Critique: Jamais de la vie

Publié le 17 mai 2015 par Robin210998
Titre: Jamais de la vie
Réalisateur: Pierre Jolivet
Acteurs: Olivier Gourmet, Valérie Bonneton ...
Genre: Policier
Nationalité: Français 
Durée: 1H35min
Sortie: 8 avril 2015 


Jamais de la vie est le nouveau film de Pierre Jolivet qui nous plonge dans la pauvreté française en plein coeur de la banlieue parisienne. L'histoire se concentre sur le personnage de Franck, un homme de 52 ans, gardien de nuit dans un centre commercial qui était auparavant au chômage pendant plus de 10 ans. Avec l'aide de sa conseillère sociale, il décide de reprendre sa vie en main, lui qui s'ennui et qui s'est réfugié dans l'alcool.

Lorsqu'il voit des allers et venus étranges sur le parking du centre commercial la nuit, il décide de mener l'enquête et d'accomplir, au moins une fois, quelque chose dans sa vie ,alors qu'on lui annonce qu'il devra travailler jusqu'à 70 ans avant d'espérer toucher la retraite. Le scénario est assez simple et s'attarde à suivre un petit bout de la vie de Franck, un homme confronté à la misère tous les jours puisque habitant en banlieue et tentant désespérément de refaire sa vie. Le film montre par séquences cette tentative de reconstruction en plongeant le spectateur dans l'état de la France actuelle, à savoir un pays où la pauvreté gagne du terrain et même des personnes ayant occupé un emploi avec de belles perceptives professionnelles. En effet Franck était ouvrier spécialisé dans sa jeunesse, et aujourd'hui il ne croit plus en rien tandis que le chômage et les taxes ne cessent d'augmenter. C'est donc un portrait émouvant et terriblement actuel que livre Pierre Jolivet avec Jamais de la Vie. Son assistante sociale, jouée par une Valérie Bonneton méconnaissable dans un rôle bien éloigné de son registre habituel,se confie aussi au spectateur sur ses problèmes d'argent et sa difficulté à subvenir aux besoins de ses deux enfants alors qu'elle a un emploi. Outre cette fresque humaine, le film traite aussi de la délinquance et du petit banditisme qui occupent ses jeunes délaissés, ennuyés et sans avenir. Et c'est en évoquant cet aspect que le film va prendre un tournant plus policier à partir du moment où Franck décide de mener l'enquête après avoir observé une voiture louche rodant sur le parking du centre commercial. Cela sera peut-être pour lui l'occasion de donner un sens à sa vie, qu'il avait un peu abandonné ces dernières années. Certes, cette trame policière est moins passionnante car manquant d'adrénaline et de matière mais cela n'empêche pas à la tension de monter progressivement jusqu'à la dernière scène bouleversante et touchante à laquelle je ne m'attendais pas du tout personnellement. La dernière séquence fait prendre au film tout son sens, le message est fort et le constat édifiant. En condamnant la France, la fin est aussi un signe d'espoir avec la volonté d'aider la génération future à se construire dans un cadre décent. 
Olivier Gourmet, cantonné récemment à des seconds rôles dans l'Affaire SK1 ou encore le Temps des Adieux, étale tout son talent et montre au grand public sa fragilité. Il crève l'écran pendant une heure trente et parvient à toucher et à émouvoir grâce à sa sincérité. 
Le tout est mis en scène de manière sobre et classique et tente de rendre les émotions et les sensations sur le vif. Cela demeure efficace. 

Mes notes: 

Scénario: 3,5/4
Intrigue: 2/3
Mise en scène/Photographie: 2/3
Casting: 2,5/3
Musique: 0,5/1
Durée: 1/1
Policier: 1/2
Appréciation personnelle: 2/3
NOTE GLOBALE 14,5/20