souvenirs, qu’aux conversations qu’il entretient avec Gouti, sa peluche. Le compte à rebours a commencé. Avant que tout bascule. Que l’engrenage se déclenche. Que les masques tombent. Qui est Malone ?

Mon avis :

Maman a tort, le nouveau roman de Michel Bussi, est selon moi le roman idéal pour vos vacances. C’est un petit policier (de 500 pages quand même) qui se lit très agréablement pour lequel on se laisse facilement embarquer.

Cependant, après avoir pris tellement de plaisir avec le Nymphéa Noir (dont la technique et le twist final m’ont sciée !) et Ne lâche pas ma main, après avoir découvert le travail méticuleux de Code Lupin (impressionnant de minutie), ce nouveau titre ne m’a pas totalement comblée. Sans vraiment avoir à lui reprocher quoi que ce soit, j’ai été prise dans l’histoire sans éprouver autant d’intensité qu’avec les autres.

Ceci dit, on ne s’ennuie pas avec Maman a tort. L’histoire très intrigante de ce gamin qui raconte au psy de l’école que son doudou lui parle  et que sa maman n’est pas sa maman, s’entrelace avec une assez bonne part de crédibilité avec celle d’un braquage à Deauville vieux de 10 mois, dans laquelle un couple a perdu la vie et dont deux braqueurs sont toujours en fuite et activement recherchés. Je n’irai pas jusqu’à dire que le suspens atteint des paroxysmes mais on est tout de même pris par un sentiment d’urgence qui rythme agréablement la lecture. L’auteur fait preuve d’une construction  particulière et judicieuse qui permet de revenir sur les quatre jours qui précèdent la scène d’ouverture, en insistant au fur et à mesure d’avantage sur les derniers instants cruciaux de l’intrigue en nous les présentant de points de vue différents retardant ainsi la chute (dont, comme d’habitude, je ne me suis pas doutée) et créant encore plus de tension. Au fur et à mesure que l‘on progresse dans le livre, il devient presque impossible de le lâcher. Pour ça, pas de doute, Michel Bussi est fort ! C’est un auteur particulièrement addictif.

Les personnages quant à eux n’ont pas été spécialement attachants mais ça n’a pas du tout gâché ma lecture. En découvrant les noms de la plupart d’entre eux, j’ai bien cru que l’auteur allait nous faire un de ses tours de passe-passe et nous pondre une fin rocambolesque explosive. Allez savoir… et si ce gosse qui vit dans un univers onirique ne nous menait pas en bateau depuis le début, et si tous les personnages qui gravitent autour n’étaient pas sorti de son imagination ? Parce qu’il n’est pas simple de discerner la fiction de la réalité dans le discours de Malone, et que les caractères portent des noms tels que Augresse, Lechevalier, Pasdeloup, Moulin, Dragonman, on a de quoi avoir des doutes et se poser des questions (surtout quand on sait que Michel Bussi est capable de sacrés retournements de situation).

Bon, je me suis fourvoyée…Mais ça ne m’a pas empêchée pour autant de ne pas continuer à analyser le discours de l’enfant, de creuser le rapport étroit entre Zerka le braqueur et la famille Moulin (si des fois, il en existait un), et de tenter de démêler toute cette affaire. Pas facile, évidemment et c’est aussi ce que j’aime chez l’auteur : ses fins sont impossibles à prévoir, tant les personnages et les ficelles s’entremêlent.

Alors voilà, Maman a tort est pour moi un très bon livre de vacances. C’est un policier simple, à l’écriture dynamique et aux chapitres bien découpés. Ce n’est sans doute pas le meilleur livre de l’année mais ce nouveau Michel Bussi reste nul doute un excellent divertissement (on passe facilement au-dessus de certaines situations improbables). Ce n’est pas non plus pour rien qu’il est l’un des auteurs français les plus lus en France (et le premier auteur français de roman policier lu en 2014). 

  

Edit du 12 mai 2015 : Conférence de l'auteur du 11 mai 2015