Un voisin trop parfait

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] UN VOISIN TROP PARFAIT

Titre original : The Boy Next Door

Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Rob Cohen
Distribution : Jennifer Lopez, Ryan Guzman, Ian Nelson, John Corbett, Kristin Chenoweth, Lexi Atkins, Hill Harper…
Genre : Thriller
Date de sortie : 20 mai 2015

Le Pitch :
Claire, une mère de famille récemment divorcée, n’est pas insensible au charme de son nouveau voisin, un jeune homme bien plus jeune qu’elle. Un type qui cache bien sa vraie nature de psychopathe…

La Critique :
Jennifer Lopez possède mine une rien une filmographie assez conséquente. On y trouve du très bon (U-Turn, Hors d’atteinte, Fourmiz), du pas mal (Père et Fille, Parker) et du franchement indigent (Amours Troubles). Un Voisin trop parfait, avec son titre de téléfilm du début d’après-midi sur M6, fait plutôt partie de la dernière catégorie. Un film justement projeté dans les salles obscures pour la simple et unique raison qu’il est porté par Jennifer Lopez. En d’autres termes, Un Voisin trop parfait n’est rien d’autre qu’un DTV. La routine. Une succession de clichés vus et revus. Un truc usé jusqu’à la corde, sans aucune surprise. Un long-métrage fidèle à son titre bidon et à son affiche fadasse…

Écrite par un ancien procureur fédéral, la dernière livraison de Rob Cohen, qui reste populaire pour avoir initié la saga Fast & Furious, arrive à ne jamais rouler hors des clous et à surfer sur des lieux communs qu’on pensait désormais réservés à la case télévision, tant ils ont été au centre d’un nombre incalculable de thrillers plus ou moins nazes aujourd’hui oubliés des mémoires.

Cher aux années 80, ce schéma qui voit donc une femme ou un homme tomber amoureux de quelqu’un qui a l’air gentil tout plein mais qui en fait est complètement siphonné, n’offre rien de plus que ce que son pitch promet. Ici, le script permet surtout à Jennifer Lopez de sortir une énième fois la carte glamour et de dévoiler ses formes, au rythme d’un affrontement soporifique qui débute par une partie de jambes en l’air.
Rien ! Un Voisin trop parfait ne nous épargne rien. La preuve, avec un petit tour d’horizon des principaux intervenants.

Claire : c’est elle l’héroïne du truc. Belle, la quarantaine, elle veille sur son fils adolescent après un divorce douloureux et bosse dans un lycée. Renfermée sur elle-même, elle sait qu’elle est canon mais fait semblant de ne pas le savoir, histoire de pouvoir se rassurer dans les bras d’un jeune éphèbe bien trop jeune pour elle, avant de s’apercevoir qu’elle va devoir montrer les dents pour éloigner le prédateur du nid familial.
Sous ses airs de desperate housewive un peu couguar, Claire est prête à tout pour défendre sa famille.

Ryan : jeune, musclé, beau gosse, Ryan vient aider son vieil oncle à réparer pleins de trucs, torse nu à l’appui. Totalement obsédé par sa voisine, il ne veut plus lâcher le morceau après avoir goûté au fruit interdit. Gros blaireau au regard vide, Ryan n’a aucun charisme et surjoue en permanence.
C’est le grand méchant du film et non, il n’est jamais trop malin pour éviter de se faire piéger comme un con quand Claire décide de vraiment se rebiffer.

Kevin : fils à maman, Kevin est un adolescent perturbé. Cela dit, il zieute aussi méchamment sur les courbes muy caliente de sa copine de classe. Quand Ryan, son voisin, le prend sous son aile et éloigne les caïds du bahut qui le persécutaient jusqu’alors, Kevin pète une durite et se rebelle. Contre sa mère, contre son père et contre le monde entier, répondant alors aux bons vieux clichés de l’ado tête à claque comme on en croise souvent dans le cinéma mainstream américain.

Garrett : c’est le père qui s’est barré. À la ramasse de A à Z, Garrett a toujours un train de retard et prend un malin plaisir à enchaîner les mauvais choix, histoire de mettre en avant le personnage de Claire. Il ne sert à rien. Jamais.

Après Alex Cross, Rob Cohen confirme le côté anecdotique de sa carrière, en s’enlisant dans des schémas préétablis. Un Voisin trop parfait fera le job pour les spectateurs les moins exigeants, ou pour les fans hardcore de Jennifer Lopez. Ceux qui veulent de la nouveauté, du rythme, ou même simplement se rincer l’œil, peuvent passer leur chemin. Rien de neuf sous le soleil d’un cinéma plat et fadasse…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Universal Pictures International France