Changement : les péripéties d’un week-end (1)

Publié le 14 mai 2015 par Moralotop @moralotop

Week-end à Rome.

La ville éternelle, 30 degrés, visite à des gens aimés, tout s’annonce bien. Soudain, un premier changement, imprévisible, se produit.

Jeudi, 5 heures du matin un incendie ravage le terminal 3 de l’aéroport de Fiumicino. 50 pompiers, autoroute fermée, de nombreux vols sont annulés.

Pas de chance mais pas de panique non plus. Gardons le moral, à quoi servirait-il de ne pas l’avoir ?

Vendredi : J’appelle la compagnie.

Good news : la situation est sous contrôle, pas besoin de changer quoi que ce soit, tout sera à nouveau opérationnel rapidement et je ne prends l’avion que le lendemain, samedi. Yes ! Me revoilà par la pensée du côté du Colisée… et je m’endors là-dessus.

Samedi : 7h40 aéroport d’Orly.

Tout va bien. Beau temps, je laisse la voiture au parking pour 2 jours. Génial, les codes du parking, la navette pour rejoindre le terminal, le billet préimprimé, tout marche parfaitement.

L‘intelligence humaine est passée par là, je savoure le travail de ceux qui font que tout fonctionne pour les autres.

Telle une fleur, j’arrive à l’embarquement
et là…  second changement.

Eh oui, contre toute attente le vol est annulé !

Mais, on m’a dit que c’était sans problème hier, dis-je au préposé, confus.

Oui, mais il y a eu du changement me répond-il !

Ça, je voisvous avez d’autres vols prévus ?

Complets ou annulés, je suis désolé.

Bref, à cause de l’incendie, mon week-end sent le roussi…

Très « Moralotop », j’applique un de ses préceptes : quand une solution ne fonctionne pas, tester d’autres solutions.

Si donc le vol est impossible sur la compagnie prévue, essayons les autres, peut-être ne sont-elles pas concernées par l’incendie du Terminal 3.

Ainsi s’engage une course contre la montre car le temps presse et les passagers des vols annulés vont se ruer sur ceux qui sont encore programmés.

Empressé, je prends un ascenseur, les portes se ferment, puis s’ouvrent, je me dis : Formidable on n’a rien senti.

Normal, l’ascenseur n’a pas bougé d’un pouce, il est HS et ne décolle pas (à Orly, seuls les avions décollent).

Tel Zébulon sortant de sa boîte, je gicle de l’ascenseur et me lance dans un escalier qui se trouvait là, grimpant les marches deux à deux : c’est moins glamour mais plus rapide qu’à Cannes (rapport à l’escalier, vous me suivez ?).

Encombré de papiers griffonnés et du téléphone dans une main, l’autre tirant la valise, soudain.  craaacccc…   chlaaac… ba da boum… un grand bruit retentit.

Me retournant prestement, les gens derrière moi s’écartent à la vitesse de l’éclair, façon toréador pour échapper à ce qui leur tombe dessus.

Ahuri, je regarde la scène puis mon bras.
Au bout du bras une main (la mienne).
Au bout de la main, une poignée.
Et au bout de la poignée… rien.
Rompant les amarres avec la poignée ma valise a dévalé l’escalier dans le fracas décrit plus haut.

D’où le sauve-qui-peut général des gens visés par ce missile.

Un rescapé se hisse à ma hauteur et proclame diplomatiquement : euh… je crois que votre valise est partie.

Sans doute un spécialiste car les siennes de valises, sont bien là : sous ses yeux.

Gentiment je lui réponds : Vous avez raison, ma valise s’est fait la malle ».

Et nous éclatons de rire. Un peu de fun dans cette journée qui, décidément, démarre fort.

Puis je descends l’escalier et le remonte en ayant récupéré ladite valise. Deux pour le prix d’une, j’ai maintenant la valise d’un côté et la poignée de l’autre.

Troisième changement de la journée !

Je place donc la poignée (vous suivez toujours ?) dans ce qui reste disponible de la main droite et, chargé comme un baudet, reprends la course pour tenter de trouver un siège d’avion pour la ville de Jules (César).

Comme un dératé je cours du niveau -1 au niveau +1, de la compagnie A à la compagnie B, du point Information en face du boulanger au boulanger lui-même (prendre des forces durant l’épreuve !) et retour au point d’info où il faut tout réexpliquer car ma collègue s’est absentée…garder le moral je vous dis.

Puis je vise la compagnie C à l’étage je ne sais plus combien.

Bingo, me voici aux toilettes.

Pourquoi les toilettes ? Parce que j’ai perdu le fil et ne sais plus où crèche cette fichue compagnie C.

Mais comme ce qui est pris n’est plus à prendre, halte aux toilettes, je profite de l’ambiance parfumée pour me réorganiser et repartir avec mon attirail : papiers, téléphone, une poignée de valise et la valise elle-même en direction de la compagnie B…euh non, (celle-ci m’a déjà dit que tout était plein) en direction de la compagnie C donc, ultime espoir de voir le soleil italien.

Un travail de romain.

Mais Miss CATA a encore frappé et se régale devant ce nouveau problème :

: Niet, Nein, No, aucun siège disponible, les vols de la compagnie C sont eux aussi annulés ou complets.

Changer de plan s’impose.
Pour la 4ème fois de la journée.

J’appelle donc Rome pour signaler que, désolé de chez désolé, en raison de l’incendie, le week-end est grillé !

 Samedi 10 heures 50 :

Après deux bonnes heures de course et de transpiration vaine, l’évidence s’impose : c’est l’heure de rentrer à Paris avec un blessé : une valise coupée en deux, en plus du voyage piteusement annulé.

Franchement le changement n’a pas que du bon.
Je le sais depuis toujours, cette histoire en est une nouvelle preuve.
Mais la caractéristique du changement est qu’il est permanent justement.

Ainsi…

– Eh voilà Monsieur vous embarquez ce soir sur le vol de 17h55 pour Rome.

– Grazie mille, Thank you, mille Mercis, vous êtes formidable gna gna gna… ce soir je serai à Rome, youpi.

Hein, quoi, que se passe t-il, rêverais-je éveillé ?

Nullement.

Simplement, Miss Peps, qui sommeillait jusque-là et voyait sa concurrente Miss Cata multiplier problèmes et péripéties, m’a soufflé un bon conseil.

Dis, avant de rentrer à Paris, une bonne conduite du changement voudrait que tu repasses par ta compagnie. Sait-on jamais, un changement en appelle un autre, que risques-tu à essayer ?

Bien joué Miss : je repasse par la compagnie, réexplique l’histoire et apprend qu’une place… vient juste de se libérer sur le vol du soir !

Cinquième changement depuis le matin
Et il n’est que 10h50.

Qu’en retirer ?

  1. La vie est faite de modifications, bouleversements, transformations, subis ou désirés.
  2. Cet épisode est anecdotique mais révèle combien le changement est constamment présent.
  3. Reste à en prendre conscience, à l’accueillir et à bien le traiter.
  4. Là est tout l’enjeu.
  5. Dont résulte votre bien-être et plaisir de vivre.

Cette histoire vraie est loin d’être finie : d’autres péripéties se sont produites, en cascade, faisant de ce weekend un étonnant moment. Plein d’enseignements.

La suite de ces aventures dans le prochain article.

Et pour vous aider à bien appréhender,
vivre et tirer pleinement parti du changement,

Rendez-vous le 29 mai à Paris
Faites du changement un tremplin et rebondissez vraiment !

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