Blanc, noir, aigri.

Publié le 22 mai 2015 par Le Journal De Personne
Belle lurette qu'on n'analyse plus les choses... qu'on se raconte des sornettes...
C'est la convoitise qui a pris le pas sur l'analyse.
L'appât du gain et l'épanouissement personnel ont la main mise.

C'est la subjectivité qui rayonne et aiguillonne ! Partout, on assiste à la remise en liberté du désir...
Et à l'enfermement de la vérité à double tour, pour préserver l'ordre public.
C'est la République du désir affectif qui ne veut pas entendre parler du collectif, sous prétexte qu'il n'y a pas plus consensuel que la réalité individuelle.
Le visible et l'indivisible individu qui décide de la valeur et de la plus valu.
On dirait ou on dira que le plus commun des mortels n'a plus rien de commun avec les mortels, il vit comme s'il était devenu immortel, unique au monde...

irremplaçable, le plus irremplaçable des êtres et c'est pour chacun, la même fable :

il était une fois, MOI, la vie s'arrête là.
On ne mesure pas le désastre du chacun pour soi
Tous ceux qui n'ont pas une très haute idée de soi, n'ont pas d'idée, n'ont pas de moi.
Et à travers ce moi, on peut tout lire. Lire tous les travers de l'individualisme.
J'en ai retenu trois : Régionalisme, nationalisme, racisme.
Trois divisions qui entachent notre vision des uns et des autres.

Dans les trois cas de figures, on tire la couverture à soi. On prétend ainsi découvrir l'autre en l'empêchant de se couvrir.
On est habillé, il est dénudé. C'est plus facile de le juger, de le déjuger.
Ouvrez bien les yeux sur le sujet de tous les rejets :

dans le régionalisme comme dans le nationalisme, comme dans le racisme, il n'y a en vérité aucune trace de haine.

C'est de l'amour mais pas n'importe quel amour. C'est l'amour de soi, pur et dur qui censure.
On s'aime un peu, beaucoup, à la folie. On s'estime plus que de raison.

On se vénère. On s'idolâtre : notre région est plus belle, notre légion est plus vraie, notre race est supérieure.
Du comparatif au superlatif il n'y a qu'un pas, que notre cher moi à vite fait de franchir.
Tous ceux qui ont à boire, boivent à la gloire du MOI.
Moi... Moi... Moi... régionaliste ! Nationaliste ! Raciste !
Qu'ont-ils en commun ? Qu'ont-ils en plus ? Qu'ont-ils en moins ?
Narcisse.

Le narcissisme. Le culte du moi. Le moi a soif de pouvoir. Le pouvoir a soif de moi...

Buvons à la santé de ces putains qui se ressemblent et s'assemblent pour stigmatiser ou atomiser le blanc, le noir ou l'aigri...
Tout ce qui diffère d'eux : Narcisse à votre service !
Qui peut le plus, vaut plus que celui qui n'en peut plus ! À votre santé !