« Oui mais » ou l’auto-sabotage par réflexe

Publié le 16 mai 2015 par Do22

Oui !

Georges est un ami que j’aime beaucoup mais je lui en fais vivre des vertes et des pas mûres ces temps-ci. Malgré moi, par réflexe, j’auto-sabote sans même m’en rendre compte. Et après… ayoille… je m’en veux tellement. Aujourd’hui, j’en ris mais, hier, je riais moins…

Heureusement, il me connait et me prend avec un grain de sel en général, me renvoie éventuellement la barque en me disant « Je n’embarque pas là-dedans » ou se cache dans sa caverne quelques jours, le temps de digérer ce que je viens de déclencher chez lui et trouver un peu de calme. (Nous sommes en lien pour avancer sur le chemin et guérir du passé tous les deux, chacun à notre niveau, et les déclenchements se miroitent réciproquement éventuellement).

Je suis une personne intense et passionnée. Le gris me connait peu. Noir ou blanc, soyons clairs, me représente plus. Lion ascendant Bélier, ce n’est pas reposant, autant pour moi que pour les autres. Mes amis doivent être solides et m’aimer inconditionnellement, ce que je leur témoigne tout autant inconditionnellement.

On a passé un beau temps avec Georges hier, à pique-niquer au bord de la rivière, à échanger de belles choses, à savourer notre balade en nature. J’étais heureuse de le voir, au lendemain de mon aménagement dans mon nouveau logis, à 300 km de Québec.

Georges est venu et n’a rien fait qu’être lui-même, simplement. Ce n’est pas de sa faute mais Georges me déclenche parfois dans de vieilles blessures, notamment engendrées par deux humains du sexe mâle qui auraient dû officier à titre de père dans ma vie.

Hier, rebelote, en discutant avec Georges, une tristesse m’est montée, que je n’ai comprise que plus tard dans l’auto quand il m’a ramenée à la maison. Une belle prise de conscience, positive, qui ouvre sur un chemin de guérison depuis longtemps demandé et que je suis heureuse d’avoir mise en lumière. Le reste du chemin va se faire maintenant tout seul. J’ai pris le temps, une fois à la maison, de déposer tous les mots qui faisaient partie de cette prise de conscience.

Ensuite, toute heureuse d’avoir compris un coincement qui m’empêchait de vivre une partie de ma vie de façon ouverte et heureuse, j’ai écrit à Georges pour lui partager. C’est mon ami. On est proches et on parle de beaucoup de choses qui nous touchent.

Jusque-là, tout allait bien. J’avais apprécié mon temps avec Georges et la belle prise de conscience que j’avais faite. J’avais de la gratitude pour lui pour ses reflets « allumants ».

… mais !

C’est ensuite que mon ego réflexe saboteur, incapable de terminer la journée en beauté, et donc mon email à Georges, a agi sournoisement et insidieusement. J’ai continué mon email en lui relatant une situation où je me suis sentie dernièrement rejetée par lui sans comprendre pourquoi.

Pour résumer, j’ai terminé mon email en lui disant que je ne pouvais plus lui faire confiance, que ce n’était pas la première fois que ça arrivait et que mon coeur était maintenant fermé.

Et bang ! Ma petite fille blessée s’était encore défoulée contre cet homme qui m’aime pourtant, presque inconditionnellement, comme si elle était toujours incapable de croire qu’on pouvait l’aimer pour de vrai, sincèrement, sans vouloir la rejeter… mais qui rejette avant d’être rejetée pour justement éviter d’être rejetée éventuellement. Du coup, elle va tout faire pour tout saboter, jusqu’à ce que l’autre n’en puisse plus… et s’en aille, preuve que je serais non-aimable. Enfin, c’est ce que croit ma petite fille, manifestement encore souffrante de ce rejet/abandon répétitif qu’elle a vécu enfant. Pour ma part, l’adulte croit toujours en l’Amour et espère le vivre pleinement très bientôt.

Je me dis parfois qu’il va devoir vraiment m’aimer très fort et être solide, celui qui voudra devenir mon compagnon de vie, pour me permettre de guérir cette profonde blessure qui remonte encore malgré moi, à mon corps défendant, au risque de briser une belle amitié avec Georges, voire un bel Amour avec mon amoureux.

Je suis heureuse et je me compte choyée d’avoir Georges dans ma vie. Il a eu la chance d’avoir une belle vie remplie d’amour, au contraire de moi. C’est une autre qualité que mon futur conjoint devra avoir si on veut être capables d’avancer ensemble. Dans un couple, on doit parfois être pareils, parfois à l’opposé pour s’aider l’un l’autre à avancer vers le meilleur.

Ce n’est qu’en relation qu’on guérit de nos relations passées et des blessures qu’elles ont engendrées. A ce titre, j’ai énormément de compassion et de gratitude pour Georges d’endurer mes crises d’auto-sabotage alors qu’il a juste envie d’Être Là, simplement Là, dans ma vie, avec joie et dans une belle amitié.

Je veux pouvoir juste l’accueillir dans un amour inconditionnel sans plus jamais dire ou agir en « Oui mais », pour oser faire confiance à nouveau et ainsi laisser le Bonheur prendre place dans ma vie relationnelle…

Avec Amour

Do

Mes stages en Europe cet automne et au Québec cet été : www.omaction.net

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